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Soumission : pas besoin d’attendre le 2022 de Michel Houellebecq, la France s’y est déjà mise
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Chronique de la haine ordinaire

On peut appeler ça comme on veut : peur, trouille, pétoche. Mais comme on a un peu honte, on préfère dire "pas d'amalgame".

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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En 1938 le président du Conseil de l'époque, Édouard Daladier, était dans l'avion qui le ramenait de Munich où il avait signé des accords passablement honteux avec le chancelier Hitler. Son chef de cabinet s'approcha de lui : "Monsieur le Président, une foule vous attend au Bourget". Pas très fier de lui Daladier lâcha : "c'est pour me lyncher ?". "Non, monsieur le Président, c'est pour vous acclamer". "Ah les cons !" s' exclama Daladier qui savait à quoi s'en tenir sur ce qu'il avait signé pour gagner quelques mois de paix. Un an après c'était la guerre avec Hitler.

Ils sont nombreux, de plus en plus nombreux, ceux qui en France veulent la paix. Il veut la paix le sénateur UDI Pozzo di Borgo qui demande qu'on déprogramme "American sniper", le dernier Clint Eastwood, au motif qu'on y voit des Américains tuer des Irakiens et que ça pourrait heurter les sensibilités de la communauté musulmane. Il veut la paix Gilles Catoire, le maire de Clichy, qui a tenté de déprogrammer – à la demande d'une association très respectueuse de l'Islam - une exposition montrant des escarpins de femmes sur des tapis de prière. Il veut la paix la maire de Grigny qui (dixit Malek Boutih) achète cette paix à coup de subventions et de dons faits aux associations de "jeunes" et musulmanes de sa ville.

Ils sont nombreux, de plus en plus nombreux, ceux qui en France veulent la paix. Et cette paix, qui ne durera pas plus que celle de Daladier, a un prix : la soumission. Ils veulent la soumission ceux qui hurlent à l'islamophobie dès la moindre remarque concernant une religion obligatoirement "compatible avec la démocratie" (François Hollande). Le concept d'islamophobie est en effet devenue une arme de soumission massive. Ils veulent la paix tous ces pseudo intellectuels et écrivassiers qui – de Mediapart aux Inrocks – se prosternent religieusement devant la statue de Sainte Padamalgame. Ils veulent la soumission ceux qui partent faire le djihad en Irak et en Syrie et en reviennent très aguerris.

Ils veulent la soumission les cagoulés qui tirent à la kalachnikov sur les flics à Marseille au moment même où s'y trouve Manuel Valls. Il veut la soumission ce prof de philo musulman qui insulte un autre prof musulman qu'il faut faire taire. Ce dernier, Slimane Zitouni, a démissionné du lycée Averroes de Lille en dénonçant l'islamisation forcenée qui y régnait et la pesante haine anti-juive qui y prospérait. Mais son contradicteur dispose d'un argument imparable : en 2013 le lycée Averroes a été premier au palmarès du bac ! Comme quoi l'antisémitisme n’empêche en rien l’obtention de ce précieux brevet. Peut-être même que ça aide ! On se demande d'ailleurs comment font les Juifs pour avoir le bac.

Le discours de la servitude volontaire a de nombreux récitants. Ils ont pignon sur rue, c'est à dire dans les médias. On les entend. Même que parfois on n'entend qu'eux. Et donc on les écoute. Ainsi après les assassinats de janvier un sondage a indiqué que - paradoxalement ? - le nombre de Français estimant que l'islam était une religion pacifique comme les autres était en augmentation. Au même moment un autre sondage  montrait – curieusement ? - une progression certaine du nombre de ceux qui ne souhaitaient plus qu'on caricature Mahomet. Curieux ? Paradoxal ? Non. Cela s’appelle la peur. Mais c'est Cassandre, seule contre tous les Troyens qui avait raison en annonçant que la guerre de Troie aurait lieu.

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