Celui dont les entrepreneurs rêvent pour 2017<!-- --> | Atlantico.fr
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"Nous ne voulons pas du FN parce qu’il n’a ni programme, ni équipe, ni réalité, ni solution" estime Denis Jacquet.
"Nous ne voulons pas du FN parce qu’il n’a ni programme, ni équipe, ni réalité, ni solution" estime Denis Jacquet.
©REUTERS / Ueslei Marcelino

Avis aux amateurs

Vu de la fenêtre de l’entrepreneur, on a surtout l’impression d’assister à une lutte du vide contre le remplissage, un baroud de déshonneur d’une classe politique vide de sens, qui nous a donné le sens du vide, depuis 30 ans.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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Il semble qu’il y ait un loup dans la bergerie. Il semble que la bergerie soit menacée. Il semblerait que le loup est un monstre pour l’homme, un péril pour l’humanité. Il semble que la démocratie soit au bord du précipice et qu’avec un petit coup de pied à droite, elle pourrait y sombrer. Les bergers qui occupent actuellement la bergerie, bêlent de concert, et ce concert est harmonieux. Dans l’adversité, les notes s’accordent manifestement plus facilement que dans l’hémicycle, et les accordeurs de ces notes, chantent d’une même voix l’horreur que représente le loup marine, le "canidé bleu", la bave politique à la commissure des élections cantonales. Bref en mars, les bergers seraient les protecteurs des cantonniers.

Vu de la fenêtre de l’entrepreneur, on a surtout l’impression d’assister à une lutte du vide contre le remplissage, un baroud de déshonneur d’une classe politique vide de sens, qui nous a donné le sens du vide, depuis 30 ans. Déstabilisée face à un loup, qui certes n’apporte rien de plus que du "flanc" et de "l’esbroufe", des solutions à l’emporte pièce,  dignes d’une cour de récré d’enfants cancres redoublants, mais qui aborde les sujets qui fâchent, qui renvoie dos à dos les responsables de l’échec d’un pays si doué et bourré de talent, et qui, opportuniste à l’extrême, à su capitaliser sur leur échec pour fabriquer son succès.

Vu de la fenêtre de l’entrepreneur, le FN, ce sont des initiales de plus qui signifient la victoire de la "crasse politique", façon d’évoquer une politique sans classe, dans un pays, qui faute d’hommes et de femmes dotés de vision, s’impose en borgne, dans un pays sourd aux solutions, au courage, aux réponses, aux enjeux essentiels, que personne n’adresse depuis 20 ans. Au moins.

Vu de la fenêtre de l’entrepreneur, qui ne veut pas plus du FN que des autres partis et se demande, dans une large majorité pour qui nous pourrions bien voter en 2017. 

Pour le FN ? Jamais, non parce que ce parti serait composé de xénophobes fascisants, flanqué de dangereuses milices qui fouleront de leurs bottes la liberté des français, en la considérant comme un détail, et en rétablissant une politique qui "sent le gaz" et le considérant comme naturelle. Non. Nous ne voulons pas du FN parce qu’il n’a ni programme, ni équipe, ni réalité, ni solution. Pas du FN, car nous aimons les entreprises familiales, mais pas les partis uni-familiaux à irresponsabilité illimitée. Il n’a pas plus ni moins de programme que les autres. Parce que son seul programme est de s’opposer à l’UMPS, trouvaille marketing géniale, sur laquelle, ils parviennent à surfer, quelle que soit la qualité de la neige ou de la mer politique. 

Pour Sarkozy ? Pas plus, selon les sondages les plus réguliers dans nos rangs. Une promesse non tenue de mariage, ne se tient pas après un divorce. Le quinquennat précédent a constitué un divorce avec la plupart d’entre nous et personne n’imagine un instant que la volonté de réforme abandonnée de 2007 à 2012, ait plus de chances de survenir en 2017. Le discours du président de l’UMP désole, son retour ne passionne que le clan de ses irréductibles, bien entassés au premier rang par ses soldats dévoués pour lui faire penser que la dynamique est là et bien là.  

Pour Juppé ? A l’ère du numérique et de la sur-fiscalisation, de l’ouverture nécessaire aux femmes (même le 9 mars !), élire un homme qui était premier ministre quand nous étions en culotte courte, qui creusa la fiscalité et l’ISF et qui vira les "Jupettes" après 6 mois au gouvernement ? Il manque quelques cheveux à la coiffure présidentielle.

Pour Hollande ? Laissons le démarrer la carrière de comique qui attend son humour, il est vrai, puissant, instantané et très fin, et évitons nous un spectacle tragi-pas-comique, 2 fois de suite. Même pour les plus masochistes, il est des fessées que l’on ne souhaite pas prendre 2 fois de suite. Les rougeurs restent profondément marquées sur le postérieur des entrepreneurs.

Pour le centre ? Quel centre ? Est ce que le centre existe vraiment d’ailleurs. No Man’s land lui conviendrait mieux, tant le désert et les luttes fratricides qui l’agitent prouvent que même au centre les lignes dévient et dérapent. Le centre de Bayrou, à géométrie incontrôlable ? Là non plus, l’histoire ne doit pas bégayer et la répétition de son miracle personnel, qui lui tient lieu de fonds de commerce depuis 2007, n’est pas envisageable, dans son "parti" qui compte au mieux 2 personnes.

Les entrepreneurs rêvent d’un nouveau "deal", d’un renouveau, d’une personne animée d’une vision, d’une expérience, pour qui la politique consiste à animer la créativité et l’équilibre d’un pays, de huiler les gonds rouillés, de réinsuffler l’envie, la passion, la fierté. La responsabilité et la proximité. Des valeurs quoi !

Reprendre les hommes actuels, ces bateaux ivres, que l’ancre marine entraîne vers le fonds, avec un certain plaisir finalement, ressemblerait trop à demander un "doggy bag" dans un restaurant dont on pas aimé le repas. Le ramener à la maison ne le rendra pas meilleur.

Vu de nos entreprises, ce qui effraie les politiques actuels dans l’arrivée du FN, c’est surtout de voir un 3ème partie venir piétiner les platebandes d’un petit crime qui se réglait jusqu’alors entre ennemis. Sauf qu’ils sont toujours d’accord sur le fait de n’être jamais ennemis de leurs intérêts. Ce dont on parle c’est uniquement de fromages à partager et de ressources financières à perdre. 

L’arrivée du FN, c’est moins d’argent pour l’UMP et le PS, et l’obligation de partager des jobs qui leurs sont jusqu’alors assurés. Assurés à ces hommes et femmes, qui pour la plupart, ne savent rien faire d’autre que de la politique et sont bien désemparés quand l’hiver est venu. Faute de pouvoir trouver un emploi dans une société à laquelle ils n’ont aucunes compétences à apporter, faut de n’avoir jamais travaillé.

Nous, nous rêvons d’un outsider, qui viendrait secouer la campagne, non pas avec un "pot pourri" des propositions les plus populistes du moment, en exploitant de façon indécente les frustrations et angoisses des français, mais un homme ou une femme qui parlerait vrai, offrirait une vision et ferait pâlir de honte le reste de la classe politique par la vision, le pragmatisme, l’envie, le désintéressement nécessaire pour se mettre au service de son pays. 

Un entrepreneur ? Une Christine Lagarde ? Entrepreneurs, la garde ne doit pas se rendre. Levons nous et rassemblons ceux qui peuvent redonner vie à la France.

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