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"Hollande et sa bande se heurtent au fameux "mur de l'argent" théorisé par Edouard Herriot aux temps lointains du Cartel des gauches."
"Hollande et sa bande se heurtent au fameux "mur de l'argent" théorisé par Edouard Herriot aux temps lointains du Cartel des gauches."
©Flickr

Chronique du pot aux roses

Le sentiment de haine des possédants, encore prégnant dans la nomenklatura étatique de "gauche", malgré les réformettes de Macron, distille son poison. Les chefs d'entreprise n'ont toujours pas le goût d'investir et les propriétaires de bailler à des locataires surprotégés.

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Serge Federbusch

Serge Federbusch est président d'Aimer Paris et candidat à l'élection municipale de 2020. Il est l'auteur de La marche des lemmings ou la 2e mort de Charlie, et de Nous-Fossoyeurs : le vrai bilan d'un fatal quinquennat, chez Plon.

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1 - Le nouveau mur de l’argent

Malgré les rodomontades et la création massive d'emplois bidons - 150 000 au total depuis 2012 qu'il faudrait ajouter aux chiffres du chômage - ce dernier continue d'augmenter. Un million de demandeurs supplémentaires, toutes catégories confondues, depuis l'arrivée de Mou-Président à l'Elysée ! Face au désastre, la tactique de Hollande était simple : susciter le suspense puis théâtraliser le fameux retournement de la courbe, qui viendrait bien un jour, pour faire oublier les hausses précédentes et, avec la complicité de la presse socialisante et subventionnée, claironner les beaux jours revenus. Le tout deux ans au moins avant les élections de 2017, afin de conditionner l'opinion.

Mais, nonobstant radiations, subventions et subterfuges, ce retournement ne vient pas. Les défaillances d'entreprises restent à un niveau très élevé. De janvier à mars 2015, 18.134 ont été placées en procédure de sauvegarde, de redressement ou de liquidation judiciaire, selon une étude du cabinet Altares publiée le 16 avril. Le nombre d'emplois menacés dépasse 66.000, au plus haut niveau depuis 2009. Les sociétés qui continuent de ne pas trop mal se porter n'ont pas envie d'embaucher. Les pesanteurs bureaucratiques, notamment réglementaires et fiscales, l'expliquent en grande partie. Le sentiment de haine des possédants, encore prégnant dans la nomenklatura étatique de "gauche" malgré les réformettes de Macron, distille toujours son poison. Les chefs d'entreprise n'ont pas le goût d'investir et les propriétaires de bailler à des locataires surprotégés. Bref, Hollande et sa bande se heurtent au fameux "mur de l'argent" théorisé par Edouard Herriot aux temps lointains du Cartel des gauches, formule plus proche de notre actuel gouvernement que celle du Front populaire. A ceci près que cette barrière, ce sont eux qui l'ont construite, renforcée, armée de béton et qu'ils ne parviennent plus désormais à la démanteler.

Autre difficulté de taille : la rotative à billets actionnée par Mario Draghi à la Banque centrale européenne n'a qu'un effet limité. La clé du rebond au Japon, aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne ces dernières années avait été la dépréciation des devises plus que la création monétaire qui alimente surtout une hausse du marché des actions. Maintenant que l'euro baisse, les économies continentales cessent certes d'être lourdement handicapées mais n'ont pas pour autant retrouvé un clair avantage de change.

Quant à la situation historiquement inédite de taux d'intérêt quasi négatifs dans plusieurs pays, elle ajoute au trouble et à la déstabilisation des agents économiques. Elle résulte de l’entente entre banques centrales pour ne pas créer de concurrence entre les devises qui aboutirait à ce qu’une ou plusieurs d’entre elles dévissent.

Mais pourquoi prêter sans être rémunéré ? Faute de réponse à cette question triviale, il est clair que l'investissement ne retrouvera pas la dynamique nécessaire à une reprise solide.

Une bulle se forme donc qui menace d'éclater à n'importe quel moment, les profits des entreprises ne justifiant pas le niveau actuel des actions.

Dans ces conditions, pour que l'économie française reprenne le chemin d'une croissance sensible, il faudrait au moins lever l'obstacle psychologique que constitue le gouvernement de messieurs Hollande et Valls. Leur présence même crée un sentiment de malaise qui cristallise toutes les autres raisons de douter. Avec l'inertie clientéliste du pouvoir, ce blocage est devenu le vrai frein à une libération de l'énergie des Français.

2 - Atlaoui et alii

Je vais me faire de nouveaux ennemis mais je ne suis pas, par principe, hostile à la peine de mort. Ce n'est pas le lieu ou le moment d'expliquer pourquoi, cela prendrait trop de temps. Je suis également, depuis plus de trente ans, un amoureux de l'Indonésie, pays dont on peut dire sans amphigouri qu'il est l'un des plus beaux au monde et dont la population est généralement charmante.

Cela étant, même si Serge Atlaoui est coupable de tout ce dont on l’accuse, la peine qui risque de s'abattre sur lui de manière imminente est disproportionnée à son rôle dans l'installation d'un laboratoire de fabrication d'ecstasy. L'exemplarité a des limites. Allons Bapak Widodo pensez donc un peu au légendaire roi Râma et à son souci de justice, de clémence et de mesure, un des modèles culturels de votre pays. Keadilan dan kemurahan hati !

Une autre chose choquante est l'affirmation selon laquelle l'exécution d'Atlaoui serait la première peine de mort appliquée à un Français depuis plus de trente ans. On oublie donc Hervé Gourdel et toutes les autres proies du terrorisme islamique ? Ce n'est pas parce qu'ils ont été tués par des autorités non étatiques parfois au terme de simulacres de procès qu'ils ne furent pas les victimes d'une sentence capitale, bien au contraire.

3 - Bruxelles et poivre

Les bureaucrates de Bruxelles et Francfort ont tellement peur de perdre leurs jobs en cas d'effondrement de l'euro et de l'Union européenne que la France peut se permettre à peu près n'importe quoi, elle aura toujours deux années supplémentaires pour faire semblant de se réformer. Tant que les épargnants allemands ne ruent pas dans les brancards pour cause de menace sur leurs petites économies, le système tiendra avec l'hypocrisie pour ciment. La Grèce sert opportunément de leurre, de victime expiatoire sur qui on s'acharne pour éviter de parler des calamiteuses situations budgétaires de la France ou de l'Italie par exemple.

Mais enfin, au stade où nous en sommes avec Tsipras, il ne peut y avoir que deux solutions éventuellement cumulables : la remise des dettes ou le défaut de paiement. Le problème est que la Banque centrale européenne, si elle devait éponger l'une ou/et l'autre, finirait par avoir du mal à convaincre les marchés que l'euro en sortira indemne. La remontée des taux d'intérêt, qui sifflerait la fin de la récréation en bourse et dans le financement des déficits publics, deviendrait un risque immédiat.

Jusqu'ici tout va (de moins en moins) bien.

4 - Uber roi

Développons l’usage d’Uber et du co-voiturage pour les dirigeants d’entreprises, d’établissements publics, pour les politiciens et les ministres, cela nous évitera peut-être quelques scandales, des frais dispendieux et des démissions intempestives ... Il n'avait qu’à faire attention !

A lire de l'auteur de cet article : "Français, prêts pour votre prochaine révolution ?", de Serge Federbusch, publié chez Ixelles, 2014. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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