France sans conscience n’est que... : de Vincent Lambert à la GPA, quand les politiques abandonnent le terrain de l’éthique à la justice<!-- --> | Atlantico.fr
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La Cour européenne des droits de l'Homme, à Strasbourg.
La Cour européenne des droits de l'Homme, à Strasbourg.
©Reuters

Politiques au Rabelais

La Cour européenne des droits de l'Homme a rendu sa décision sur le cas de Vincent Lambert, le vendredi 5 mai. Une décision qui symbolise la désertion des enjeux éthiques par les politiques. Ces derniers préfèrent les déléguer à la justice, au risque d'accentuer la défiance à l'égard des institutions.

Alexandra Henrion-Caude

Alexandra Henrion-Caude

Dr Alexandra Caude est directrice de recherche à l’Inserm à l’Hôpital Necker. Généticienne, elle explore les nouveaux mécanismes de  maladie, en y intégrant l’environnement. Elle enseigne, donne des conférences, est membre de conseils scientifiques.

Créatrice du site internet science-en-conscience.fr, elle est aussi l'auteur de plus de 50 publications scientifiques internationales. Elle préside l’Association des Eisenhower Fellowships en France, et est secrétaire générale adjointe de Familles de France.

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Roland Hureaux

Roland Hureaux

Roland Hureaux a été universitaire, diplomate, membre de plusieurs cabinets ministériels (dont celui de Philippe Séguin), élu local, et plus récemment à la Cour des comptes.

Il est l'auteur de La grande démolition : La France cassée par les réformes ainsi que de L'actualité du Gaullisme, Les hauteurs béantes de l'Europe, Les nouveaux féodaux, Gnose et gnostiques des origines à nos jours.

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Yves Roucaute

Yves Roucaute

Yves Roucaute est philosophe, épistémologue et logicien. Professeur des universités, agrégé de philosophie et de sciences politiques, docteur d’État en science politique, docteur en philosophie (épistémologie), conférencier pour de grands groupes sur les nouvelles technologies et les relations internationales, il a été conseiller dans 4 cabinets ministériels, Président du conseil scientifique l’Institut National des Hautes Etudes et de Sécurité, Directeur national de France Télévision et journaliste. 

Il combat pour les droits de l’Homme. Emprisonné à Cuba pour son soutien aux opposants, engagé auprès du Commandant Massoud, seul intellectuel au monde invité avec Alain Madelin à Kaboul par l’Alliance du Nord pour fêter la victoire contre les Talibans, condamné par le Vietnam pour sa défense des bonzes.

Auteur de nombreux ouvrages dont « Le Bel Avenir de l’Humanité » (Calmann-Lévy),  « Éloge du monde de vie à la française » (Contemporary Bookstore), « La Puissance de la Liberté« (PUF),  « La Puissance d’Humanité » (de Guilbert), « La République contre la démocratie » (Plon), les Démagogues (Plon).

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Atlantico : Vendredi 5 mai, la Cour européenne des droits de l'Homme rendait un arrêt pour statuer sur le cas de Vincent Lambert. La même juridiction avait d'ailleurs rendu une décision sur la reconnaissance des enfants issus de GPA à l'étranger, décision non contredite et non discutée par le gouvernement. Le politique s'empare-t-il encore vraiment des débats éthiques, ou bien a-t-il tendance à s'en défausser sur la justice ou sur d'autres instances ?

Roland Hureaux : Je regrette profondément ces décisions qui vont à l'encontre des valeurs fondamentales de l'Europe et préparent toutes les deux un monde inhumain.

Je ne crois pas que le gouvernement socialiste s'en remette systématiquement aux juridictions nationales et européennes en matière de bioéthique ; la preuve : il a proposé et fait voter deux lois : l'une sur le mariage homosexuel, l'autre sur la fin de vie qui montrent son implication, pas dans le bon sens, on peut le déplorer.

Ceci dit, le gouvernement est porté, pour deux raisons, à accepter sans protester les décisions que vous évoquez :

  • La première est que philosophiquement, l'idée d'une justice internationale de plus en plus puissante est acquise, même si elle se trouve éloignée du terrain et même si les décisions des juges, tant ceux de Luxembourg que ceux de Strasbourg, sont souvent irréelles. Le gouvernement a résisté sur un seul sujet : le droit syndical dans l'armée que la Cour européenne des droits de l'Homme voulait nous imposer, mais il ne l'a fait que sous la pression de l'état-major des armées.
  • La deuxième est que le Parti socialiste n'a pas des idées très différentes des hommes et des femmes qui constituent les juridictions internationales : même progressisme faussement droit de l'hommiste, même approche abstraite, même universalisme, même philosophie libertaire et peu de respect à l'égard de l'héritage européen, en particulier chrétien.

Alexandra Henrion-Caude : Cette autorisation d’arrêter d’alimenter et d’hydrater cet homme dit dans le coma depuis 7 ans nous plonge dans notre propre coma. Il nous place aussi face à un profond malaise car il nous est très difficile de discerner entre les états végétatifs. Si le politique avait souhaité contester la décision de la CEDH dans le cas de Vincent Lambert comme des enfants nés d’une GPA, je ne doute pas qu’il l’aurait fait… Reste à voir si ces décisions ne vont pas fausser le débat sur la fin de vie comme sur la GPA, en les déplacant sur des terrains qui n'avaient pas lieu d'être. Par ailleurs, on ne peut pas dire que le politique ne s’empare pas des débats éthiques. Il en créée parfois de sa propre initiative comme pour le débat sur le mariage des couples homosexuels, ou la lourde suppression du délai de réflexion sur l’avortement, quand 15 jours sont accordés pour une chirurgie esthétique.

Yves Roucaute : Malheureusement, nous vivons dans un univers d’artefacts où la recherche de la vérité, de la morale et de l’éthique sociale n’est pas le souci principal. Le débat est faussé par la conjonction des Tartuffe, des idéologues et des jeux médiatiques qui appellent des postures au lieu de discussions raisonnables pour le bien public.

Au fond, la solution du problème est assez simple quand on ne s’embarrasse pas de considérations intempestives. 

Est-il dans le rôle de l’Etat d’intervenir sur les questions éthiques ? La réponse est claire. Bien entendu. Mais dans des limites qui doivent être clairement posées.

D’abord, contrairement à ce que je lis ici ou là, il n’existe pas de système politique constitué où les autorités n’interviennent pas sur de telles questions éthiques.  Cela depuis qu’il existe des systèmes politiques, quelle que soit la forme de leur régime. Tout interdit, quel qu’il soit, de celui de l’inceste, interdit majeur propre à toutes les civilisations, à l’obligation de limiter sa consommation d’alcool, voire de n’en pas consommer, pour protéger la vie, qui concerne seulement quelques sociétés, révèle une morale, au moins latente. On ne peut donc échapper à la question éthique, qui est la morale sociale, on peut seulement par laxisme, insouciance ou ignorance, l’ignorer. Si l’on écarte les niaiseries soixante-huitardes qui, malheureusement, courent encore à l’extrême-gauche, il faut donc constater que toute société policée est fondée sur des interdits et des jeux individuels et sociaux qui renvoient à des points de vue moraux.

Cela étant posé, la vraie question est donc de savoir quels sont les interdits acceptables pour une république libérale digne de ce nom. Cela d’autant que la vraie force des républiques est leur vertu, comme le disait Montesquieu.  Quel est donc le contenu de cette vertu ? 

Il faut saisir que dans une république libre, il existe des interdits nécessaires, et des interdits circonstanciels. Les interdits nécessaires tiennent tous à une notion centrale: la dignité. Ce qui revient à mettre en avant le droit naturel. Et la perversité se voit précisément dans la jouissance de cette violation du droit naturel.

Pour le dire autrement, une république libre, quelle que soit sa forme, doit veiller au respect de la dignité humaine. Tandis que, selon les mœurs formés à travers les ans, les autres interdits peuvent varier. 

Et pour avancer un peu plus, un État libre se reconnaît en ce qu’il laisse le maximum de jeux aux libertés, n’intervenant que lorsque les réseaux familiaux, locaux, religieux, associatifs, sociaux, font défaut pour aider ceux qui ont besoin de notre compassion, soit en raison du hasard, soit de mauvais choix, soit d’accidents. L’Etat intervient alors et se retire lorsque le maillage est rétabli et les êtres humains souffrants sont aidés, voire sauvés. C’est ce que j’appelais dans « Le néoconservaitsme est un humanisme » (contemporary Boostore), l’ »Etat variable ». Ce qui m’a fait accuser, jusqu’aux Etats-Unis,  d’être ultralibéral par certains et partisans de l’Etat-Providence par d’autres. 

Ainsi, la question de savoir si un État doit reconnaître ses droits à un être né de la GPA, est facile à résoudre : évidemment.  À moins de proclamer que certains êtres n’ont pas les mêmes droits à la dignité que les autres, ce qui est un viol du respect universel dû à cette dignité pour tout être vivant humain, sans exception. Je tiens donc pour inique toute décision qui irait contre ce droit. Et, dans la mesure où un tel État violerait le droit naturel, je tiens pour juste de considérer qu’un tel droit étatique ne mérite pas le nom de droit et que les autorités d’un tel État doivent être combattues.

La seconde question qui est de savoir si la GPA doit être légalisée. La réponse est tout aussi évidente.  À l’inverse des théoriciens libéraux, je tiens la propriété du corps non pour un droit individuel universel, mais pour un droit naturel universel. La différence peut être énorme. Si le corps est une propriété individuelle, au même titre qu’une marchandise, alors chacun en fait ce qu’il veut. Ainsi, il est possible, comme on le voyait à Rome dans l’Antiquité, pour un être endetté, d’accepter de se mettre en esclavage. De même, dans la Corne d’Afrique, on voit des femmes qui acceptent d’infibuler leurs enfants.  On pourrait multiplier les exemples. Mais si la propriété du corps est un droit naturel, ainsi que le disent la Thora ou les Evangiles, alors l’esclavage est toujours interdit, tout comme l’infibulation des femmes. 

La mise en vente de son ventre est un viol de ce droit naturel.  Non seulement parce que la femme considère alors son corps comme une marchandise mais aussi, et plus encore, parce qu’elle considère l’enfant qui va naître comme une marchandise. Sans même prendre en considération le phénomène de reconnaissance-identification pour un tel enfant né d’un tel marché. Et c’est parce que certaines sociétés, y compris certaines démocraties libérales, confondent droit individuel et droit naturel qu’une telle errance est permise.  

Au fond, je sais que cela choquera, mais le viol ne dit pas autre chose : il est l’expression perverse de la considération de la femme comme un objet qui peut être volé et utilisé, comme un droit de  propriété peut être volé et violé. C’est pourquoi, dans toute société vertueuse,  le viol ne doit pas être un délit mais un crime. Et c’est pourquoi dans toute république conséquente, la GPA doit être interdite.

Les dirigeants de Sangamo Biosciences, un groupe industriel spécialisé dans les biosciences, ont appelé dans une tribune publiée dans le journal Nature, à ce que soit établi un moratoire contre la manipulation des cellules humaines reproductrices. Depuis quand observe-t-on une difficulté des pouvoirs publics à répondre à des sujets à la portée aussi fondamentale ?

Roland Hureaux : C'est, autant que je sache, une position largement partagée par la communauté scientifique internationale. Elle fait suite à des expériences qui auraient été menées en Chine, un pays où quarante ans de communisme et soixante millions de victimes ont largement émoussé les réflexes humanistes.

Nous avons, en France, un comité d'éthique chargé d'éclairer le gouvernement. L'affaire est trop récente pour qu'il ait eu le temps de réagir. De même pour le gouvernement. Mais si ces instances n'étaient pas imprégnées de la mentalité que je décrivais, ils auraient dit non, point barre, tout simplement. Ils ne veulent pas le dire, et ils n'osent pas encore dire oui car l'opinion serait sans doute choquée.

Alexandra Henrion-Caude : Lors d’une découverte d’une technique comme dans le cas du moratoire de Nature en mars dernier, ou du traité d’Asilomar en 1975, les scientifiques ont ressenti le besoin de poser une limite aux champs d’applications, sans pour autant être capable de les anticiper. Votre question laisse entendre que les pouvoirs publics pourraient se situer dans ce mode anticipatif plus que réactif ? Je ne pense pas que nos institutions dans leur fondement actuel, ni la plupart de nos politiques, soient en mesure d'un tel fonctionnement. Au contraire, on ne peut que regretter que la tendance est de réagir de plus en plus dans l’émotionnel du cas individuel, quitte à aller à l’encontre de l’intérêt général.

Confier les questions d'éthique à des comités dont les conclusions ne sont jamais confrontées à l'opinion publique, au peuple, est-ce un traitement suffisant ? Que penser par ailleurs de la composition de ces comités ?

Alexandra Caude : Les questions d’éthique sont en principe soumises au Comité Consultatif National d’Ethique ou CCNE, dont la mission est de "donner des avis sur les problèmes éthiques et les questions de société soulevés par les progrès de la connaissance dans les domaines de la biologie, de la médecine et de la santé". Ses membres sont constitués par saisine ou auto-saisine, et son président nommé par le Président de la République. Dans ses fondements, le CCNE est de fait un outil politique et j’ai été de ceux qui avons fortement déploré que les instances représentatives des religions n’aient pas été consultées lors du dernier renouvellement, comme il était d’usage de le faire. Nous sommes d’ailleurs plusieurs à considérer que la création d’un Comité d’Ethique indépendant serait opportun.


Quel risque y a-t-il pour une société à voir des questions éthiques de cette importance -GPA, manipulations génétiques, transhumanisme- ne pas être suffisamment évoquées dans la société ?

Roland Hureaux : Je pense qu'elles sont, au contraire, au cœur du débat public.

Mais ce qui compte, ce n'est pas qu'on en débatte, c'est ce qu'on conclut à l'issue du débat. Or depuis des années, la conclusion est toujours la même : après quelques tergiversations, on conclut que tout ce que la science permet à l'homme de faire, il a le droit de le faire. Pour certains philosophes qui se disent humanistes, c'est ça le progrès : l'homme contrôle ainsi de plus en plus son propre destin. Le problème, c'est que, de fait, ce sont certains hommes qui contrôlent le destin d'autres hommes, pas toujours à l'état embryonnaire.

D'autre part, nous touchons à un domaine extrèmement complexe. L'homme, en expérimentant sur lui-même, joue à l'apprenti sorcier. D'autant que la tendance naturelle que j'évoquais est d'aller toujours plus loin dans les logiques qui ont été enclenchées.

Or en regardant ce qu'il y a au bout de ces logiques de travail de l'homme sur son propre patrimoine génétique, on est effrayé : c'est le golem,  c'est Frankenstein.

La science, c'est une chose, les apprentis sorciers, c'en est une autre. Un apprenti sorcier c'est quelqu'un qui fait des expériences dans un domaine qu'il ne connait pas bien. C'est le cas de l'homme. Aujourd'hui la science maîtrise assez bien la matière inerte qui est en définitive assez simple, autant que la théorie des quanta puisse être qualifiée de simple.

La vie, et a fortiori la vie humaine sont en revanche des matières éminemment complexes tant dans leur mécanisme biologique lui-même que dans ses dimensions sociales et morales. Il s'en faut de beaucoup, à la différence de la matière, qu'on en ait fait le tour. Seul un surhomme le pourrait. C'est pourquoi, dès qu'on touche à l'humain, il faut être infiniment prudent. Et même quand on touche à la vie tout court. Pour les mêmes raisons. Les cultures transgéniques sont dangereuses pour cela. Alors que le nucléaire ne l'est pas car, d'une certaine manière, c'est un mécanisme infiniment plus simple, dont l'homme a fait le tour et que, pour cela, il peut  maîtriser.

D'autre part, il est inouï que l'on dise que tout ce qui est possible soit permis : imaginez ce qui arriverait si on raisonnait ainsi dans la vie quotidienne.

Alexandra Henrion-Caude : Je trouve que la GPA est évoquée ! Quant à débattre de techniques qu’on ne maitrise pas, il me semble que le plus fondamental, et qui fait actuellement défaut à notre société est d’avoir une réflexion générale et approfondie sur qui nous sommes, sur notre humanité, sur la Personne humaine, sur l’interdépendance de notre corps et de notre esprit. Comme dirait Victor Hugo : "L'homme est le seul animal à savoir quelque chose de son grand-père", s’inscrivant dans toute la richesse d'une transmission familiale.

De nombreuses réactions attaquaient la décision de ne pas mettre fin à la vie de Vincent Lambert en accusant la justice d'être "soumise à la religion". En quoi la justice finit-elle par être fragilisée à force de devoir donner des réponses sur des enjeux qui la dépassent ?

Roland Hureaux : Dans un domaine où la science n'a pas de réponse ( je parle de l'éthique), je ne vois pas pourquoi le message des religions multiséculaires de l 'Europe, qui représentent, qu'on soit croyant ou pas, des trésors de sagesse accumulée, serait disqualifié a priori. D'autant que la principale de ces religions, la religion catholique, prétend dans ce domaine, ne s'appuyer que sur la morale naturelle universelle (on pourrait dire aussi bien la morale laïque). Si l'on n'est pas d'accord avec ses positions, ce sont ses arguments, tous rationnels, qu'il faut contester et non le principe que ce message émane d'une religion.

La justice nationale s'appuie sur des textes qui ont été votés par le Parlement. Dans le cas de Vincent Lambert, la cessation de son traitement est, si j'ai bien compris, seulement permise, pas obligatoire. Elle ne semble malheureusement pas en contradiction avec la loi Léonetti qui avait voulu limiter l'acharnement thérapeutique mais qui comportait, on le voit aujourd'hui, des lacunes. Mais par delà les lois, il y a l'humain : il suffit à mon sens que la mère de ce malheureux garçon veuille qu'il reste vie pour que cette volonté soit respectée, par delà le droit. La loi se réfère à la volonté du patient : dans le cas d'espèce, le patient étant incapable d'exprimer une volonté, la division de son entourage devrait, dans le doute, valoir acquiescement au maintien en vie.

Alexandra Henrion-Caude : De façon fondamentale, la justice repose sur le droit positif fait de lois et d’institutions, et dépendant du lieu et du moment considérés. Les lois sont donc elles-mêmes issues d’une production sociale. Il n’est donc pas anormal que cette production sociale soit réactive et ne puisse pas se situer dans l’anticipation.

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