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M. le Président de la République, remettez la Légion d’honneur au Raid et au GIGN
©Reuters

Mérité

Ils ont été héroïques lors de l’attaque des terroristes. L’opinion leur en sait gré. Bien sûr, ils n’ont fait que leur travail. Mais ils l’ont réussi en prime à 100%.

Gilles Gaetner

Gilles Gaetner

Journaliste à l’Express pendant 25 ans, après être passé par Les Echos et Le Point, Gilles Gaetner est un spécialiste des affaires politico-financières. Il a consacré un ouvrage remarqué au président de la République, Les 100 jours de Macron (Fauves –Editions). Il est également l’auteur d’une quinzaine de livres parmi lesquels L’Argent facile, dictionnaire de la corruption en France (Stock), Le roman d’un séducteur, les secrets de Roland Dumas (Jean-Claude Lattès), La République des imposteurs (L’Archipel), Pilleurs d’Afrique (Editions du Cerf).

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Il y a quelques jours, un débat agitait le petit monde frileux, et content de soi, politico-médiatique. Vous vous rendez-compte : l’économiste Thomas Piketty a refusé sa nomination comme chevalier dans l’Ordre de la Légion d’honneur ! Normal entendait-on, on ne l’avait prévenu ! Et ainsi de suite !

Il n’empêche. Cette décoration, un hochet disait certes Napoléon, qui l’avait lui-même créée le 19 mai 1802, représente quelque chose. Pour des scientifiques qui ont contribué à faire avancer la recherche. Pour des écrivains, des artistes qui procurent du plaisir à leurs spectateurs. Pour des gens qui oeuvrent en faveur de la paix. Pour des médecins qui à longueur d’années, soignent des vies humaines. Pour des hommes ou femmes qui ont sauvé de la noyade ou un incendie telle ou telle personne. Pour des hommes politiques qui ont beaucoup fait pour la Nation. Avec une exception, un parlementaire en cours de mandat, aurait-il accompli des choses exceptionnelles qu’il ne pourrait prétendre au ruban rouge. Mais il suffit de parcourir la liste des promus dans l’Ordre de la Légion d’honneur pour les fêtes de Noël, Pâques et le 14 juillet, pour y découvrir quelques anciens élus de la République honorés par un décret présidentiel.

Il serait absurde de se moquer de cette institution vieille de plus de deux siècles au prétexte qu’elle ne récompenserait que quelques serviteurs zélés ou partisans du pouvoir en place. Ce qui est vrai et faux à la fois. La France a connu trois jours d’enfer avec la folie meurtrière de trois djihadistes qui ont abattu 17 personnes, dont les dessinateurs de Charlie-Hebdo, deux policiers, une policière municipale stagiaire – elle avait 27 ans-, quatre personnes clients d’une épicerie cacher et d’autre anonymes. Toutes les morts sont des injustices. Des scandales. Aujourd’hui, des familles entières pleurent. Ne comprennent pas pourquoi, leur mari, épouse, fils, fille ont été sauvagement assassinées.

Au cours de ces trois jours, des hommes, totalement anonymes, ont tenté l’impossible. Fonçant sans se poser des questions, parce que c’est leur métier, ici dans une imprimerie, là dans une supérette, pour redonner de la liberté au pays. Pour stopper cette horde barbare avide de tuer. Ces hommes ont pris des risques énormes. Bien sûr, ils sont préparés. Solides psychiquement. Mais ils ont pour la plupart, ces héros tout de noir vêtus, des vrais, pas en stuc, des enfants, une épouse, des frères et sœurs. Ils aiment la vie. Comme tout un chacun. Mais ils savent qu’elle peut s’envoler à tout instant. Comme leurs deux collègues exécutés de façon ignoble par les frères K. Comme cette policière municipale exécutée elle aussi, mais par C. Ils ont redonné espoir à notre pays. La France entière a vu les hommes du RAID applaudis lorsqu’ils ont libéré vendredi 9 janvier vers 17 heures, les otages retenus dans la supérette Cacher. Hélas ! Ils n’avaient rien pu faire pour quatre d’entre eux déjà assassinés par C.

M. le Président de la République, vos fonctions vous autorisent sans doute, à titre exceptionnel, à nommer des membres du RAID ou du GIGN, ou leur unité, dans le grade de chevalier de la Légion d’honneur. Sans oublier le jeune Lilian employé -26 ans- de l’imprimerie de Dammartin-en-Goële, qui caché au 1er étage, avec un sang-froid étonnant, a fourni, grâce à des SMS, des informations capitales au GIGN avant l’assaut…

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