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La métropole doit faire beaucoup plus dans la lutte contre l'incendie géant de la Réunion !
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SOS

Alors qu'un gigantesque incendie ravage l'Ile de la Réunion, ses habitants désespèrent. Le manque d'avions bombardiers se fait cruellement sentir alors que les moyens existent en métropole. Un échec politique majeur ?

Eric Beeharry

Eric Beeharry

Eric Beeharry est le leader du mouvement citoyen Ensemble pour la Réunion. Il a vocation à rassembler toutes les bonnes volontés, afin de renouveler la gouvernance économique et politique de l'île pour un meilleur avenir de sa population. Eric a travaillé plusieurs années à Paris et la Défense dans les services financiers et le commerce international pour Coca Cola, Canal+, Expedia et Vinci entre autres.

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Depuis mardi 25 octobre 2011, la Réunion vit une catastrophe naturelle sans précédent : le pire incendie de toute son Histoire. Parti du massif montagneux du Maïdo, au cœur de l’île, le feu s’est ensuite propagé sur tout le parc national. Avançant avec des flammes de 30 mètres de haut, l’incendie a ravagé 3 000 hectares et détruit au passage une faune et flore uniques au monde, classés au Patrimoine de l’UNESCO. Des évacuations avaient même été ordonnées ce week-end, pour éviter des morts.

Depuis le début des événements, le mouvement citoyen Ensemble pour la Réunion réclamait des bombardiers d’eau. Le Ministre de l’Intérieur Claude Guéant a enfin décidé l’envoi de deux avions Dash 8, dans la nuit du lundi 31 octobre au 1er novembre.

Mais le temps criminellement long de cette décision, pourtant évidente dès le premier jour, laisse perplexe et devra faire l’objet d’une réflexion publique, voire même une enquête parlementaire afin de tirer toutes les leçons de cette catastrophe.

Car au-delà du drame écologique, cette crise est aussi économique, sociale et humanitaire. Il y aura un impact désastreux sur le tourisme (secteur clé de l’économie réunionnaise), avec des licenciements massifs et une probable récession au niveau régional. Puis avec la pollution de l’air par les retombées de cendres, elle pose déjà un risque majeur de santé publique.

De même que le gouvernement jusqu’à ce lundi soir, le préfet et la plupart des médias locaux (en particulier le Journal de l’Ile de la Réunion et Clicanoo) restaient sourds aux appels de la population et les ignoraient totalement. Alors que l’exigence de bombardiers d’eau allait tout simplement de bon sens, était une évidence.

LA DEMOCRATIE DIRECTE, CETTE FORCE UTILE

Nous sommes donc ravis de constater que la mobilisation citoyenne, avec ses diverses pétitions et autres coups de gueule de chacun auprès des décideurs, ait réussi. Victoire de la population malgré tous les obstacles bureaucratiques, politiques et médiatiques qui nous étaient injustement opposés.

Cette réussite populaire doit donc nous encourager à poursuivre dans cette voie. Car tel est la preuve que le volontarisme et la pression citoyenne finissent toujours par payer.

Aussi, nous remercions les personnalités politiques nationales avec lesquelles nous avons échangé tous les jours, jusque très tard dans la nuit parfois. Des responsables à l’écoute des citoyens (et pas que de l’information tronquée de la préfecture) et qui ont activé leurs réseaux pour influencer le gouvernement à prendre la décision qui s’imposait. Nous pensons notamment à Corinne Lepage de CAP21 et Cécile Duflot et Eva Joly d’Europe Ecologie.

Idem pour la presse nationale qui a eu son influence en médiatisant la catastrophe auprès de l’opinion publique métropolitaine, mais aussi et surtout en relayant notre appel au gouvernement d’envoyer les bombardiers d’eau à la Réunion. Merci en particulier à l’Express et sa journaliste Julie Saulnier qui ont été les pionniers déclencheurs de l’effet boule de neige médiatique, tous les autres sites de presse nationale reprenant ensuite leur article.

LES ELITES LOCALES, CE VASE CLOS DELETERE

Enfin, nous observons avec consternation le flot de louanges adressées aux élus réunionnais dans une certaine presse locale. Ceux-ci n’ont eu aucun effet sur la crise, se contentant de parlementer avec un gouvernement et un préfet ostensiblement sourds et même méprisants à l’égard des requêtes formulées sur les bombardiers d’eau.

Des élus donnant même dans l’indécence en fêtant joyeusement Halloween (photos publiées sur leurs murs publics Facebook), pendant que l’île brûlait et que les citoyens continuaient de mobiliser pour enfin obtenir l’envoi officiel des avions, tard dans la nuit du 31. 

C’est donc bien la mobilisation citoyenne des Réunionnais, la médiatisation nationale et l’alerte de la classe politique nationale qui ont changé la donne et amené le pouvoir à changer sa politique de sécurité civile en envoyant enfin les Dash 8.

Trois actions de lobbying entreprises par le mouvement citoyen Ensemble pour la Réunion. Mais cela, nous nous doutons bien que la plupart des médias locaux ne le relaieront pas. Ce qui est fort dommage pour les Réunionnais, qui ont tant besoin d’une nouvelle représentation et de nouvelles idées utiles à leur progrès et même urgences comme la solution de cette grave crise.

DÉNOUEMENTA VENIR

La vérité étant rappelée, nous nous félicitons et sommes heureux bien sûr de l’arrivée prochaine de ces moyens aériens supplémentaires. Des avions qui s’avèreront décisifs dans l’extinction de ce grave incendie à l’île de la Réunion. Ce qui est l’essentiel aujourd’hui.

Eric Beeharry

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