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"Uber-avocat" : l’économie collaborative passe du volant au barreau
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Du droit et du tordu

Vous cherchez un avocat pas trop cher près de chez vous ? Il y a une appli pour ça (enfin bientôt).

Hugues Serraf pour Drivy

Hugues Serraf est journaliste et directeur de la communication de Drivy, la plateforme Internet de location de voitures entre particuliers.

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Nos avocats, qui s’étranglent de rage à l’évocation de la nouvelle loi Macron de modernisation de leur profession, auraient sans doute du mal à s’épanouir outre-Atlantique : de l’autre côté de la grande bleue, il y a belle-lurette que les entreprises ont le droit de recruter des lawyers et que d’affreux capitalistes entrent au capital de cabinets sans que personne n’en fasse un fromage. 

Le truc récent qui aurait dû les énerver encore plus, pour autant, semble être passé comme une lettre à la poste. Car figurez-vous que, depuis novembre dernier, il est permis à un membre du barreau de faire de la pub ou de démarcher comme un vulgaire vendeur d’aspirateurs et l’on ne souvient pas de les avoir vu défiler entre République et Bastille pour protester…

Enfin, je dis vulgaire vendeur d’aspirateurs mais, en vérité, je ne pense pas que les vendeurs d’aspirateurs soient plus ou moins vulgaires que les avocats ; c’est juste une expression. Mais voilà que je digresse : donc, maintenant que les avocats peuvent faire de la pub, on peut en réserver un sur le Web comme on appelle un chauffeur chez Uber. On va sur un site genre Kang.fr ou Wengo.fr, par exemple, et on se cherche un baveux digne de confiance en admirant sa trombine et lisant les avis des internautes sur ses prestations.

Dans le premier cas, on doute un peu du sérieux de l’affaire tout de même parce que tout le monde a cinq étoiles au compteur en plus d’une tripotée de commentaires dithyrambiques et que ça fait un peu école des fans (au téléphone, la responsable du site assure que c’est juste un hasard). Dans le second, et même s’il y a une majorité de satisfaits à 100%, on trouve une avocate à 62% d’avis positifs seulement en cherchant bien, ce qui crédibilise un poil plus le système.

Et notez que sur les deux sites, on peut aussi consulter une voyante si l’on croit davantage à la boule de cristal qu’au Dalloz…  Mais qu’on n’en doute pas toutefois, l’économie collaborative est bel et bien en train de gagner la sphère du droit : aux Etats-Unis, une plateforme comme Upcounsel, où un millier d’avocats réputés pour leur connaissance de la hi-tech se mettent déjà en concurrence les uns par rapport aux autres, ont les plus grands noms du business pour clients (Google, Appel, HP…) et génèrent déjà jusqu’à 50 000 dollars d’honoraires en ligne (pour les plus performants).

50 000 dollars d’honoraires en plus par an ? En faisant tout comme des lawyers Américains ? Hum, ils vont finir par l’adorer, la loi Macron, nos avocats…

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