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Charlie Hebdo : la victoire posthume des frères Kouachi
©Reuters

Ils ont gagné

Les caricatures de Mahomet c'est fini. Elles coûtaient quand même un peu cher…

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Chers djihadistes, toutes ces réflexions, aussi brèves que superficielles n'ont pour but que de vous faire savoir où vous mettez les pieds. Et, une fois encore, de vous avertir que nous vaincrons parce que nous sommes les plus faibles. Craignez la fureur des moutons ! Craignez la colère des brebis enragées ! Craignez le courroux de l'homme en bermuda ! Craignez la colère du consommateur, du voyageur, du touriste, du vacancier descendant de son camping car ! Vous nous imaginez vautrés dans des plaisirs et des lois qui nous ont ramolli ? Eh bien nous lutterons comme des lions pour protéger notre ramollisement. Et cette phrase cruelle et tellement vraie à la fin : Nous vaincrons car nous sommes les plus morts.

Le texte de Muray date de 2002. Il parle de nous, de nous tous. De l'Europe, de l'Occident, de la chrétienté pour ceux qui aiment ce mot. Il dit ce que nous sommes ou plutôt ce que nous sommes devenus : on nous fait la guerre et nous crions "à bas la guerre!". Il parle aussi de Charlie Hebdo.

Le directeur de l'hebdomadaire satirique, Riss, vient d'annoncer que son journal avait décidé de ne plus caricaturer Mahomet. Le dessinateur Luz s'était engagé à la même chose il y a quelques mois. Ainsi les frères Kouachi n'ont pas tué pour rien. Ainsi, les milliers d'élèves qui ont fait le "V" de la victoire après les assassinats de janvier pourront une nouvelle fois refaire ce geste. Ainsi tous ceux qui ont  taggué sur les murs "vive Kouachi, vive Coulibaly, vive Merah" auront la joie immense de voir que leurs "martyrs" ne sont pas morts en vain.

Il serait tout à fait indécent de jeter la pierre à Riss et à son équipe. Comme il le dit dans son communiqué : Charlie Hebdo a déjà donné… Mais qui d'autre est prêt à payer le prix du sang ? Qui prendrait le risque de se faire décapiter pour le plaisir de se moquer d'un prophète barbu ? Le temps des assassins n'est pas celui de nos sociétés qui –citons encore Muray- ont érigé un monument sacré à la gloire de "l'homme en bermuda". Philipe Val, l'ancien patron de Charlie, a publié un livre dans lequel il appelle tous les médias à caricaturer Mahomet. Quel provocateur ! Quel inconscient ! Quelle idée d'aller titiller le djihadiste moyen ? De provoquer des émeutes dans nos banlieues ? Personne bien sûr, ne l'a suivi. Dormez en paix braves gens. "Nous vaincrons car nous sommes les plus morts". 

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