"Des paroles et des actes" : des politiques qui n'y croient pas pour un débat qui ne donne pas envie d'aller voter pour les Européennes<!-- --> | Atlantico.fr
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David Pujadas a animé hier jeudi 22 mai l’émission "Des paroles et des actes" consacrée aux prochaines élections européennes.
David Pujadas a animé hier jeudi 22 mai l’émission "Des paroles et des actes" consacrée aux prochaines élections européennes.
©Reuters

Contre-productif

En compagnie des leaders des différents partis politiques français, David Pujadas a animé hier jeudi 22 mai l’émission "Des paroles et des actes" consacrée aux prochaines élections européennes.

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Benoît de Valicourt

Benoît de Valicourt s’inscrit dans la tradition du verbe et de l'image. Il travaille sur le sens des mots et y associe l'image réelle ou virtuelle qui les illustre. Il accompagne les acteurs du monde économique et politique en travaillant leur stratégie et leur story-telling et en les invitant à engager leur probité et leurs valeurs sur tous les territoires. 
 
Observateur de la vie politique, non aligné et esprit libre, parfois provocateur mais profondément respectueux, il décrypte la singularité de la classe politique pour atlantico.fr et est éditorialiste à lyonmag.fr
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Hier soir, France Télévision organisait LE grand débat des élections européennes, 6 listes, sur les 24 en moyenne présentes dans chaque euro-circonscription française, étaient représentées, c’est dire le profond respect démocratique que l’on a de cette élection, pourtant la plus démocratique du fait de son mode de scrutin.

Mais passons sur cette entorse au débat européen qui sans doute éloignera un peu plus des millions de Français des urnes dimanche prochain.

Cinq hommes et une femme dont un seul inconnu du grand public, Yannick Jadot (EELV), les autres incarnant l’échec de l’Europe et/ou les échecs des politiques nationales qui se sont succédées. Peu de surprise au final pour ce débat, souvent sans intérêt, parfois ennuyeux et finalement très populiste.

Chaque invité a eu droit à sa minute de Téléachat présentant son produit qui incarne le mieux l’Europe. Pour EELV, l’Europe c’est Blanche Neige et l’Union Européenne la belle-mère de la jolie princesse qui l’empoisonne avec une pomme. Pour Mélenchon, l’Europe est un vin frelaté, comme cette mauvaise vodka que les Russes fabriquaient à l’époque soviétique pour oublier qu’ils vivaient dans un paradis socialiste. Pour l’UMP, elle ne peut être que l’axe franco-allemand incarné par le Général de Gaulle et Konrad Adenauer, certes des références, mais du passé et la jeunesse européenne ne les connait sûrement pas !

Le ministre socialiste Le Foll, aussi agréable qu’une porte de prison durant tout le débat, a présenté le portrait de papa Shulz, c’est vrai que tout de suite on se projette dans une ode à la joie … Marine Le Pen, toujours dans la mesure, montre un mur, comme si l’Europe n’avait pas été assez divisée dans son histoire, mais on ne se refait pas, il faut diviser pour mieux régner. Enfin, François Bayrou, professeur de lettres, a été le plus pédagogue en montrant une mappemonde et les différents blocs qui constituent les marchés économiques.

Pour le reste, le débat était pontifiant, "voir Schengen et mourir" pourrait résumer cette longue heure d’échanges stériles et d’amabilités en tout genre. Je note cependant que la dédiabolisation du FN n’est pas du fait de Marine Le Pen mais de ses contradicteurs qui ont tous su conserver les marques de la politesse à son endroit, comme quoi, n’en déplaise à Najat Valaud-Belkacem, l’égalité des sexes n’existe pas en politique !

Sans grande surprise, le plus européen des invités est François Bayrou, mais son discours est soporifique et j’avoue avoir parfois laissé mes paupières se rejoindre sauf quand le Maire de Pau déclare "qu’il ne faut pas se laisser déterminer par l’opinion", me voilà rassurer l’égo surdimensionné du complice de François Hollande n’a pas souffert de n’être que le roi de Navarre à défaut d’être roi de France.

Quand à Monsieur Jean-François Copé, grand hypocrite, comme il l’est entre Meaux et Paris où son discours n’a plus rien à voir avec ce qu’il fait dans sa petite ville de Seine-et-Marne, il tente désespérément de piquer les électeurs de l’UDI sous prétexte de l’utilité d’un vote pour la formation politique la plus puissante des partisans de l’Europe, mais il oublie juste qu’entre Alain Lamassoure et les tenants de la Droite Forte, le discours de l’UMP est loin d’être audible sur la question européenne et qu’il vaut mieux choisir le parti le plus pro-européen pour construire l’Europe.

Enfin, l’absent de ce débat est le PS, peut-être parce que Monsieur Le Foll n’est ni orateur, ni sympathique, mais aussi parce qu’il est sans doute difficile d’essayer de convaincre les téléspectateurs de voter pour un parti qui vient d’être massivement rejeté aux élections municipales et qui est désapprouvé par la majorité absolue des Français. Il fallait du courage au ministre de l’Agriculture et rien que ça, force le respect !

L’Europe est sans doute mal engagée avec des responsables politiques qui n’y croient pas, mais ils savent aussi que l’Union Européenne est une formidable machine à cash pour leur formation, car quoi de mieux que d’être indemnisé pour casser un des plus beaux projets contemporains.

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