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Les banques françaises abandonnent les actifs britanniques, selon un article du Telegraph.
Les banques françaises abandonnent les actifs britanniques, selon un article du Telegraph.
©Flickr/myahya

Haute suspicion !

Dans un article publié par le Telegraph et daté du 2 décembre dernier, le journaliste anglais, Ambrose Evans Pritchard, titrait « Les banques françaises abandonnent les actifs britanniques, et mettent la sclérose britannique en contraste avec le miracle François Hollande ». L’association du mot miracle et du nom François Hollande peut surprendre.

Ce titre mérite d’être relu plusieurs fois pour qui s’intéresse au différentiel de taux de croissance des deux pays, soit 0.4% en France pour 2014 contre 3% au Royaume Uni, ou à leur taux de chômage respectif ; 10.4% en France pour 6% en Grande Bretagne.

La Banque française visée par le Telegraph est la Société Générale, et plus particulièrement le dirigeant de son équipe de recherche en allocation d’actifs ; Alain Bokobza. C’est la complaisance des commentaires de la banque à l’égard de François Hollande qui semble irriter le journaliste. Notamment lorsqu’il constate l’absence de gants concernant les critiques à l’égard du gouvernement de David Cameron : 

« Pour le moment, il n’y a eu aucune réforme structurelle et aucune amélioration dans les déficits jumeaux » « les chiffres parlent d’eux-mêmes, le Royaume Uni n’est plus compétitif et cela démontre un besoin en réformes structurelles ».

Reste à vérifier si le journaliste britannique se contente de faire du french bashing ou si Alain Bokobza et ses équipes traitent effectivement la politique de François Hollande et du gouvernement français avec des pincettes.

Le 9 mai 2014, un rapport spécial de la banque indique « Les Hollandenomics s’accélèrent » :

« Deux années après l’élection présidentielle, François Hollande a annoncé un changement radical de politique en janvier 2014, ouvrant la voie à un nouveau chapitre des politiques économiques françaises ».

La politique de « l’offre » et le pacte de responsabilité sont salués. La banque applaudit le pacte de responsabilité des deux mains :

« Quatre raisons pour lesquelles cette mise en place devrait bien se passer : Une stratégie claire, un bien meilleur casting (en soulignant ici la nomination de Manuel Valls qui est qualifié comme étant  un « vrai leader »), une gouvernance améliorée (en soulignant cette fois-ci la disparition des verts au sein du gouvernement), et un faible risque d’exécution. » Sur ce dernier point, la banque a particulièrement le nez creux puisque c’est le soutien du Medef qui est alors mis en avant, ou encore une attitude générale «constructive » des syndicats, ainsi qu’un soutien sans faille d’une assemblée nationale qui aurait compris, enfin, « qu’il n’y a pas d’alternative ».

Un véritable tract électoral qui aura le triste inconvénient de ne pas beaucoup correspondre à la réalité. Car entre les critiques incessantes du Medef, l’apparition des frondeurs, l’effondrement politique de François Hollande, pour finir par être qualifié « d’échec »  par le ministre de l’économie Emmanuel Macron lui-même, le pacte de responsabilité version Société Générale peut faire sourire. Il ne manque que les bougies.

Puis, le 26 août, une nouvelle note titre « Le Président Hollande démontre son autorité ». La Banque évoque alors la mise à l’écart des ministres « rebelles » et la nécessaire clarification de la ligne économique du gouvernement français. Dans un rapport daté du même jour, l’équipe de recherche de la banque indique « Les Hollandenomics sont clarifiés : bon pour les actifs français »

« La paire Hollande Valls a clairement confirmé qu’il n’y a pas d’autre choix que les réformes de l’offre ; les trois ministres sur le départ demandaient une politique de la demande ». Mais, le point culminant est atteint avec la phrase :

« Il y a un capitaine sur le pont (…) La situation n’était plus tenable après que le Président Hollande ait été très clair lors de son interview de la semaine passée, donnée au journal Le Monde ». « Un choix clair a été fait par l’exécutif. Des objectifs économiques clairs ne peuvent être qu’appréciés ».

La « finance » est peut-être l’ennemie de François Hollande, mais la finance, elle, aime bien François Hollande.

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