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Le terrorisme pour les nuls : aux origines du djihad
©Caputre d'écran / l'Express

Bonnes feuilles

Ce livre fait le point sur ce phénomène violent en perpétuelle mutation et vous aidera à comprendre un des enjeux majeurs du XXIe siècle. Extrait de "Le terrorisme pour les nuls", Alain Bauer et Christophe Soullez, publié chez First (2/2).

Christophe Soullez

Christophe Soullez

Christophe Soullez est criminologue et dirige le département de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) à l'Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ). Il est l'auteur de "Histoires criminelles de la France" chez Odile Jacob, 2012
et de "La criminologie pour les nuls" chez First éditions, 2012. 

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Alain Bauer

Alain Bauer

Alain Bauer est professeur de criminologie au Conservatoire National des Arts et Métiers, New York et Shanghai. Il est responsable du pôle Sécurité Défense Renseignement Criminologie Cybermenaces et Crises (PSDR3C).
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À partir du terreau fondamentaliste, notamment développé par les Frères musulmans égyptiens dans les années 1930, apparaît un terrorisme contemporain reposant sur une conception radicale de l’islam et l’imposition d’un système politique basé sur la stricte application de la charia.

Les Frères musulmans égyptiens relèvent d’une association créée en 1928 par Hassan al-Banna ayant pour objectif la réislamisation de la société arabe. C’est une scission des Frères musulmans (Al-Jihad) qui est à l’origine de l’assassinat du président égyptien Anouar el-Sadate le 6 octobre 1981. Limité au départ à des actions contre les dirigeants arabes « apostats », le terrorisme islamiste s’internationalise à partir de la révolution iranienne de 1979. L’Arabie Saoudite et l’Iran s’opposent alors pour le contrôle des institutions islamiques et se lancent dans une surenchère pour la défense des intérêts musulmans, ce qui provoque la naissance de mouvements utilisant la violence à des fi ns « religieuses ». L’Iran intervient également dans le conflit israélo-palestinien en soutenant le Hezbollah libanais contre Israël et les pays occidentaux.

C’est notamment le Hezbollah qui est responsable de la « mission sacrifice » contre l’ambassade américaine à Beyrouth le 18 avril 1983 (63 morts) et de l’enlèvement à Beyrouth de plusieurs Occidentaux. Le Hezbollah est également considéré comme responsable de la campagne terroriste, en France, de décembre 1985 à septembre 1986. La guerre d’Afghanistan (1979-1989) ouvre de nouvelles perspectives aux mouvements terroristes islamistes. La guerre indirecte menée par les États-Unis et l’Arabie Saoudite au régime athée de Kaboul soutenu par l’URSS, conduit des milliers de combattants musulmans, les moujahidines, à entrer dans la guerre. À la fin du conflit Afghan, les « combattants d’Allah » rentrent dans leur pays désireux de poursuivre le jihad afin d’y imposer un ordre islamiste. Partageant la haine de l’Occident et de ses valeurs (démocratie et liberté), ces groupes prennent notamment pour cibles l’Égypte et l’Algérie. Ainsi, en Égypte, après la signature le 17 septembre 1978 des accords de Camp David entraînant la reconnaissance d’Israël, la Gama’a al Islamiya commence à fédérer un certain nombre d’individus déçus de l’abandon de la lutte armée. Elle sera à l’origine de nombreux attentats dans les années 1990 avant de se convertir en parti politique à l’occasion de la chute du régime d’Hosni Moubarak.

Au cours des années 2000, l’Égypte fut aussi la cible de plusieurs attentats, attribués à des organisations proches d’al-Qaida, et perpétrés en direction d’étrangers et de touristes. Le terrorisme jihadiste s’impose de plus en plus.

En Algérie, c’est la montée en puissance du Front islamique du salut (FIS) et de son bras armé l’Armée islamique du salut (AIS), au début des années 1990, qui déclenche une guerre civile causant des milliers de morts et plongeant le pays dans la terreur (notamment le massacre de 500 villageois de la commune de Relizane en décembre 1997). D’autres mouvances islamiques apparaissent : le Groupe islamique armé (GIA) de Djamel Zitouni et le Groupement salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) qui deviendra AQMI (al-Qaida au Maghreb islamique).

À compter de 1994, la situation en Algérie, et notamment le conflit entre le pouvoir en place, soutenu par la France, et les organisations islamiques, s’exporte en France. Le 24 décembre 1994, quatre terroristes du GIA détournent un avion d’Air France (voir page 57). Quelques mois plus tard, le GIA étend et intensifie son action en France et est à l’origine de la vague d’attentats qui secoue le pays entre juillet 1995 et décembre 1996.

Extrait de "Le terrorisme pour les nuls", Alain Bauer et Christophe Soullez, publié chez First, 2014. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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