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Chacun cherche son chat : les données des sites de rencontre le prouvent, pour la plupart des gens, le partenaire amoureux idéal, c’est soi-même...
©Reuters

Théorie du coeur

"Les opposés s’attirent" dit-on. Mais il semble en fait qu’on cherche davantage quelqu’un qui nous ressemble plutôt que quelqu'un de différent... ce qui complexifie la recherche de l'être idéal.

86% des personnes interrogées déclarent préférer sortir avec une personne différente d'elle-même, qui les complète, plutôt qu’une personne qui leur ressemble. Sauf que dans les faits, c’est tout l’inverse qui se produit... C’est ce qui ressort d’une enquête menée par Emma Pierson, qui signe un article sur le site américain Fivethirtyeight.com, spécialisé dans le journalisme de données, daté du 9 avril. La journaliste a analysé 1 million d’occurrences de l’algorithme du site de rencontre en ligne eHarmony qui ont fait mouche. Ce que révèle ces données est transparent pour elle : en fait, les célibataires sont intéressés naturellement par des gens qui leur ressemblent. 

Ainsi, sur eHarmony, elle a constaté que les femmes préfèrent les hommes qui leur ressemblent et pas seulement sur les critères les plus évidents, comme l’âge, l'attractivité, l’éducation ou le niveau des revenus - mais aussi sur des critères plus intellectuels comme la créativité. Un fait relevé également chez les hommes, à ceci près que ces derniers sont plus ouverts d’esprit. Ils ont évidemment un intérêt fort pour les femmes qui leur ressemblent en termes de taille ou d’attractivité, mais ils sont un peu plus souples que ces dernières, et ne se préoccupent pas de caractéristiques qui importent pourtant fortement aux femmes, comme le nombre de photos affichées sur le profil Facebook ou le niveau d’éducation. Les hommes se soucient également moins d'avoir une compatibilité ethnique avec leurs "éventuels" partenaires.

Une analyse que nuance cependant Sabrina Philippe, psychologue spécialisée des relations amoureuses chez eDarling.fr : "L’expression populaire qui dit que l’on se marie avec quelqu’un de sa rue est toujours valable dans la mesure où l’on va rechercher quelqu’un qui nous ressemble en termes de milieu de vie, de façon de vivre, d’éducation, de milieu social ou encore de revenu", peu importe que l’on soit un homme ou femme, explique-t-elle. Avec, évidemment, quelques variations.

Hommes et femmes cherchent donc bien des similitudes chez l’autre, mais les choses se corsent dès qu'il s'agit de la personnalité. "C’est relativement facile de trouver quelqu’un qui navigue dans le même monde que vous. En revanche, en termes de personnalité, ça va être plus complexe. Sur certains points, c’est important d’être similaire. Prenez la proximité : si l’un en veut plus que l’autre, mais que l’autre ne lui rend pas, le premier se sentira mal aimé, le second étouffé". Ce qui est évidemment mauvais pour le couple... En revanche, les personnes extraverties se retrouvent rarement avec des extravertis, souligne Sabrina Philippe. "Et pour cause : deux extravertis ensemble, ça ne va pas le faire, le niveau d’énergie est trop fort", prévient-elle.

Dans son enquête, Emma Pierson a dégagé deux schémas d'analyse de la ligne "qui se ressemble, s’assemble", et qui illustre les différences entre ce que veulent les hommes et les femmes. Ainsi, les gens qui mettent en avant telle ou telle caractéristique sur les sites de rencontres en ligne sont attirés par les personnes qui affichent eux aussi cette caractéristique : c’est le schéma dit "simple". L’autre schéma, dit "subtil", affirme que tout le monde préfère les gens avec telle caractéristique séduisante, mais que les personnes qui ont effectivement cette caractéristique affichent un intérêt encore plus fort pour les gens qui, comme eux, l’ont.

Exemple : la taille. Selon sa grille de lecture, les hommes petits préfèrent les petites, les grands, les grandes. En revanche, si toutes les femmes préfèrent les grands, les grandes montrent un intérêt encore plus prononcé pour les hommes grands... Autre exemple : l’intelligence. Et là, c'est l'inverse : les femmes qui se disent "intelligentes" préfèrent les hommes qui se déclarent "intelligents". En revanche, si tous les hommes préfèrent les femmes qui se décrivent comme intelligentes, les hommes qui se perçoivent comme intelligents affichent une préférence plus prononcée pour les femmes qui pensent être intelligentes. 

Ainsi, les opposés ne s’attirent pas forcément... pas plus que ceux qui se ressemblent. C’est parce qu'il y a quelque chose qui ne se prévoit pas : l’amour. Ce dernier ne se calcule pas et ne se mesure pas, c’est physique, tout autant que chimique, et non pas statistique. Sabrina Philippe ne dit d’ailleurs pas autre chose : "quand on pense en termes de critères, bien souvent, on se trompe. L’amour c’est tout sauf des critères. Et c’est bien le problème" lorsque l'on veut l'analyser.

Et si l’on pousse la logique du "qui se ressemble s’assemble" jusqu’au bout, il se pourrait bien que votre meilleur amant est celle, ou celui, avec qui vous resterez toute votre vie : c’est vous. L’être humain, un animal condamné au célibat ?

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