Primaire de la gauche : le vallsisme ne passera pas !<!-- --> | Atlantico.fr
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Si la gauche basse de plafond cède au thuriféraire de Fidel Castro à Paris, alias Mélenchon, elle ne se déplacera pas. Ce sont donc les franges les plus à droite de l’électorat PS qui l’emporteront, au bénéfice de Valls.
Si la gauche basse de plafond cède au thuriféraire de Fidel Castro à Paris, alias Mélenchon, elle ne se déplacera pas. Ce sont donc les franges les plus à droite de l’électorat PS qui l’emporteront, au bénéfice de Valls.
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Chroniques du pot aux roses

Dévoré sur sa droite par Macron, Valls va affronter un Montebourg grignoté sur sa gauche par Mélenchon. L’issue de la primaire dépendra donc uniquement de la capacité de ces adversaires hors les murs à dissuader leur « peuple de gauche » d’aller voter lors du scrutin socialiste.

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Serge Federbusch

Serge Federbusch est président d'Aimer Paris et candidat à l'élection municipale de 2020. Il est l'auteur de La marche des lemmings ou la 2e mort de Charlie, et de Nous-Fossoyeurs : le vrai bilan d'un fatal quinquennat, chez Plon.

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1 – Sunset Elysée Boulevard

Brutus sans poignard, Valls a réussi à occire Mou-président sans même avoir à défourailler. Il lui a fait comprendre qu’il se présenterait coûte que coûte aux primaires du PS pour ne lui laisser aucune porte de sortie. C’est donc par un pitoyable exercice de défense de son bilan que François Hollande achève sa course présidentielle. Si ce bilan est bon, pourquoi ne pas avoir le courage de le présenter aux électeurs ? « Renonçant », tel le pape Benoît 16, voilà Hollande qui regagne aussitôt plus de dix points dans les sondages ! C’est une cruauté dans la cruauté : les Français l’aiment bien s’il décide de s’en aller.

Mais l’amertume présidentielle était grande et le désarroi se lisait sur sa triste figure, dans son œil humide et sa gestuelle lugubre. François Hollande va désormais pouvoir savonner la planche de son successeur, qui qu’il soit, prenant un malin plaisir à torpiller par priorité la candidature de son ex Premier ministre félon. Une indiscrétion, comme on dit, nous apprend que ce dernier n’avait « aucun respect pour son chef et qu’il ne le supportait plus ». Ce devait être joli-joli, les conseils des ministres et les échanges entre quatre yeux ces derniers temps !

Que va-t-il se passer désormais dans la folle galaxie des roses de toute nuance ?

Dévoré sur sa droite par Macron, Valls va affronter un Montebourg grignoté sur sa gauche par Mélenchon. L’issue de la primaire dépendra donc uniquement de la capacité de ces adversaires hors les murs à dissuader leur « peuple de gauche » d’aller voter lors du scrutin socialiste. Si la gauche basse de plafond cède au thuriféraire de Fidel Castro à Paris, alias Mélenchon, elle ne se déplacera pas. Ce sont donc les franges les plus à droite de l’électorat PS qui l’emporteront, au bénéfice de Valls. Si, au contraire, Macron persuade le centre gauche que l’avenir ne s’écrit plus dans le parti, les supporters de Montebourg domineront. Quoi qu’il en soit, ce sera un choix par défaut, contraint et dominé par des influences extérieures.

L’électorat potentiel de la « gauche » est aujourd’hui de 40 % au maximum. S’ils sont quatre à cinq à se partager ce gâteau raplapla, leur chance de figurer au second tour est extrêmement faible. L’animosité entre toutes ces chapelles et leurs leaders sera d’ailleurs telle que la tentation de l’abstention sera grande pour les sympathisants des candidats défaits, quelle que soit l’issue du scrutin interne. Bref, la droite peut être sereine.

Cela étant, il est un peu inquiétant de se dire que, d’ici mai prochain, un pouvoir furibard et hostile à tout successeur sera installé dans les palais ministériels et à l’Elysée. Si l’on y ajoute le fait qu’avant les prochaines législatives l’opposition actuelle n’aura pas les coudées franches, ce sont près de sept mois de quasi vacance de l’autorité qui s’ouvrent pour la France.

Ajoutez à cette situation l’absence de vrai gouvernement en Espagne, au Portugal et le désarroi italien et vous comprendrez pourquoi l’Europe du Sud est déconfite, livrée à ses tuteurs de Berlin et Francfort. Une périlleuse situation dans un monde où la pression politique, militaire et migratoire monte à nos frontières.

2 – Cazevieille

Aux médias socialisants et subventionnés qui s’ébahissent devant Cazeneuve comme ils s’extasiaient autrefois devant Hollande, Ayrault ou Valls, on demandera s’ils se souviennent de la manière dont le nouveau Premier ministre a tenté d’escamoter les responsabilités gouvernementales après chaque vague de massacres islamiques depuis deux ans. Sa mise en cause de la policière municipale niçoise qui a révélé les failles du dispositif de sécurité sur la promenade des Anglais restera un moment fort de vilénie politique.

Quant à l’abnégation de Cazeneuve, qui s’apprêterait à renoncer aux élections législatives pour redevenir avocat, un fidèle lecteur a découvert pour moi ce mini Pot aux roses : « Cazeneuve a fait remettre la proportionnelle aux sénatoriales dans les départements à trois sénateurs, ce qui est le cas de la Manche. Ceci assure un siège de sénateur à la gauche en septembre 2017 au cas où l’un des deux députés de gauche du département (ou leur leader devenu Premier ministre) ne serait pas élu aux législatives du mois de juin précédent. Mais peut-on dire que les sénatoriales à la proportionnelle, avec un collège électoral de 1500 électeurs qui se réunissent à la Maison du Département pour une sympathique partie de campagne autour d’un plantureux déjeuner, est vraiment une élection ? Et être sénateur n’empêche pas d’exercer le métier d’avocat-lobbyiste en plus.»

Merci à ce fin connaisseur des affaires normandes. 

3 - Dangereuse fidélité

Après le lyrique Mélenchon qui, sans doute sous mescaline - un produit local - a cru voir «l’épée de Bolivar flotter dans le ciel de Cuba», Sainte Poitouche, plus connue sous le nom de Royal, est allée elle-aussi de son couplet à la gloire de Fidel, vulgaire tyran qui aurait pu avoir des dizaines de milliers de morts sur la conscience s’il en avait une.

Plus le temps passe, plus je regrette que Marie-Ségolène n’ait pas été élue en 2007 contre Sarkozy. Avec une telle aptitude à l’embardée, elle aurait fait voler en éclats le système financier international lors de la crise de 2008 et nous serions débarrassés depuis longtemps de l’euro et de ces fadaises.

A distance, on regrette toujours ses choix électoraux. La Madone des Charentes devrait à nouveau se vêtir de blanc et concourir elle-aussi à la « Belle alliance populaire ». Elle aurait ma voix, aussi sûr qu’elle en entend.

4 – Retour à l’axe

Trump-Poutine-May d’un côté ; Merkel et les Asiates de l’autre… De l’hostilité pour le monde arabe et l’islam d’un côté, une complaisance qui va jusqu’à la collaboration de l’autre. Cela ne vous rappelle pas les années 1940 par hasard ? Il est en politique des forces tectoniques au déroulement lent qui échappent à la fébrilité des idéologies et aux soubresauts des alliances.

Reste à savoir de quel côté penchera la France. Il y a soixante-dix-ans, l’affaire n’avait pas été simple à trancher.

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