Mondial 2014 : et à la fin, c'est encore l'Allemagne qui va gagner

"Le football est un sport inventé par les Anglais, qui se joue à onze, et où les Allemands gagnent toujours à la fin". Cette maxime de l’anglais Gary Lineker - meilleur buteur de la coupe du monde de 1986 - va-t-elle s’appliquer à cette Coupe du monde 2014 ? Après six jours de compétition, il n’est pas interdit de le penser. Le Brésil peut remercier l’arbitre. L’Argentine me semble bien pépère. Les Lusitaniens jouent de malchance. L’Italie apparaît sérieuse. La France en est au stade de l’espérance. Le Costa Rica demeure pour l’instant l’unique surprise. L’Espagne ressemble à un club de prestigieux retraités. Les Etats-Unis peuvent surprendre. Les Pays-Bas impressionnent. Et l’Allemagne déroule... Elle est à mes yeux la favorite du tournoi. Lors du dernier Euro 2012, voyant jouer les coéquipiers de Philipp Lahm, j’ai acquis la conviction que cette équipe pouvait dominer la planète football. Six raisons me confortent dans mon pronostic :

Un, ce pays est un géant du football. Trois fois victorieuse de la Coupe du monde depuis 1954, l’Allemagne s’est toujours qualifiée pour la phase finale et a, au minimum, toujours atteint les quarts de finale. Le football allemand est structuré pour la gagne. Dans son histoire, il a remporté 19 compétitions, la France 4.

Deux, comme d’habitude avec les Allemands, rien n’est le fruit du hasard. L’équipe actuelle s’est construite dans la durée. Demi-finaliste lors du Mondial 2010 et de l’Euro 2012, l’Allemagne de 2014 est à maturité.

Trois, cette succession de résultats encourageants a été obtenue avec la même ossature. Ce qui explique la force actuelle du collectif allemand ? Les joueurs se connaissent par cœur. Leur solidarité et leur complémentarité sont leurs principaux atouts : demandez aux Portugais, défaits 4 à 0, lundi dernier, ce qu’ils en pensent.

Quatre, chose rare en football, l’équipe d’Allemagne est à la fois jeune et très expérimentée. Jeune parce qu’elle a une moyenne d’âge de 26 ans et 5 mois, une des plus basses de la compétition, et expérimentée parce que ses joueurs sont les plus capés, juste derrière l’Espagne. Le onze allemand qui débuta le match contre le Portugal comptabilise 61 matchs joués en phase finale de Coupe du monde. A titre de comparaison, l’équipe de France - 26 ans et 6 mois de moyenne d’âge - qui commença le match contre le Honduras n’en avait que 6 à son actif. Quand, en football, vous additionnez la vivacité de la jeunesse et la maitrise fruit de l’expérience, la victoire est souvent au rendez-vous : c’est un peu comme en amour, si vous avez la fougue et la pratique, c’est plus fructueux que d’être sénile et dans l’ignorance !

Cinq, "l’Allemagne est une équipe très difficile à jouer, elle joue toujours avec 11 internationaux". Cette formule ironique du footballeur irlandais, Steve Lomas, correspond une nouvelle fois à l’état de la Mannschaft. Le sélectionneur Joachim Löw dispose de plusieurs joueurs de classe mondiale : son gardien, Manuel Neuer, est sans doute le numéro 1 mondial à ce poste. Sa charnière centrale, composée de Per Mertesacker et Mats Hummels, fait figure de citadelle imprenable. Quant à Thomas Müller, meilleur goleador lors du dernier mondial sud-africain avec 5 réalisations, il affiche déjà 3 buts à son compteur en un seul match.

Six, la fédération allemande de football, au moment de s’envoler pour Salvador de Bahia, a donné une signature à sa campagne brésilienne : "Prêts comme jamais !"  En trois mots tout est dit...