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Irak, Syrie… Mais c’est en France qu’il faut combattre les jihadistes car les assassins sont parmi nous
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Pourquoi si loin ?

François Hollande est à Bagdad pour participer à une coalition internationale contre les barbares du califat islamique. Peut-être devrait-il aussi s’intéresser à ceux qui sont chez nous.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Plusieurs milliers de ressortissants européens (ce qui ne veut pas dire Européens) font le jihad en Irak et en Syrie. Des frappes aériennes, avec des avions français, vont tenter de les anéantir eux et leurs collègues locaux. Ainsi, des Français vont tuer des Français (tel est du moins la mention qui figure sur leurs passeports).

Mehdi Nemmouche est Français. Et c’est en cette qualité qu’il a été le geôlier et le tortionnaire d’otages français. Et c’est fort de cette expérience qu’il est allé tuer quelques Juifs à Bruxelles. Quant à l’homme qui a décapité James Foley, lui, il est citoyen britannique… Ils sont plusieurs milliers comme eux partis d’Europe pour égorger et torturer ceux qui ne partagent pas la même foi qu’eux. Pour la France Claude Moniquet, spécialiste reconnu, estime leur nombre à environ 1200 !

Nous savons tous d’où ils viennent et où ils reviendront s’ils ne meurent pas au jihad et si les services de renseignements français ne leur mettent pas la main au collet. Ils viennent de nos cités. De certaines de nos cités. Ils sont en bas de chez nous. Parmi nous. Là, des questions se posent.

Qu’avons-nous fait (et en tout cas ceux que nous avons élus) pour que les cages d’escalier des HLM deviennent des cages aux fauves ? Comment avons-nous pu laisser se développer une telle concentration de haine ? Pourquoi les milliards et les milliards déversés sur les banlieues ont-il pu servir à nourrir des tueurs ou des tueurs potentiels ?

Le constat est accablant. Il signe l’échec tragique d’une "politique de la ville" qui croyait guérir les pulsions délétères des banlieues avec un traitement social, c’est-à-dire de l’assistanat. Ministre en son temps, Bernard Tapie crû bien faire en envoyant des gamins en déshérence jouer au foot. Ils ont grandi, ce n’est plus dans un ballon qu’ils tapent mais dans des têtes coupées en Irak et en Syrie. Il paraît urgent donc de s’intéresser à la répression qui n’a certes pas bonne presse. Une répression qui s’inspirerait de la phrase de Saint-Just : "Pas de liberté pour les ennemis de la liberté".

On sait où trouver les assassins présents ou à venir. C’est là-bas qu’il faut aller avec tous les moyens dont disposent la police et la justice. Immeuble par immeuble, appartement par appartement… Mais alors - oh horreur ! - ce serait une punition collective ? Faux débat. Tous les habitants des cités ne sont pas, loin de là, des jihadistes. Mais tous les jihadistes viennent des cités. Tous les musulmans ne sont certes pas des amoureux de l’arme blanche. Mais tous ceux qui décapitent et torturent sont musulmans. Tous les petits délinquants (dealers, voleurs, braqueurs) ne se muent pas en jihadistes. Mais tous les jihadistes ont été d’abord des délinquants.

Cela s’appelle la guerre ? Oui. Sauf à avoir peur des mots. Ceux qu’il s’agit de mettre hors d’état de nuire se sont shootés des heures durant en regardant des vidéos avec des têtes coupées, des gamins yézidiségorgés, des cadavres par dizaines. Puis, l’appétit venant, ils ont pensé qu’ils pourraient y trouver du plaisir. Et sont passés du virtuel au réel. Tous les goûts sont dans la nature. Mais quelle est la nature de ces gens-là ? Qu’y a-t-il dans les cerveaux et les âmes des 1200 jihadistes français partis faire le plus sanglant des tourismes en Irak et en Syrie ?

La prison certes n’est qu’un expédient. Elle ne guérit ni ne soigne. Elle permet au moins d’espérer que pendant un certain nombre d’années (celles que voudront bien leur infliger des juges enfin décidés à appliquer les peines les plus sévères prévues par la loi) les jihadistes seront empêchés de tuer en Irak, en Syrie et chez nous. C’est pourquoi, hélas, il faut construire des prisons et cesser de construire des cités…

Et n'oubliez pas : le A-book de Benoît Rayski, Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme, est toujours disponible à la vente sur Atlantico éditions : 

Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme

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