Souhaits de candidatures pour 2017 : Sarkozy toujours en tête pour 45% des sympathisants de droite, Le Maire grignote des points<!-- --> | Atlantico.fr
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Nicolas Sarkozy.
Nicolas Sarkozy.
©Reuters

Sondage Ifop pour Atlantico

11% des sympathisants de droite souhaiteraient que Bruno Le Maire représente l'UMP lors de la prochaine présidentielle. Une arrivée dans ce classement qui se fait au détriment principalement de Xavier Bertrand et de François Fillon et en ne rognant qu'à la marge sur le potentiel d'Alain Juppé.

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet est directeur du Département opinion publique à l’Ifop.

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En premier lieu, on constate une forte différence de hiérarchie et de niveaux selon que l'on considère uniquement les sympathisants de droite et l'ensemble de la population. Juppé continue d'être en tête auprès de l'ensemble des Français et Sarkozy est toujours largement devant auprès des  sympathisants de l'UMP.

Le deuxième enseignement de ce sondage est que si l'on considère le sous-ensemble sympathisants UMP-UDI -qui pourrait ressembler à "l'électorat/la cible" potentiel(lle) de primaires-, alors on constate que les choses sont plus serrées qu'auprès des seuls sympathisants UMP. Nicolas Sarkozy devance Alain Juppé de 20 points auprès des sympathisants UMP et n'est plus qu'à 10 points d'avance sur les sympathisants UDI-UMP. On comprend bien toute la bataille actuelle sur le périmètre de ces primaires. Même si Nicolas Sarkozy veut rassembler, son intérêt est d'organiser des primaires UMP uniquement qui lui confèreraient une avance certaine. Alors qu'avec les électeurs UDI -qui sont certes beaucoup moins nombreux que les électeurs UMP-, ils sont très majoritairement acquis à Juppé, et rééquilibreraient donc assez nettement le rapport de force.

L'idée de cette enquête était d'évaluer, ce que l'on n'avait jamais fait jusqu'à présent, le "potentiel" de Bruno Le Maire. L'élection interne ne concernait que les adhérents de l'UMP et ils étaient interrogés sur la présidence du parti. Là, on interroge l'ensemble des Français dont les sympathisants UMP-UDI, et la question est elle aussi différente. Il est donc logique que le score obtenu ne soit pas similaire. On s'aperçoit néanmoins, qu'il y a un avant et un après élections internes. Et effectivement Bruno Le Maire en est bien le second vainqueur après Nicolas Sarkozy. Bruno Le Maire a acquis une certaine stature, car alors même qu'il n'a pas annoncé sa potentielle candidature pour 2017, il récolte déjà 12% auprès de Français et 8 % auprès des sympathisants de l'UMP. Ce score le place en troisième position, ce qui n'est pas un score ridicule. L'essai est en partie transformé, si l'on considère que ces élections internes étaient également un pari pour lui et son équipe. Pour preuve, il se retrouve même devant des personnalités comme Xavier Bertrand, ou encore François Fillon auprès des sympathisants UMP. 

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Autre élément intéressant concernant la candidature potentielle de Bruno Le Maire, on constate qu'auprès des sympathisants UMP, sa popularité ne se fait pas du tout au détriment de Nicolas Sarkozy. Alain Juppé baisse, certes, mais pas beaucoup, ce sont finalement plutôt les autres candidats qui en pâtissent. Certains dans l'entourage de Nicolas Sarkozy estimaient que l'entrée dans le paysage de Bruno Le Maire allait se faire au détriment d'Alain Juppé, en imaginant que les sarkozystes garderaient leur électorat. Cette hypothèse n'est qu'en partie vérifiée. 

Si on résume, Alain Juppé est toujours en pole position auprès de l'ensemble des Français. Nicolas Sarkozy est quant à lui toujours en tête à l'UMP.  Le match est beaucoup plus serré pour des primaires ouvertes UMP-UDI. Bruno Le Maire réussit son entrée et se place en 3e position au détriment principalement de Xavier Bertrand et de François Fillon et en ne rognant qu'à la marge sur le potentiel de Juppé.


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On peut penser que ce mouvements de rééquilibrage en faveur d'Alain Juppé s'amplifierait avec le Modem. On ne serait pas très loin de l'égalité entre Alain Juppé et Nicolas Sarkozy. Bruno Le Maire n'est pas déclaré comme candidat. Si nous sommes sur une lecture uniquement de type candidat de droite décomplexée vs. candidat plus modéré, on a déjà l'alternative Nicolas Sarkozy/Alain Juppé. Sur la thématique du renouvellement, on pourrait mettre Alain Juppé et Nicolas Sarkozy dans le même camp, celui des candidats qui ont déjà occupé le paysage. Tout comme François Fillon également. Xavier Bertrand serait plutôt la jeune garde. Sur ce plan-là également Bruno Le Maire a  réussi à s'intercaler. Nous avions auparavant quatre candidat avec des profils très différents et qui occupaient l'espace, et Bruno Le Maire arrive quand même à trouver un créneau. Reste à savoir si François Fillon et Xavier Bertrand sont déterminés à aller jusqu'au bout.

Avec une primaire ouverte, la zone de danger pour Nicolas Sarkozy devient plus importante. Mais nous sommes face à un biais, car on le place alors dans la situation la plus défavorable. On intègre des électeurs du centre qui ne lui sont pas acquis par nature. Et la contrepartie n'existe pas, à savoir que si des primaires ouvertes avaient lieu, il y aurait au moins un candidat du centre.On pense qu'une part importante de cet électorat modéré qui vote pour Alain Juppé par défaut pourrait se mettre sur une personnalité comme Hervé Morin. Juppé bénéficie dans cette enquête de cet électorat qui est un électorat orphelin. On somme les sondés de ne choisir que parmi des candidats UMP. Ils optent donc pour le moins UMP de tous, ou plutôt pour le plus centriste de tous. Cela favorise artificiellement Alain Juppé.

Avec la menace et la pression que va faire peser le Front national, petit à petit l'UDI va sortir du discours d'affirmation qui était le sien, notamment en raison des élections internes à l'UDI. Plus on va s'éloigner des élections UDi et plus la menace Fn sera concrète, plus la pression sera forte. C'est officiellement pour cette raison que Borloo n'y était pas allé et qu'après un tour de piste Morin a jeté l'éponge. Des primaires finalement permettent de faire un tour de piste pour sauver l'honneur. A l'instar de ce qu'avait Jean-Michel Baylet dans la primaire des socialistes. On pourrait se diriger vers un scénario de ce type qui dans le schéma actuel prendrait des voix essentiellement à une personnalité comme Alain Juppé.

Fillon est encore plus marginalisé qu'auparavant. Non seulement il ne parvenait pas à s'imposer dans le match Sarkozy/Juppé et suite à ses routes de septembre 2013, il s'est fait distancer par Alain Juppé dans le match face à Sarkozy sur le créneau modéré. Il n'est jamais parvenu à rattraper Alain Juppé. Deuxième étape, Bruno Le Maire pourrait le distancer également. C'est une mauvaise opération pour François Fillon. 

Méthodologie 

Ce document présente les résultats d’une étude réalisée par l’Ifop. Elle respecte fidèlement les principes scientifiques et déontologiques de l’enquête par sondage. Les enseignements qu’elle indique reflètent un état de l’opinion à l’instant de sa réalisation et non pas une prédiction.

Aucune publication totale ou partielle ne peut être faite sans l’accord exprès de l’Ifop.

La théorie statistique permet de mesurer l’incertitude à attacher à chaque résultat d’une enquête. Cette incertitude s’exprime par un intervalle de confiance situé de part et d’autre de la valeur observée et dans lequel la vraie valeur a une probabilité déterminée de se trouver. Cette incertitude, communément appelée « marge d’erreur », varie en fonction de la taille de l’échantillon et du pourcentage observé comme le montre le tableau ci-dessous :

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