Le diesel, c'est tabou
Les 5 raisons pour lesquelles il est permis de douter du plan anti-pollution d’Anne Hidalgo
Anne Hildalgo a dévoilé son plan anti-pollution pour Paris dimanche 7 décembre. La Maire socialiste a notamment déclaré vouloir la fin du diesel dans la capitale en 2020 et au-delà du périphérique si possible.
1) Le rôle joué par les automobiles dans les rejets de particules fines
La part de l'automobile ou des véhicules à moteur dans les rejets de particules est faible. On l'estime entre 10 à 12%. Cela signifie que 80% des émissions de particules fines sont liées à d'autres sources. Se focaliser uniquement sur les véhicules à moteur est exagéré. D'autres sources sont au moins aussi, voire bien plus, préoccupantes que les véhicules. Par exemple, l'industrie, la combustion du bois ou encore les produits de nettoyage.
2) Les véhicules récents produisent de moins en moins de particules
La pollution par les particules est une affaire du passé qui est en train de disparaitre car l'Union européenne a fixé des normes sévères pour les véhicules particuliers et les poids, 10 à 30 fois plus sévères que ce qui était en vigueur il y a 20 ans. La pollution à particules provenant des véhicules est à 95% le fait des véhicules de plus de 3 ans d'âge. Donc dans 5 ans cette pollution aura diminué de manière considérable. On peut dire qu'elle aura diminué de ¾ en raison de l'effet de stock. Les véhicules les plus vieux, les plus polluants vont sortir du stock pour laisser place aux plus récents. La pollution à particules fines émanant des véhicules est une affaire du passé plus que du présent et encore moins du futur.
3) Le rôle des poids lourds n'est pas suffisamment pris en compte
1/3 des rejets de particules est le fait des poids lourds. L'interdiction du diesel est justifiée par le fait que des véhicules légers roulant au diesel peuvent être remplacés par des véhicules à essence. Ce n'est pas le cas pour les poids lourds dont on ne peut pas se passer pour acheminer des biens. Et nous en avons besoin pour que la machine économique française puisse tourner car le transport routier représente 90% de l'acheminement des biens. Il n'y pour le moment pas grand-chose à espérer du report sur le transport ferroviaire. Par ailleurs celui-ci ne pourra être total car il n'y a pas une gare devant chaque magasin qui permettrait de se passer de camions. On n'éliminerait pas l'utilisation du camion en particulier dans les zones urbaines où cette utilisation est le pus critiquable. D'ailleurs, dans ce débat on fait comme s'il n'y avait pas de camion, on ne parle que des particuliers. Et il sera difficile d'avoir des mesures que pour les voitures et pas pour les camions, on ne peut pas dire qu'il s'agit d'une question de vie ou de mort et laisser faire les camions.
4) Les voitures à essence émettent beaucoup plus de CO2
Un transfert du diesel vers l'essence soulève la question de l'émission de CO2. Cette mesure augmenterait les rejets de CO2, principal gaz à effet de serre. Après avoir dit et répété que le CO2 était l'ennemi numéro 1, on s'apprête donc à lui faire un cadeau. Il y a là un vrai problème que l'on ne peut pas passer sous silence.
5) Supprimer le diesel ? Une mesure régressive d'un point de vue social
Les voitures qui fonctionnent au Diesel et principalement les plus vieilles sont utilisées par des personnes à revenu bas. Cette mesure est régressive car elle frappera d'avantage les pauvres que les riches. Autant de raisons de ne pas applaudir ce plan.
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