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Redonnons de la liberté aux Français et refusons leur infantilisation !
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Tribune

La France est, pour ceux qui nous connaissent bien, un pays plein de paradoxes. La France, et les Français, suscitent tantôt l’admiration, tantôt l’ironie ou le découragement face à un pays qui ne cesse de reporter ses réformes, pourtant chaque jour plus urgentes.

 Les Maquizards

Les Maquizards

Les Maquizards sont un groupe créé par une poignée d’hommes et de femmes patriotes. Devant les atermoiements des politiques, ils ont décidé de donner de la voix par amour de la France. Les Français attendent justice, vérité, droiture et courage de leur Gouvernement. Ils sont prêts à se battre si leurs gouvernants acceptent de leur délier les mains. Les Maquizards se veulent leur avant-garde.

Les Maquizards ont publié Le Manifeste des MaquizardsIls animent le site Maquizards.

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Les Français sont capables du meilleur. Comme l’atteste l’obtention des prix Nobel d’économie et de littérature en 2014, ainsi que de la médaille Fields dans les mathématiques, les Français excellent dans de nombreux domaines, parmi lesquels la finance, la pharmacie, le luxe, l’agroalimentaire ou l’industrie nucléaire. Ils sont même les champions de l’auto-critique, surpassant et de très loin les meilleurs spécialistes du "French bashing". Ainsi, récemment, le chef de la diplomatie britannique, dont on connaît à la fois le professionnalisme et l’estime de soi, n’hésitait pas, dans les colonnes du Financial Times, à révéler que pour les diplomates britanniques, la diplomatie française demeurait la meilleure au monde.

Pourtant, les Français, qui pourraient assumer ces succès et en faire un effet de levier considérable dans la mondialisation, sont confinés dans un pays où la pression fiscale, l’immobilisme et l’absence de réformes se conjuguent pour les affaiblir. A cet égard, l’analyse d’Alexis de Tocqueville est plus juste que jamais. Si les systèmes démocratiques sont mus par une dialectique contradictoire entre la liberté et l’égalité, Révolution de 1789 et amateurisme des partis de droite depuis trente ans obligent, le souci égalitaire a tendance à l’emporter en France, justifiant la force de la puissance publique.

Dans ce cadre, la question fiscale est la plus aigüe. La fiscalité doit drastiquement baisser en France, et être enfin utilisée dans une véritable stratégie de croissance. Non pas pour faire plaisir à quelques millionnaires mais bien pour relancer la dynamique de croissance de notre pays. Cela implique de réduire les taux marginaux – les plus élevés – et d’accroître l’assiette de l’impôt. Tous les pays qui ont fait ce choix ont connu des résultats exceptionnels.

Nous devons raisonner en-dehors du cadre "socialiste" qui fait de l’impôt un unique instrument de redistribution, mais le voir davantage comme une incitation à innover, à entreprendre et à créer des emplois. Le Conseil des prélèvements obligatoires indique que 10% des foyers les plus riches ont contribué à 65% de l’impôt en France.

Certes, il existe bien un fondement intellectuel à notre situation. Le poids de l’Etat, dans un pays centralisé, a toujours été une donnée cardinale en France. Progressivement, la puissance publique s’est trop élargie et a accaparé une part toujours croissante de la richesse produite. Dans un univers mondialisé et avec un endettement de près de 100% du PIB, nous devons désormais faire des efforts inverses et réduire les impôts.

Plus largement, il est temps de faire enfin confiance aux Français, de leur redonner de la liberté. Il est temps, pour reprendre le mot célèbre de George Pompidou, peu suspect d’être un ultra-libéral, de "cesser d’emmerder les Français" en empilant les règles juridiques et fiscales, toutes plus détaillées et souvent contradictoires les unes par rapport aux autres, créant ainsi une chape de plomb qui complique à outrance la vie des Français et bride leur esprit d’initiative. Ceci est, à l’évidence, le cas dans le domaine économique où la liberté d’entreprendre, pourtant constitutionnelle, est corsetée. Mais c’est également le cas pour ce qui concerne la vie des Français et leurs choix de tous les jours.

Prenons, s’il n’en fallait qu’un, le dernier avatar de cette tentation toujours plus grande qu’a l’Etat de vouloir diriger la vie des français et de les infantiliser : la dernière initiative en matière de lutte contre le tabagisme, la soi-disant solution miracle du paquet neutre. En France, le tabac fait l’objet d’une législation spécifique qui concerne sa taxation, mais aussi son utilisation et sa promotion de plus en plus restreinte. Cette législation avait initialement un objectif clair de santé publique. Comme telle, elle a été soutenue par l’ensemble des partis politiques et des forces de la société civile. Cependant, au fil du temps, la lutte contre le tabac est devenue un "totem", y compris dans les propositions les plus infantilisantes vis-à-vis des Français.

Ainsi, passé maître dans l’art de confondre l’ombre et la proie, le Gouvernement s’apprête à durcir les dispositions de la récente directive européenne portant sur le paquet de cigarettes neutre. Si personne ne nie l’importance de la santé publique, une analyse au fond du sujet montre que derrière les effets de manche, la réalité des effets d’une telle mesure est très largement discutable. L’exemple australien en est une illustration parmi d’autres. Qui peut croire que ne plus faire apparaître les marques des cigarettiers fera baisser la consommation ? L’addiction au tabac est un problème bien plus complexe. Qui peut accepter en outre cette tendance néfaste qui consiste à considérer les Français comme de grands enfants incapables de se discipliner et de faire des choix quant à leur santé ? Qui peut idéaliser enfin une société où tout deviendrait uniforme car après les paquets de cigarettes neutres, pourquoi ne pas "neutraliser" les sachets de sucre ou encore les bouteilles de vin dont on sait que les excès nuisent aussi à la santé ?

Sur ce sujet, comme sur tant d’autres, le gouvernement ferait mieux de s’attaquer à réformer la puissance publique, à baisser les impôts et à redonner de la liberté aux Français. La France doit redevenir, comme à l’époque des Révolutionnaires, le pays des libertés individuelles. Cela redonnera de la voix à la France dans le monde, et permettra enfin de libérer les Français d’une tutelle croissante, y compris sur les sujets marginaux et les comportements moraux. C’est également à ce prix que l’Etat retrouvera son rôle, et sa vocation première de garant de l’intérêt général. Alors oui, redonnons de la liberté aux Français !

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