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Reconnaitre un État palestinien à l'ONU pour sortir de l'impasse de la guerre
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La paix au Moyen-Orient

L'Autorité palestinienne dépose ce vendredi à l'ONU une demande de reconnaissance d'un État palestinien. Une belle occasion selon Dominique Vidal, de réparer l'abandon du plan de partage onusien de la Palestine du 29 novembre 1947 quand "l'État juif a vu le jour, mais pas l'État arabe" entraînant depuis le Proche-Orient dans une spirale de guerres, de terrorisme et de mal-développement.

Dominique  Vidal

Dominique Vidal

Dominique Vidal est historien et journaliste. Co-directeur, avec Bertrand Badie, de "L'Etat du monde 2012 : Nouveaux acteurs, nouvelle donne" (La Découverte, Paris, 2011).

 

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L'avortement du plan de partage onusien de la Palestine du 29 novembre 1947 - l'Etat juif a vu le jour, mais pas l'Etat arabe - a entraîné depuis le Proche-Orient dans une spirale de guerres, de terrorisme et de mal-développement. Longtemps, Israël a misé sur les seuls rapports de force militaires - le fameux "mur de fer" de Zeev Jabotinsky - pour imposer l'occupation et la colonisation de toute la Palestine. Et le soi-disant "processus de paix" n'y a pas mis fin. Devant l'échec de plus de six décennies de combat, armé comme diplomatique, les Palestiniens se tournent donc vers l'ONU pour que la communauté internationale reconnaisse, avec soixante-quatre ans de retard,  leur Etat, dont Salam Fayyad a jeté les bases sur le terrain.

Son admission comme Etat membre ou même observateur des Nations unies ne résoudrait certes pas d'un coup de baguette magique cette "guerre de cent ans". Mais elle modifierait la règle du jeu: l'Etat d'Israel devrait dorénavant traiter avec un Etat reconnu comme lui par la communauté internationale, dans le cadre de l'ONU et sur la base de ses résolutions. Ainsi seraient posés les principes d'un règlement de paix : frontières du 4 juin 1967, Jérusalem capitale des deux Etats, démantèlement des colonies, droit au retour ou à compensation pour les réfugiés, arrangements de sécurité, etc. Resterait à en négocier l'application.

Reconnaître la Palestine serait le gage d'une intégration dans une région en pleine révolution

C'est évidemment l'intérêt des Palestiniens, mais aussi celui des Israéliens, qui se demandent, toujours plus nombreux, si leur gouvernement actuel  - le plus réactionnaire de l'histoire du pays - ne les mène pas au suicide, une sorte de nouveau Massada.
L'état de guerre a détruit l'Etat-providence, jetant cet été un demi-million de manifestants dans les rues. La Turquie, alliée de toujours, expulse l'ambassadeur d'Israël, dont l'homologue en Egypte doit être "exfiltré" d'urgence. Les relations avec Washington deviennent exécrables. L'opinion publique mondiale considère Israël comme un des pays les plus dangereux pour la paix du monde, juste après la Corée du Nord et l'Iran (1)...

Bref, pour Israël, la reconnaissance de l'Etat de Palestine constitue une des dernières occasions de garantir son intégration à long terme dans une région en pleine révolution. Les médias français n'ont pas relevé cette déclaration, pourtant inhabituelle, de son président, Shimon Peres: "Je crains que le gel"  des négociations de paix ne transforme "Israël en Etat binational". Et d'ajouter: "Nous allons nous écraser sur le mur. Nous galopons à toute vitesse vers une situation où Israël cessera d'exister comme Etat juif (2)."



(1) www.bbc.co.uk/news/world-latin-america-12654446
(2) "Haaretz", Tel-Aviv, 17 juin 2011.

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