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Non, la capacité à rouler sa langue en forme de U n'a (presque) rien à voir avec la génétique
©Gideon Tsang

Un mythe s'effondre

De nombreux biologistes pensaient qu'un gène particulier était à l'origine de cette habileté.

Qui n'a jamais tenté/échoué de rouler sa langue sur elle-même ? La petite manipulation est un concours habituel entre enfants dans les cours d'écoles. Et forcément, il y a des déçus, puisqu'une minorité (36,3% des hommes et 33,16% des femmes) n'est pas capable de réalsier cette prouesse linguale aussi inutile que gratifiante. Longtemps, les biologistes utilisaient cette faculté pour montrer les changements que pouvaient induire un seul gène chez l'humain. Le fameux gène aurait ainsi eu un allèle de "roulage" dominant chez certains et non-dominant chez d'autres, selon une étude américaine de 1940, réalisée par le célèbre généticien Alfred Sturtevant.

Depuis, la génétique a progressé et les histoires d'allèle de roulage sont passées à la trappe bien que le mythe perdure. La preuve la plus évidente est venue d'une étude de 1975 sur des jumeaux monozygotes où l'un était capable de rouler sa langue en U alors que son frère n'y arrivait pas. Et si certains manuels continuent de professer cette science inexacte, les chercheurs peuvent désormais affirmer qu'un seul gène ne suffit pas pour faire rouler sa langue.

Mais alors d'où vient cette différence ? Tout simplement d'un muscle transverse de la langue plus ou moins habile en fonction des individus. Et c'est là que la génétique revient au galop puisque la longueur et la souplesse de la langue dépend justement des gènes de chacun.

Et comme tous les muscles, la langue peut travailler. Avec de la patience et de la motivation, le tiers de la population, frustrée (ou non) par cette capacité, pourrait bien finir par réussir l'impensable : rouler leur langue en U. Une étude a ainsi montré qu'il était possible d'y arriver après  un mois de gymnastique. Mais sur les 33 cobayes qui ont relevé le challenge, un seul a réussi. Bon courage.

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