Pourquoi le Monde fait semblant de ne pas comprendre le dernier livre de Philippe Bilger sur Christiane Taubira<!-- --> | Atlantico.fr
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Le Monde brocarde Philippe Bilger et son récent ouvrage
Le Monde brocarde Philippe Bilger et son récent ouvrage
©Reuters

Mauvaise foi

Dans un article intitulé "Notre ami Philippe Bilger se collardise", en référence à l'ancien soutien de Marine Le Pen, le monde brocarde le magistrat et son récent ouvrage, "Contre la justice laxiste".

Denis  Tillinac

Denis Tillinac

Denis Tillinac est écrivain, éditeur  et journaliste.

Il a dirigé la maison d'édition La Table Ronde de 1992 à 2007. Il est membre de l'Institut Thomas-More. Il fait partie, aux côtés de Claude Michelet, Michel Peyramaure et tant d'autres, de ce qu'il est convenu d'appeler l'École de Brive. Il a publié en 2011 Dictionnaire amoureux du catholicisme.

 

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Atlantico : Dans un article intitulé « Notre ami Philippe Bilger se collardise » (voir ici), Le Monde pointe la fabulation de Philippe Bilger au sujet de la réforme pénale. Sont-ils vraiment aveugles sur le point de vue que défend l'ancien magistrat ?

Denis Tillinac : C’est un pamphlet, avec la véhémence propre à ce genre. 80 % des Français, qui sont de bonne foi, iront dans ce sens, mais pas les 20 % qui représentent le dernier carré de la gauche sociétale dure. C’est apparemment à ce carré qu’appartient le journaliste du Monde qui a rédigé cet article. Le Monde défend une gauche parisianiste, sociétale, bobo et très minoritaire dans le pays. Mais leur terrorisme intellectuel ne prend plus dans l’opinion.

Dans les faits et dans les actes, qu'est ce qui atteste d'une droitisation ? 

Ce qui est insupportable, c’est l’imputation de racisme dès qu’on critique une ministre d’origine ultra marine. C’est un procédé à la stalinienne d’autant plus insupportable que si on va au bout de la logique, alors il suffirait de mettre uniquement des ministres réunionnais ou antillais pour qu’ils aient impunité à vie. Il n’y a pas de racisme anti auvergnat, sinon on pourrait dire la même chose.

Deuxièmement, l’amalgame concernant Zemmour est intolérable, car il s’agit de la droite républicaine et laïque – parfois trop, d’ailleurs. Il n’y a aucune raison de faire état d’une passerelle entre la droite et l’extrême droite ; c’est une insulte gratuite et qui procède d’un amalgame, toujours stalinien.

Troisièmement, le Monde est un bon journal de gauche, et il doit pouvoir être critiqué comme n’importe quel journal. Le journaliste laisse entendre qu’un Valeurs Actuelles ou un Figaro ne serait pas capable d’avoir une réflexion sur la réforme pénale, dont au contraire serait capable le Monde par essence.

On est en permanence mis face à un manichéisme et un mépris de l’autre. Le mot « droitisation » ne veut plus rien dire, il est utilisé par la gauche pour néantiser l’adversaire. N’y faisons plus attention, car avec eux nous sommes tous des « réacs droitisés ». Par ce « nous », j’entends au bas mot 80 % des citoyens.

Quel est l'argumentaire utilisé ? En quoi est-il de mauvaise foi ?

L’argumentation ne tient pas quand l'article fait référence à l'engorgement des prisons. Si les prisons sont surpeuplées, ce n’est pas parce que la justice est trop ferme, mais tout simplement parce qu’on n’en a pas assez construit ces vingt dernières années. Il faut tenir compte du fait que pour diverses raisons socioéconomiques, la délinquance a beaucoup augmenté ces dernières années.

Quant à l’a priori anti répression, il est purement idéologique, il n’y a jamais eu d’autre façon de régler le problème que par la peur du gendarme et de la sanction. Une politique basée sur le probatoire, l’absence de sanctions et d’emprisonnement ne marche pas, nulle part au monde. Ça se saurait, si le sentiment d’impunité avait des vertus.

Le peuple français a peur de la délinquance, il veut de la sécurité, et ce sont des raisonnements comme ceux du Monde qui attisent les extrémismes.

Philippe Bilger défend donc dans son libre une position qui relève du bon sens ?

Le journaliste du Monde le présente comme un « homme de droite » qui était « intelligent ». D’abord ce n’est pas un homme de droite, c’est plutôt un centriste, qui a soutenu Bayrou et s’est montré hostile à Sarkozy. Ce n’est même pas un bon exemple. C’est un modéré, qui n’a pas du tout le sentiment d’être un extrémiste.

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