Mondial 2014 : la petite finale, le match dont tout le monde se fout !<!-- --> | Atlantico.fr
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Thiago Silva reprendra sa place au coeur de la défense centrale brésilienne pour cette petite finale face aux Pays-Bas
Thiago Silva reprendra sa place au coeur de la défense centrale brésilienne pour cette petite finale face aux Pays-Bas
©Reuters

On s'en foot

Le Brésil affronte les Pays-Bas ce samedi soir (22h) pour ce qui constitue la finale des perdants. A la clé une troisième place du Mondial qui ne fait rêver ni les joueurs, ni les téléspectateurs.

Vincent Roger

Vincent Roger

Né en 1969, élu de Paris de 2008 à 2020, conseiller de plusieurs ministres, Vincent Roger a été délégué spécial de la région Île-de-France aux Jeux olympiques et paralympiques de 2017 à 2021.

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Au lendemain de la demi-finale perdue à Séville contre l’Allemagne en 1982, dans des conditions tragiques, Michel Platini, Capitaine des Bleus, eut la franchise de déclarer "On s’en fout de la 3ème place". Ce cri du cœur, 32 ans plus tard, doit être partagé par les Brésiliens. Après le "massacre" de la demi-finale contre l’Allemagne (1-7), je vous laisse imaginer l’état d’esprit des Auriverde, obligés d’aller défier les Bataves pour une médaille en chocolat. Vous pourriez rétorquer, qu’aux Jeux Olympiques, il y a bien une médaille de bronze. Pardon mais cela n’a rien à voir. On va aux Jeux pour obtenir une médaille, si possible en or. On va à la Coupe du Monde pour la gagner. Ajoutez à cela que l’on ne peut comparer l’immédiateté du résultat d’une finale de 110 mètres haies à l’attente - entre les "demis" et cette soi-disant "petite-finale"- de deux équipes défaites. Il y a un côté tortionnaire et pervers  à faire jouer aux perdants ce match pour rien. Désolé, pour le Baron de Coubertin mais les Brésiliens comme les Hollandais n’ont pas joué la Coupe du Monde pour y participer mais pour la gagner.

A chaque Coupe du Monde, on assiste au même spectacle. Deux équipes déçues de ne pas être en finale doivent se donner le change durant 90’ voire plus si affinité. Et je ne vous parle pas des tirs aux buts possibles. En vérité, de séances de penaltys, il n’y en eut jamais en 17 "petites finales". Quant aux prolongations, Il n’y en eut qu’une, celle de 1986 (France-Belgique 4 à 2). Généralement, le calvaire ne va donc pas au-delà du temps réglementaire, chaque équipe n’ayant qu’une envie, celle de rentrer à la maison. 

Cette originalité, la FIFA la cultive depuis 1934. La première "petite" en 1930 –opposant USA/Yougoslavie -n’avait pas eu le statut de match officiel. Seule l’édition de 1950 y échappa. Ces matchs sont fréquemment prolifiques en buts (en moyenne  4 par match). L’absence d’enjeu fait que les défenseurs se relâchent et les attaquants se lâchent. Ces rencontres apparaissent souvent débridées. Les choix tactiques sont réservés aux confrontations à enjeu. Allez… j’ose,  aux matchs sérieux ! Pour ce spectacle forcé, la stratégie reste aux vestiaires.  Il faut dire que les coachs alignent habituellement l’équipe B, histoire de remercier les remplaçants –en 1982 seulement 4 joueurs français ayant joué la demi-finale y participèrent-. Et comme disent les journalistes télé, "il faut bien que tous participent à la fête". Tu parles d’une fête. C’est plutôt un match d’enterrement. L’UEFA l’a d’ailleurs bien compris. Elle a supprimé pour son Euro, ce match dit de classement depuis 1984. La FIFA persévère. Droits télé obligent ? Vaste blague ! Avec, aux alentours, un milliard et demi d’euro de recettes télé empochés pour toute la compétition, la vénérable institution de Zurich ne manque pas de moyens. Cette affaire est moins une question de gros sous qu’une volonté perverse. Comme à Rome,  il faut exhiber les perdants !

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