Budget de la sécu 2015 : quand les tailles dans la politique familiale menacent des familles nombreuses aux revenus déjà en très forte dégradation<!-- --> | Atlantico.fr
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Les tailles dans la politique familiale menacent les familles nombreuses.
Les tailles dans la politique familiale menacent les familles nombreuses.
©Reuters

Choix de société

Les familles nombreuses et les familles monoparentales sont celles qui ont vu, depuis quinze ans, leur niveau de vie baisser le plus fortement.

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe est le fondateur du cabinet Parménide et président de Triapalio. Il est l'auteur de Faut-il quitter la France ? (Jacob-Duvernet, avril 2012). Son site : www.eric-verhaeghe.fr Il vient de créer un nouveau site : www.lecourrierdesstrateges.fr
 

Diplômé de l'Ena (promotion Copernic) et titulaire d'une maîtrise de philosophie et d'un Dea d'histoire à l'université Paris-I, il est né à Liège en 1968.

 

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Le PLFSS 2015, on le sait, et ce fut évoqué sur ce blog, taille dans le vif de la politique familiale pour financer le « trou de la sécurité sociale ». On retrouve ici, en apparence, l’un des réflexes de Marisol Touraine, qui consiste à saigner le Français moyen sans le moindre discernement pour financer une politique populiste donnant notamment l’illusion que tout est gratuit. En écoutant les réactions de Ségolène Royal, mère de quatre enfants comme chacun le sait, je me suis dit qu’il y avait un bug quelque part et donc, j’ai un peu fouillé. En reprenant des données de l’INSEE, j’ai donc cherché l’évolution du revenu disponible des familles depuis une quinzaine d’années. Voici ce que cela donne (cliquez sur l'image pour l'agrandir) :



Source: INSEE, traitement des données: Eric Verhaeghe

Ce tableau montre clairement, par rapport à l’évolution du revenu disponible de l’ensemble des ménages, qui sont les grands perdants des quinze dernières années: les familles nombreuses (trois enfants ou plus) et les familles monoparentales. En revanche, les couples sans enfant, ou avec un ou deux enfants ont préservé leur revenu et s’en sortent même plutôt mieux que l’ensemble des ménages.

Le PLFSS risque donc de « taper dur » pour les familles les plus nombreuses ou les plus désunies, qui ont déjà vu leur niveau de vie amputé par la crise.

Il y a fort à parier que les promoteurs du PLFSS 2015 n’appartiennent pas à ces catégories, mais plutôt à ces couples sans enfant, ou avec peu d’enfants, qui peuvent en effet vivre la crise en imaginant qu’elle n’est au fond pas si dure que cela… Ce serait peut-être l’occasion de dresser le portrait sociologique des fonctionnaires de la direction de la sécurité sociale et des membres du cabinet de Marisol Touraine, qui ont préparé le PLFSS.

Billet publié initialement sur le blog d'Eric Verhaeghe

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