La Grèce va mieux ? Oui... enfin à condition de faire abstraction des manipulations statistiques d'Eurostat<!-- --> | Atlantico.fr
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Christos Staikouras, ministre des Finances en Grèce.
Christos Staikouras, ministre des Finances en Grèce.
©Reuters

Des chiffres et des lettres

Pour les instances statistiques européennes, la Grèce affiche une balance primaire positive en 2013, à 0.8%. Une manipulation statistique selon Hans-Werner Sinn, directeur du très puissant think tank Allemand IFO (institut de la recherche économique).

Nicolas Goetzmann

Nicolas Goetzmann

 

Nicolas Goetzmann est journaliste économique senior chez Atlantico.

Il est l'auteur chez Atlantico Editions de l'ouvrage :

 

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La Grèce va mieux. Si tout le monde le dit, c’est que ça doit être vrai. Pour les instances statistiques européennes, la Grèce affiche une balance primaire positive en 2013, à 0.8%. La conclusion est claire : l’austérité est un remède difficile mais les résultats sont là.

Malheureusement, dans le courant de la semaine, un petit grain de sable est venu perturber la machine. Hans-Werner Sinn, directeur du très puissant think tank Allemand IFO (institut de la recherche économique) a asséné une violente charge contre la Commission européenne, en l’accusant de maquiller les chiffres.

"Il y a quelques jours, le bureau officiel des statistiques européennes a retiré de sa base de données les chiffres publiés habituellement sur les déficits publics de la Grèce (balance primaire)."

"De cette façon, les institutions européennes suivent une stratégie d’embellissement de la situation financière des pays en crise, et ce juste avant les élections européennes. En vérité, la Grèce est bien loin d’avoir regagné une santé financière."

"Le retrait de ces données est intervenu juste après que l’institut IFO ait accusé la commission européenne de désinformer le public."

Quel est l’objet de cette accusation ? La balance primaire grecque publiée par Eurostat, organisme officiel des statistiques européennes, ressort à +0.8%. Or, "si nous suivons les directives d’Eurostat, nous arrivons à un déficit primaire de 8.7% et non pas à un surplus de 0.8%, comme l’a indiqué une porte-parole de la commission à la fin avril".

Hans Werner Sinn ne lâche rien : "La commission européenne continue avec une manipulation des chiffres qui est motivée politiquement."

L’objet du délit est pourtant bien en faveur de l’économiste Allemand. Car la commission européenne s’est permis de retirer les éléments exceptionnels du calcul de la balance grecque. Des éléments exceptionnels qui n’ont pourtant rien d’anecdotiques : 10.8% du PIB a ainsi pu être consacré à la recapitalisation du système bancaire. Un élément exceptionnel qui vient justifier à lui seul la différence entre le pourcentage publié par Eurostat, soit +0.8% et le calcul plus "réaliste" de -8.7%. Une situation bien comprise par la commission, car ce chiffre de -8.7% apparaît bien "dans le tableau 38 des annexes statistiques" de ses dernières prévisions. Une "petite" différence sans doute, mais qui aura permis à la Commission européenne de présenter la situation grecque comme étant en avance sur les prévisions. La Grèce va mieux…

Pour lire le Hors-Série Atlantico, c'est ici : "France, encéphalogramme plat : Chronique d'une débâcle économique et politique"

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