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Pourquoi il est temps pour les patrons de cesser de soutenir le Pacte de responsabilité
©Reuters

Just don't do it !

Les entreprises subissent sans ciller les attaques du gouvernement qui pourraient s'apparenter à une vindicte politique. Dans le même temps, on compte sur elles pour redresser les emplois et la croissance. Cherchez l'erreur.

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon est présidente du Mouvement ETHIC (Entreprises de taille Humaine Indépendantes et de Croissance) et chef d’entreprise (SDME).

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La situation n’est tout simplement pas tolérable et le Mouvement ETHIC va demander à ses membres s’il faut continuer de soutenir ce faux nez que constitue le fameux pacte, qui sert d’alibi au Gouvernement et désigne les patrons comme responsables des errements économiques de notre pays. Actuellement tous les signaux politiques envoyés sont catastrophiques, pire, ridicules. C’est ainsi qu’aujourd’hui on apprend que Najat Vallaud-Belkacem veut créer un "congé bénévolat". Peu importe le bien-fondé ou les bons sentiments des uns et des autres en la matière, c’est simplement à contretemps et à contre-courant. Nous nous trouvons à un moment où il faut mettre tout le pays au travail dans un même élan, encenser les entrepreneurs, les créateurs d’emplois, les "intrapreneurs", qui au sein de leurs entreprises font tout pour la croissance…

Nous subissons un choc d’impopularité gouvernementale, un choc de défiance, un choc de désarroi. Il n'est pas un jour sans que le Gouvernement signifie son incompétence, sa faiblesse et son ignorance du monde économique. Les chefs d’entreprises ne croient plus en rien. Lorsqu’on se réjouit de voir François Rebsamen supprimer les effets de seuils, on s’attend à ce que ce soit démenti dans les 48 heures au pire, et au mieux que ce soit reporté à 2017 ou 2018 !

Non les impôts n’ont pas baissé, oui les contrôles se multiplient, non rien n’est facilité, oui nous sommes harcelés par la défiance de tous les organismes qui nous contrôlent, oui ils veulent récupérer par tous les moyens le moindre euro qu’on aurait pu faire économiser à une entreprise.

Les Français sont héroïques et admirables : ils acceptent qu’on les découpe - on sait à peine en combien de morceaux - (cf. le redécoupage des régions), ils acceptent de ne plus pouvoir envisager l’avenir, ils acceptent de voir leurs ressources diminuer, ils acceptent de voir le chômage augmenter, ils acceptent d’être inégaux devant l’emploi, ils acceptent la mascarade de faux emplois créés et faussement appelés "emplois d’avenir" (45 000 supplémentaires annoncés ce matin pour 500 000 euros qui s’ajoutent à 1,3 milliards d'euros) ; ils acceptent que leurs votes n’aient strictement aucune incidence sur quoi que ce soit. Ils acceptent les grèves préventives de nantis (cf. la SNCF qui s’oppose préventivement à un éventuel changement), ils acceptent que le niveau de leurs enfants baisse drastiquement en classe, ils acceptent que les professeurs manquent, ils acceptent que le personnel des hôpitaux soit en sous-effectif et que toute la fonction publique en général soit la moins bien managée du monde…

Pendant ce temps, ils regardent avec envie et stupéfaction l’Espagne créer de nouveaux emplois, Matteo Renzi en 4 mois faire plus de réformes qu’on en a fait en 10 ans.

La France fait le gros dos mais cela ne pourra pas continuer plus longtemps ; le plus grave réside dans la désespérance des entrepreneurs, non pas parce qu’ils sont plus à plaindre que les autres mais parce que leur désespoir est synonyme de dégradation économique. Parce qu’aux mauvaises conditions, créées par l’Etat, pour la gestion de leurs entreprises, s’ajoute une forme de vindicte politique envers eux.

Alors ils partent. Les talents fuient, les riches s’exilent, les entrepreneurs vont créer ailleurs, les retraités partent au soleil… Seule Léonarda a envie de revenir ! Ils partent parce qu’ils ne supportent plus la velléité réformatrice, la jalousie sociale attisée tous les jours, la détestation de la réussite, le manque d’envie, la peur de tout. Ils ne supportent plus le manque de vision, la crainte de l’innovation, les compromissions politiques, l’incohérence du pouvoir, la gabegie qui côtoie la pénurie dans la gestion des services publics.

Le devoir civique n’est-il pas de se révolter ? Mais comment… On a tout essayé, sauf l’homme providentiel qui du passé fera table rase !

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