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Qu’est-ce qu’on a envie
de foutre ensemble ?
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Passe à ton voisin

Sortez verres, jus d'orange et petit rosé : ce soir, c'est la fête des voisins dans 34 pays, avec 6,5 millions de participants rien qu'en France. Si vous n'avez absolument pas envie de dire bonjour à votre voisin de palier, ne lisez surtout pas ce texte.

Atanase Périfan

Atanase Périfan

Atanase Périfan est adjoint au maire du 17e arrondissement de Paris, en charge de la solidarité, de la famille et de la proximité.

Il est le créateur de la Fête des voisins.

 

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« Une personne âgée retrouvée 3 mois après son décès dans son appartement ! » Il ne se passe pas une semaine sans qu’un fait divers tragique nous interpelle et nous rappelle que l’indifférence est à notre porte.

Quelle drôle de société où il est plus facile de communiquer par Internet à l’autre bout de la planète que de dire bonjour à son voisin de palier. N’aurions-nous été formatés depuis quatre décennies qu’à  être que consommateur et spectateur. Pouvons-nous être heureux derrière notre digicode, notre interphone et notre porte blindée ? Notre voisin ne serait-il qu’une source potentielle de conflits ou générateur de nuisance ?

Savez-vous que le premier motif de rencontre entre voisins est la fuite d’eau ? Quand on interroge les Français en leur demandant « quel est pour eux le voisin idéal ? », 72 % répondent, celui qu’on ne voit jamais. Assez édifiant, non ?

Et pourtant ce vendredi 27 mai, c’est la Fête des Voisins. Le moment idéal pour oublier les problèmes de la dernière réunion de copropriété, pour mélanger les locataires du 6ème  et les propriétaires du 2ème,  pour passer simplement un moment convivial entre soi.

Et les résultats sont étonnants. Initiée à Paris en 2000, la Fête des Voisins a fait le tour de la planète. Cette année, 34 pays vont la célébrer sur les cinq continents. 6,5 millions de participants dans notre pays, 12 millions en Europe, voilà de quoi démentir Jean-Paul Sartre lorsqu’il disait « l’enfer, c’est les autres ». Et si l’enfer, c’était l’isolement et l’individualisme, la solitude et la défiance.

Pas besoin d’être sociologue pour se rendre compte que jamais la relation à l’autre n’a été aussi compliquée. C’est difficile dans nos couples, entre parents et enfants, professeurs et élèves, collègues de bureau, voisins ?

On pourrait avoir une vision pessimiste de la société et pourtant jamais les Français n’ont été autant en quête de sens. Consommer et regarder la télévision ne leur suffit plus, et cela est plutôt bon signe.

 Il y a des gisements de générosité chez nos  concitoyens qui ont parfois du mal à les laisser « jaillir ». Car aujourd’hui, vouloir rendre service à son voisin peut paraître suspect.  La solidarité est une valeur plébiscitée. 89 % des Français répondent qu’ils sont prêts à rendre service à un voisin en difficulté. Comment les faire passer de l’intention à l’action ? Le vrai challenge est là.

Il ne peut être relevé que si nous proposons aux Français une vision commune et un projet partagé. La période qui s’ouvre, avec les élections présidentielles, est une formidable opportunité pour lancer le débat sur une question extrêmement simple. Et qu’on peut formuler de manière un peu familière :

Qu’est-ce qu’on a envie de foutre ensemble dans ce pays aujourd’hui ?

Et si c’était là l’enjeu majeur ? Comment créer une dynamique positive qui permette de mobiliser les Français avec enthousiasme et générosité ? Ce n’est certainement pas autour du pouvoir d’achat, de valeurs matérielles, ou de la sécurité que l’on y arrivera.

Le monde a changé. Alors n’ayons pas peur. J’ai l’audace de l’optimisme et je sais que l’enthousiasme est une maladie contagieuse !

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