PRG : quand la gauche cassoulet se rebiffe <!-- --> | Atlantico.fr
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Jean-Michel Baylet.
Jean-Michel Baylet.
©Reuters

Ça craint…

Retenez-moi, sinon je fais un malheur… On avait un peu oublié le PRG (Parti Radical de Gauche). Il s’est réveillé et l’a fait savoir au monarque chancelant.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Cette gauche-là ne dîne pas à St-Germain-des-Prés et n’achète pas de macarons chez Hermé. Cette gauche-là ne se réunit pas en Bourgogne (du côté de chez Montebourg) pour réclamer une VIème République. Cette gauche-là ne mange pas bio et n’en a rien à secouer du commerce équitable. Et si c’était elle, la vraie gauche, ou plutôt ce qu’il en reste ?      

Son nom : les radicaux de gauche. Sa place forte : le Sud-Ouest. C’est là-bas que, pendant longtemps, elle a régné en maître, solidement arc-boutée sur ses deux jambes, l’une à Cahors, l’autre à Sarlat. Une brave et bonne gauche bien de chez nous, adossée à un terroir gastronomique que le monde entier nous envie. Ah, le confit de canard ! Ah, les cèpes ! Ah, le foie gras ! Ah, les haricots blancs cuits dans de la graisse d’oie ! Ça, c’est du vrai, du bon. Et c’est pourquoi elle porte le beau nom de gauche cassoulet.                    

Donc la gauche cassoulet n’est pas contente. Elle l’a dit à Hollande, menaçant de quitter la majorité. C’est que, à en croire son chef historique, Jean-Michel Baylet, le PS est allé lui faire des vacheries chez elle, dans son fief. En effet, le patron des radicaux de gauche s’est fait ramasser aux sénatoriales. Un événement inouï qui dans le Périgord a fait office de séisme, genre magnitude 7 sur l’échelle de Richter. Et M. Baylet attribue sa triste mésaventure aux grands électeurs socialistes du coin.                         

Il crie pour obtenir réparation. Quel type de réparation ? On ne sait encore. Un autre poste de secrétaire d’état pour un des siens (il y en a déjà trois) ? Placer le Sud-Ouest en état de catastrophe naturelle, avec les compensations financières qui en découlent ? Déjà, le projet de réforme régionale du gouvernement avait fait hurler les radicaux de gauche (mais il faut être spécialiste de la cuisine locale pour comprendre). Maintenant, Hollande, affaibli de toutes parts – frondeurs, Front de Gauche, écologistes – va devoir donner quelque chose à ce petit allié, devenu important en raison de circonstances parfaitement dévastatrices pour la gauche.       

On aurait tort de se moquer. Jean-Michel Baylet n’est pas tout à fait rien. Il est le patron de la très influente Dépêche du Midi, tellement influente que, sur la base d’accusations mensongères, elle a failli avoir la peau de Dominique Baudis, à l’époque maire de Toulouse. Et surtout, il est issu d’une grande famille qui compte dans l’histoire de la gauche, pour le meilleur (parfois) et pour le pire (souvent). Sa mère, Evelyne Baylet, a fait et défait des gouvernements sous la IVème République. 

François Mitterrand lui doit sa carrière. René Bousquet, préfet de police sous Vichy et organisateur de la rafle du Vél’d’Hiv, aussi. D’où l’amitié entre ces deux hommes. Evelyne Baylet ne s’embarrassait ni de morale, ni d’éthique : elle choisissait et câlinait les plus doués. De son vivant, elle a essayé de transmettre à son fils son savoir-faire. C’est pourquoi, tant qu’elle était là, Jean-Michel Baylet (peut-être moins doué que Mitterrand ou Bousquet) fut surnommé : "le veau sous sa mère". Mais il a bien du apprendre quelque chose, quand même ! A la place de François Hollande, on se méfierait, car dans radical de gauche, il y a radical. Et à droite, ou plutôt au centre-droit, à l’UDI, il y-a aussi un Parti Radical. Et qui sait, peut-être qu’un jour, sur les décombres de la gauche, on assistera à la naissance d’un grand (c’est juste une façon de parler) Parti Radical ? Tous les amateurs, dont je suis, des bons vieux films en noir et blanc des années 50 salivent déjà d’impatience. 

Et n'oubliez pas : le A-book de Benoît Rayski, Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme, est toujours disponible à la vente sur Atlantico éditions : 

Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme

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