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Hollande à Royal : "Si tu reviens, j'annule tout !"
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Regroupement familial

Elle est revenue. Plus forte que jamais. Et pas du tout amoureuse.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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On se souvient du célèbre (bien que non authentifié) texto de Sarkozy à Cécilia avant qu’il ne convole en justes noces avec Carla Bruni : « Si tu reviens, j’annule tout ! ». Il est tout à fait impossible de prouver que François Hollande a envoyé le même à Ségolène Royal. Mais le fait est qu’il a tout annulé. L’odieuse Valérie Trierweiler a été répudiée. L’inconsistante Julie Gayet a été oubliée. Et, Jean-Marc Ayrault, que la présidente de la région Poitou-Charentes tenait pour un pathétique nigaud, a été congédié.

C’est qu’il avait besoin d’elle ce pauvre Hollande, au plus bas dans les sondages, et humilié par la gifle des municipales. Elle a tout ce qu’il n’a pas : de la ténacité, de l’audace et de la volonté. Elle est tout ce qu’il n’est pas : populaire et bon chic bon genre. Pour ma part, et sans dire pour qui j’ai voté en 2007 et pour qui je n’ai pas voté en 2012, des deux c’est elle que je préfère. Et mon choix n’a rien à voir avec mon hétérosexualité.

Hollande avait impérativement besoin d’une béquille. Il n’empêche qu’il lui a fallu un certain courage, de la « bravitude » (le mot est de circonstance), pour faire appel à son ex. Car tout laisse à penser qu’elle n’est pas du genre docile, soumise et obéissante.  Elle a vécu un certain nombre d’épreuves sur le plan politique comme sur le plan personnel. Et ça forge le caractère.

Mais Hollande, président en détresse, avait-il le choix ? Non. Pas plus qu’il n’avait le choix pour sa deuxième béquille. Manuel Valls s’est naturellement imposé. Croit-on que c’est de gaité de cœur que le chef de l’Etat s’est résolu à appeler à Matignon son potentiel rival à la présidentielle de 2017 ? Et qui pourrait imaginer que Manuel Valls sera plus docile, plus soumis et plus obéissant que Ségolène Royal ? Des béquilles comme celles-ci ont, tôt ou tard, tendance à ne plus soutenir mais à faire des croche-pattes.

Il faut relever néanmoins un aspect positif à ces nominations. C’en est en effet fini de l’ennui soporifique que dégageait le gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Il n’y avait alors que les écologistes pour amuser un peu la galerie avec la finesse de « Bienvenue chez les Ch’tis ». Et comme ils n’amusaient plus personne, on les a dégagés. Ce qui, soit dit en passant, est une bonne nouvelle pour les amoureux du bon cinéma et pour les contempteurs du mauvais cirque.

Dorénavant, avec le gouvernement de Manuel Valls, on va pouvoir s’amuser vraiment et dignement. Du lourd. Du bon. Du sérieux. Et quelle distribution ! Un Premier ministre qui n’a jamais caché qu’il voulait la peau du président de la République. Une ministre qui est non seulement une ex du chef de l’Etat mais aussi, et ce n’est pas négligeable, une ex-candidate à la présidence de la République. Et enfin, une ministre maintenue, Christiane Taubira, dont il est de notoriété publique qu’elle et son nouveau supérieur hiérarchique se haïssent cordialement. Comment ne pas remercier pour tout cela tous ceux qui ont si bien voté lors des municipales ?

A lire du même auteur : Le gauchisme, maladie sénile du communisme, Benoît Rayski, (Atlantico éditions), 2013. Vous pouvez acheter ce livre sur Atlantico Editions.

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