DSK, Bérégovoy : même combat ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Le public ne s'est pas lassé du mauvais feuilleton DSK
Le public ne s'est pas lassé du mauvais feuilleton DSK
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EDITORIAL

A la Une de trois hebdomadaires cette semaine, DSK subit une "mise à mort" médiatique. Pourtant le libertinage à outrance n'est pas puni par la loi.

Yves Derai

Yves Derai

Yves Derai est éditorialiste à Atlantico. Chaque semaine, il écarte les lourds rideaux de velours des palais de la République pour nous en révéler les secrets.

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De quoi DSK est-il devenu le nom ? De la débauche des hommes de pouvoir ? De l’irresponsabilité en politique ? De l’arrogance qui confine à l’indécence ? De la gauche caviar et Porsche ? C’est au choix si l’on en croit ce qu’on lit et ce qu’on entend sur cet homme qui semble revisiter le puits sans fond chaque jour.

Attention cependant à ce que DSK ne devienne pas une nouvelle affaire Bérégovoy en pire, ce genre d’histoire que la presse française traînera comme un boulet pendant les cinquante prochaines années et qui l’obligera à organiser trois colloques par an pour se demander jusqu’où les médias peuvent aller …

Car aujourd’hui, les informations, vérifiées ou pas, les SMS sur-interprétés, les révélations se contredisant d’une heure sur l’autre, le tombereau d’immondices qui dégringole sur l’ancien directeur général du FMI et accessoirement, sur sa femme et ses enfants, ont un point commun : pour la plupart, ils et elles n’ont pas de rapport avec les affaires judiciaires dans lesquelles DSK est impliqué, essentiellement la procédure au civil sur les événements du Sofitel de New York. Dans l’affaire du Carlton de Lille, il n’a pour l’instant ni été mis en examen, ni même été entendu par la police malgré ses demandes répétées. En clair, s’il pratique le libertinage  à outrance, c’est très mal pour beaucoup de gens prudes et probes, mais ça n’est pas interdit par la loi. S’il a recours à des prostituées pour satisfaire sa libido, c’est sans doute triste pour un ex grand séducteur mais la loi ne punit pas cette pratique. S’il se comporte de manière jugée honteuse à l’égard de son épouse, notamment selon les féministes, cela concerne d’abord et surtout  Anne Sinclair.

Et pourtant. Partant de témoignages souvent anonymes, l’on s’autorise à gloser sur son futur divorce, voire sur sa rupture avec ses enfants ! Comme s’il devait être sanctionné par sa famille puisqu’il ne l’a pas été par les tribunaux. Un hebdomadaire a même essayé de dénigrer son bilan au FMI en passant son emploi du temps au tamis afin de démontrer qu’il s’offrait des parties fines aux heures de bureau. DSK n’a déjà plus d’avenir mais on veut aussi le priver de son passé.

Pourquoi ? Jusqu’où ? Et jusqu’à quand ? Je crois pouvoir le dire : tant que le DSK fera vendre. Et visiblement, l’addiction du public à ce mauvais feuilleton ne connaît pas de limite.

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