Du côté de chez Coulibaly : Grigny "insulté" par le Figaro... mais aussi par Malek Boutih (et ça, on en parle moins)<!-- --> | Atlantico.fr
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Des jeunes de Grigny se sont sentis insultés par le Figaro (photo d'archives).
Des jeunes de Grigny se sont sentis insultés par le Figaro (photo d'archives).
©Reuters

Charlie Hebdo encore...

Comment a-t-on osé salir une ville aussi paisible et méritante ? C'est aussi grave que si l'on disait que la France a fourni plus de 1000 jihadistes à l'Irak et à la Syrie

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Au commencement de cette basse et inqualifiable agression, il y eut le Figaro. Ce journal, vendu aux puissances d'argent, au Mossad peut-être, et en tout cas aux islamophobes, publia un article infâme. "A Grigny, ville de Coulibaly, les complotistes vont bon train". Les journalistes du Figaro, forcément stipendiés, étaient allés après les attentats recueillir les sentiments des élèves de la Grande Borne, un quartier particulièrement attrayant de la ville de Coulibaly où tout un chacun rêverait d'habiter si les prix de l'immobilier n'y étaient pas aussi élevés. A en juger par l'article du Figaro, les élèves interrogés ne s'étaient pas laissés intoxiquer par les informations de la grande presse (vendue etc...). "Pourquoi ne nous a-t-on pas montré les corps ?". C'est ben vrai ça. Vous les avez vus, vous, les corps de ceux de Charlie Hebdo, des Juifs de l'HyperCasher, de Coulibaly, des frères Kouachi ? "Ça sent le coup monté pour salir l'Islam", disaient les élèves dont on admirera le discernement. Restait juste, dans leurs âmes pures et adolescentes, un doute sur les organisateurs de la machination : les services secrets français, la CIA, le Mossad (de préférence) ?

L'offense faite à Grigny et en particulier à la Grande Borne ne pouvait rester sans riposte. Elle vint sous la forme d'une vidéo postée par huit "jeunes" (dont un qui n'est ni africain ni arabe, la diversité quoi). Elle fut relayée par Libération, par le Bondy Blog, mais surtout par France Inter qui tous les soirs, à 21h50, donne la parole à l'un d'entre eux. Comment, s'indignaient-ils, avait-on pu exploiter les déclarations de "quelques gamins immatures" ? Pourquoi, l'amalgame dans toute son horreur, voulait-on, bassement, porter atteinte à l'honneur de Grigny ? De la rage et de la colère, mais pas de haine, puisqu'aucun "jeune" de Grigny n'est allé buter les journalistes du Figaro...

Ouf, l'offense était lavée. Grigny outragé, Grigny brisé, Grigny martyrisé, mais Grigny libéré ! (que le Général de Gaulle veuille bien me pardonner). Les cloches des églises de la ville carillonnèrent d'allégresse (honnêtement, je ne suis pas allé vérifier le nombre d'églises à Grigny). Hélas, Malek Boutih vint. Il est le député PS de la circonscription. Et à ce titre, il est supposé bien la connaître. Cet islamophobe patenté (c'est lui qui a crée le terme "islamo-nazisme"), est bien pire que le Figaro. Voici sa déclaration, que je retranscris ici avec un immense sentiment d'indignation : "Ce n'est pas par hasard si Amedy Coulibaly est originaire de Grigny. Il y a dans cette ville une acceptation, une organisation de la violence qui explique en grande partie pourquoi ce genre de territoire échappe aux lois de la République".

Voilà. Il s'agit bien, répétons-le, des propos d'un parlementaire PS. Il paraît que l'amalgame, c'est pas bien. Pour ma part, j'accepte volontiers d'être amalgamé à Malek Boutih. Mais pas à certains "jeunes" de Grigny et d'ailleurs. Pour eux, on se contentera d'un simple "Mort aux cons !". "Vaste programme", disait le Général de Gaulle à ce propos. Ce qui hélas n'est pas excessif vu le nombre de "jeunes" et de leurs relais amoureux.

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