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Comment l'Etat islamique organise méticuleusement l'esclavage sexuel pour attirer de nouvelles recrues
©Reuters

Glaçant

Depuis plusieurs mois, le groupe terroriste a mis au point une véritable économie de l'esclavage sexuel.

"Il disait que me violer était comme une prière adressée à Dieu. Que c'était halal. Que cela lui permettait de se rapprocher du divin". Ce terrifiant témoignage est signé F, une jeune captive yazidie de 15 ans, libérée d'un camp de l'Etat islamique après 9 mois d'horreur et de sévices sexuels.

Depuis plusieurs mois, le groupe terroriste a en effet mis au point une véritable économie de l'esclavage sexuel. Ce "marché aux esclaves" aurait commencé en août 2014, lorsque l'Etat islamique s'est attaqué aux villages à flanc de montagnes du Mont Sinjar, une région aride du nord de l'Irak. Les experts pensaient que cette offensive était liée à leur récente prise de Mossoul, une simple conquête territoriale. Mais les objectifs se sont avérés finalement différents.

La région du Sinjar (Reuters)

Le véritable but aurait était de réduire en esclave les Yazidis, une minorité religieuse qui représente seulement 1,5% de la population irakienne, et persécutée par les djihadistes. Cette minorité serait encore plus méprisée par l'Etat islamique que les autres, du fait de leur polythéisme et de leurs traditions orales. Même les chrétiens et les juifs, eu égard à leur condition de monothéiste, ne sont pas aussi mal vu.

L'organisation sexuelle semble uniquement fondée sur les Yazidis. Une jeune captive a raconté son calvaire, comment, après avoir été capturée, elle a été envoyée à Mossoul. Dans la deuxième ville d'Irak tombée aux mains de Daech, les captives subissent alors la bureaucratie du sexe façon Etat islamique. Elles doivent donner leurs noms prénoms, âges, situation maritale, et si elles ont un enfant. Elles deviennent alors des "sabaya", des esclaves. 

L'esclavage serait minutieusement organisé. Les filles les plus jeunes et les plus jolies sont achetées dès les premiers jours. Les plus âgées restent parfois des mois en détention, avant qu'un acheteur potentiel se montre et qu'elles soient envoyées dans des camps en Irak ou en Syrie.

Ce marché de l'esclave est devenu un véritable outil marketing pour attirer de nouvelles recrues. En effet, l'EI espère leurrer des hommes venant de familles très radicales, où les relations sexuelles sont taboues, et où il est impossible de flirter.

Les dirigeants de l'Etat islamique citent certains versets du Coran pour justifier l'esclavage, alors que plusieurs experts de l'Islam estiment que leur interprétation de ces versets est complètement erronée. Pour le groupe djihadiste, il serait normal de mener ces pratiques, car Mahomet et ses compagnons les pratiquaient de leur temps

Dans un manuel de 34 pages sorti cet été, le groupe a également fait savoir qu'il était permis de violer des prisonnières chrétiennes ou juives. La seule limitation semblant être les femmes enceintes. Le manuel précise toutefois que le propriétaire d'une l'esclave doit attendre que la femme ait ses règles pour être sûr "qu'elle ne porte rien dans le ventre". Les relations avec des enfants sont en revanche approuvées de manière tacite. "Il est permis d'avoir une relation avec une esclave n'ayant pas atteint la puberté si son corps est adapté aux relations" selon une traduction d'un pamphlet sur Twitter. 

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