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Crash de l’Airbus A 320 de la Lufthansa : une information judiciaire pour homicide involontaire va être ouverte à Marseille
©Capture Youtube

Suites et poursuites

L’enquête sur le crash de l’Airbus A 320 reliant Barcelone à Düsseldorf s’accélère : après l’enquête de flagrance diligentée dès le 24 mars, des juges d’instruction de Marseille vont être désignés. Les familles des victimes vont pouvoir se constituer partie civile.

Gilles Gaetner

Gilles Gaetner

Journaliste à l’Express pendant 25 ans, après être passé par Les Echos et Le Point, Gilles Gaetner est un spécialiste des affaires politico-financières. Il a consacré un ouvrage remarqué au président de la République, Les 100 jours de Macron (Fauves –Editions). Il est également l’auteur d’une quinzaine de livres parmi lesquels L’Argent facile, dictionnaire de la corruption en France (Stock), Le roman d’un séducteur, les secrets de Roland Dumas (Jean-Claude Lattès), La République des imposteurs (L’Archipel), Pilleurs d’Afrique (Editions du Cerf).

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L’enquête sur le crash de l’ Airbus A 320 assurant la liaison Barcelone-Düsseldorf, qui s’est écrasé le 24 mars dans les Alpes-de-Haute-Provence, va connaître dans les tous prochains jours une forte accélération : le parquet de Marseille va ouvrir une information judiciaire pour homicide involontaire. Une décision logique, après l’ouverture dès le jour de la catastrophe, d’une enquête en flagrance. Objectif de l’information : entendre les protagonistes qui, à des degrés divers, sont directement concernés par ce drame suivi de très près par le parquet de Düsseldorf et relayé de tout aussi près par la presse allemande, notamment Le Bild Zeitung. Naturellement, l’enquête française s’effectue dans le cadre de la procédure d’entraide entre la France et l’Allemagne, qui a toujours bien fonctionné. Comme se sont parfaitement déroulées les investigations effectuées par la gendarmerie aérienne de Marseille, les 50 médecins légistes, les techniciens d’investigation criminelle sous la direction du procureur de la ville, Brice Robin qui a su, fort justement informer les familles des victimes, l’opinion, la presse et sa hiérarchie. Encore qu’un petit couac a énervé le procureur quand il a appris que le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) avait communiqué sur le contenu de la fameuse boîte noire, sans en informer en priorité le Parquet, comme cela était son devoir. Il est vrai que cette communication prioritaire lui avait été réclamée par sa ministre de tutelle chargé des Transports, Ségolène Royal.

Dans quelques jours, les juges d’instruction saisis vont donc prendre connaissance du dossier. Déjà, un point semble acquis si l’on s’en réfère à toutes les informations données depuis ce 24 mars, jour du crash : le co-pilote Andreas Lubitz était atteint de graves problèmes psychiques, de dépression et peut-être même d’un handicap aux yeux, autant d’éléments qui  ont entraîné  son acte fou. Mais d’autres points devront faire l’objet d’investigations poussées : ils porteront notamment sur la responsabilité éventuelle de la Lufthansa dans ce drame, sur celle de l’entourage immédiat de Lubitz qui n’ignorait rien de ses problèmes. Avec ces questions auxquelles tenteront de répondre les magistrats français : pourquoi, par exemple, le corps médical de la Lufthansa n’a rien trouver à redire à la santé du co-pilote de l’Airbus A 320 alors que d’autres médecins livraient un diagnostic inquiétant sur son état psychique qui aurait dû lui interdire de voler ? Pourquoi l’environnement immédiat - ses petites  amies notamment - est-il resté muet sur Andreas Lubitz ? Aussi, les auditions de tous ces protagonistes seront-elles nécessaires. Elles pourront  intervenir de deux manières : soit les juges les convoqueront au Tribunal de Marseille, soit ils les feront entendre par des collègues de Düsseldorf mais en leur présence. Bien évidemment, si les magistrats français - chargés seuls de l’information judiciaire sur ce drame - auront la possibilité de décerner des mises en examen.

En attendant la recherche des ADN sur les victimes se poursuit. Ils sont aujourd’hui au nombre de 78 ; ils devraient atteindre très vite une centaine. Sur 150 victimes. Du côté de la Lufthansa, on mesure mieux que personne l’intense émotion suscitée dans le monde entier par cette catastrophe due à la folie d’un homme : aussi les dirigeants de la compagnie allemande ont-ils réservé un hôtel à Marseille pour y recevoir les familles des victimes.

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