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Jugement Bedos/Le Pen : les "salopes gauchistes" n'ont qu'à bien se tenir !
©Capture d'écran

Qu'est-ce qu'on rigole

Les juges ont estimé que l'expression "salope fascisante" visant la présidente du Front national relevait de l'"humour". Il y a en effet que ça fait rire…

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Dans une chronique parue dans Marianne, Nicolas Bedos avait qualifié la présidente de FN de "salope fascisante". Cette dernière s'estimant insultée avait porté plainte. Mais la justice lui a donné tort. Au motif que Nicolas Bedos n'avait fait qu'exercer son droit à l'humour et à l'humeur. L'expression "fascisante" se discute et peut éventuellement se plaider. Mais "salope" s'inscrit dans un autre registre. Quand on dit "toutes des salopes" toutes les femmes sont visées. On les voit mal entamer une action collective en justice. Mais quand on dit "salope" au singulier avec le nom de la personne ainsi qualifiée, l'insulte est grossière et nominative.

Supposons qu'un humoriste de droite (reste à savoir s'il y en a) ait utilisé le terme "salope gauchisante" pour mademoiselle X ou madame Y. N'étant pas Nicolas Bedos nous ne donnerons pas de noms. Supposons donc… Les associations féministes auraient manifesté réclamant la peau de l'odieux personnage. Les partis politiques auxquels appartiennent mademoiselle X ou madame Y auraient hurlé réclamant la prison pour l'infâme individu. Maiss'agissant de Marine Le Pen on a le droit… A rapprocher de cette décision qui fera, n'en doutons pas, jurisprudence un article paru dans Le Monde signépar le chef de la rubrique "Livre". Son titre : "Ces intellectuels qui dédiabolisent le FN". Lecture faite le pluriel est ici usurpé car il n'y est question que d'un seul intellectuel : Pierre André Taguieff. Ce dernier qui a écrit une quantité de livres formidables se voit reprocher son "Face au FN". On lui fait un procès en "dédiabolisation".

Et il est apparemment tenu pour responsable de la montée du parti de Marine Le Pen. Il est en effet patent que les 25% des Français qui ont voté pour elle ont acheté et lu le livre de Taguieff… Ça doit lui en faire des droits d'auteur ! Il convient donc, à suivre le Monde, de continuer à diaboliser la présidente du Front national. Le chef de la rubrique "Livre" n'étant pas très connu il ne semble pas le mieux placé pour prendre la tête de cette croisade. C'est pourquoi il faut se ranger sous la bannière de Nicolas Bedos et répéter avec lui "Marine Le Pen est une salope fascisante" !

A lire du même auteur : Le gauchisme, maladie sénile du communisme, Benoît Rayski, (Atlantico éditions), 2013. Vous pouvez acheter ce livre sur Atlantico Editions.

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