Départementales : les enseignements du détail des résultats par cantons<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Politique
Départementales : les enseignements du détail des résultats par cantons
©Aidemoi.net

Pense-bête

C'est dans la France rurale et péri-urbaine que le FN fait ses meilleurs scores.

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet est directeur du Département opinion publique à l’Ifop.

Voir la bio »

De fortes disparités entre Est et Ouest et entre urbain et rural

Le FN arrive en tête dans plus de 40 départements de l'Est et du Sud-Est de la France. Il est par contre plus en retrait dans toute la façade Ouest du pays. Quand on regarde département par département, on observe un clivage très marqué entre l'urbain, le péri-urbain et le rural : les meilleurs scores du FN se font dans la France rurale et péri-urbaine, ce qui confirme son ancrage dans ces zones. Cela correspond à ce que l'on voit dans les sondages d'opinion sur le FN, qui a un électorat majoritairement populaire.

Dans le Nord, le FN progresse au détriment de la gauche

Le Parti socialiste est éliminé dans près de 500 cantons dès le premier tour et toute une série de départements sont d'ores et déjà considérés comme perdu par la gauche. Dans le Nord, la gauche est éliminée dans de très nombreux cantons. Dans l'Oise et dans l'Aisne, deux conseils généraux de gauche, la gauche va très certainement perdre sous la pression du FN. La gauche est en difficulté comme l'était la droite en 2011 du fait de l'impopularité de l'exécutif mais aussi à cause des divisions au sein de son propre camp.

Au deuxième tour, 2/3 de duels FN-droite, 1/3 FN-gauche

Le FN sera présent dans 772 duels, dont 282 contre la gauche, et 297des 326  triangulaires.

Alors que ce type de scrutin local lui est structurellement défavorable, puisqu'il ne s'appuie pas sur un réseau d'élus, le Front national est en progression depuis les Européennes avec au premier tour quasiment 26% des voix, 8 cantons gagnés et une présence dans plus d'un millier de cantons au second tour.

Très fort avantage au FN là où il est déjà implanté

Systématiquement, dans les villes qui sont gérées par des maires frontistes comme Hénin-Beaumont, Fréjus ou Hayange, le FN fait de très gros scores. Il y a une grande satisfaction en ce qui concerne l'action municipale et conformément à la stratégie de Marine Le Pen d'implantation progressive sur le territoire, le FN est en train de se construire des fiefs locaux. Dans l'une de nos récentes enquêtes, nous avons interrogé deux échantillons représentatifs : des habitants des villes gérées par le FN et des habitants de la France urbaine un an après les municipales. Les scores étaient impressionnants et très au-dessus de la moyenne pour les communes gérées par des maires frontistes.

Des différences socio-professionnelles toujours plus marquées

Le FN représente 13% du vote des cadres supérieurs contre 49% chez les ouvriers. A droite, il y a un très fort soutien des retraités avec 40% des voix, contre 33% dans les professions libérales et 13% chez les ouvriers. Du côté du Parti socialiste, il représente 28% des cadres supérieurs et des professions libérales, 18% des employés et 15% des ouvriers. Autre clivage : le PS représente 29% des employés du secteur public et 18% dans le privé quand le FN est à 26% dans le public et 35% dans le privé.

Les scandales n'ont pas beaucoup pesé sur le résultat des élus FN concernés

Une majorité des candidats FN épinglés pour des propos racistes ou homophobes sont passés au second tour. Les scandales ne semblent donc pas avoir eu une influence sur le vote.

La stratégie d’union UMP-UDI a payé

220 candidats de droite ont été élus dès le 1er tour, contre 56 de gauche, 8 FN et 6 divers. 638 candidats UMP-UDI ont été éliminés dès le 1er tour, contre 1032 PS et 1594 FN.

La droite a été portée par sa stratégie de campagne et son choix précoce de l'union UMP-UDI (voire MoDem) ainsi que le rejet du pouvoir en place, comme elle en avait pâtie aux précédentes cantonales de 2011 quand Nicolas Sarkozy était au pouvoir. La dimension unitaire est importante car elle permet à l'ex-Président d'incarner l'opposition et de contrer la dynamique frontiste. Si cette union de l'UMP et de l'UDI avait été mise en place dès les élections européennes, le Front national n'aurait pas s'emparer du titre de premier parti de France.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !