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Incapable de ressentir la peur, une femme apprend l'anxiété grâce à la science
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Des calcifications des son cerveau l’empêchent de ressentir la peur. Mais grace à l'inhalation de dioxyde de carbone, elle a enfin vécu une crise panique. Un bon début !

A 46 ans, cette femme américaine a déjà été victime d'agressions à main armée, et pourtant elle n'a jamais eu peur. En cause : des dépôts calcaires anormaux accumulés dans son cerveau au niveau d’amygdales. Les amygdales jouent un rôle de vigies d’alerte en détectant parmi toutes les informations sensorielles de notre environnement, tout ce qui pourrait nous mettre en danger.

Surnommée SM dans la littérature scientifique, elle passionne les neurologues. Les chercheurs avaient tout essayé pour l'effrayer : du serpent venimeux aux films d’horreurs, rien n'y faisait. A l'origine de son problème : une maladie génétique rare, la maladie d'Urbach-Wiethe.

Un soir, elle a même failli être égorgée par un inconnu dans un parc, qui l'a assaillie en lui plaçant un couteau sous la gorge et en la menaçant : "Je vais te découper, salope !", avant de rebrousser chemin, sans doute surpris par l'absence de cri ou de tout signe de peur de la peur de sa victime.

Mais des chercheurs de l'Université de l'Iowa ont peut-être trouvé le remède miracle contre cet étrange mal.

Les scientifiques ont fait respirer à SM un mélange gazeux composé à 35 % de CO2 : un taux près de neuf cents fois supérieur à celui de l'atmosphère. Ce mélange a provoqué une sorte de malaise, car le corps est très sensible à la quantité de dioxyde de carbone dans le sang. SM s'est mise à haleter, son rythme cardiaque s'est accéléré, son visage a manifesté des expressions de détresse et elle a "enfin" fait preuve d'un comportement typique d'une personne apeurée : elle a voulu fuir, et a tenté de retirer le masque par lequel elle respirait.

Lu dans Nature

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