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Le message des marchés de taux
©Reuters

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Dans la torpeur de l’été et en attendant la publication des résultats semestriels des entreprises, nous sommes attentifs à ce qui se passe sur les marchés de taux et les conséquences éventuelles que cela pourrait avoir sur les marchés actions.

Alain Pitous

Alain Pitous

Alain Pitous, Directeur Général Adjoint Associé de Talence Gestion (@alainpitous).

Talence Gestion est une société de gestion de portefeuille indépendante spécialisée dans la gestion sous mandat pour les particuliers et la gestion de fonds commun de placement en actions.

Précédemment, il a été pendant 5 ans (2009-2014) Deputy CIO d’Amundi (850 Milliards d’Euro sous gestion) et gérant du fonds Amundi Patrimoine de 2012 à juillet 2014.

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Depuis plusieurs mois, rien ne semble pouvoir entraver la progression des marchés actions…ni le Brexit, ni Trump ni les tensions géopolitiques de ces dernières semaines ! 

Cette semaine les taux longs ont progressé un peu partout dans le monde. Un doute s’est emparé des marchés actions. La crainte est de voir Les entreprises   devoir faire face à un renchérissement de leurs couts de financement ces prochaines années. Il est probable que cela pèsera sur leur rentabilité… 

Rarement sur les marchés un mouvement aura été autant annoncé, prévu et intégré que la « hausse des taux ». Nous sommes pour notre part largement absent des investissements obligataires longs depuis plusieurs mois : il n’y a, selon nous, pas grand-chose à gagner à investir dans les obligations de manière massive.Force est néanmoins de reconnaitre que depuis quelques semaines la tonalité a changé sur les marchés obligataires. Les Banques Centrales communiquent de plus en plus sur un retour à la normale de leur politique monétaire. 

La FED a expliqué qu’elle allait poursuivre les hausses de ses taux courts et surtout a indiqué comment elle allait réduire la taille de son bilan. Pas de doute : elle va donc réduire les injections de liquidités. Même la BCE, jusque-là très accommodante, commence elle aussi à envisager un « relatif » retour à la normale. En clair, il y aura moins de liquidités dans l’économie.  

La communication est parfaitement calibrée : les Banques Centrales se rappellent avec angoisse les conséquences d’une mauvaise communication pour les marchés obligataires. Ceux qui avaient des positions sur les marchés obligataires en 1994 s’en souviennent douloureusement. De fait, les responsables de la FED ou de la BCE se succèdent pour dire que les mouvements seront progressifs, sous contrôle et étalés dans le temps. 

Les marchés actions pourraient donc désormais intégrer ce facteur dans leurs anticipations pour la suite. 

Certains secteurs ont pris en compte cette nouvelle donne en particulier aux Etats-Unis. Le secteur de la technologie, grand gagnant de la période de l’argent facile, a nettement reculé depuis quelques semaines. Apple : -8% ; Google -7% ou Netflix -11%. A l’inverse le secteur bancaire, pénalisé en termes de rentabilité par des niveaux de taux trop bas, a pour sa part rebondi depuis ses points bas de fin juin. Le mouvement a également concerné les valeurs bancaires européennes avec un rebond de 12% de BNP depuis fin juin. 

Encore une fois tout est question de mesure : 

  • Après 7 à 10 années passées à piloter au plus juste la politique monétaire, nous imaginons mal les Banques Centrales laisser filer la situation dans un modèle type 1994. Nous pensons que si la normalisation se fait de manière très graduelle, l’impact sera minime sur l’économie et les marchés actions.
  • Les investisseurs ont énormément de « cash » et sont toujours en quête de rendement sur les obligations et sont globalement encore « sous-investi » en actions…Toutes les baisses de marché sont mises à profit par les investisseurs. Ce qui constitue régulièrement un fort soutien dans les périodes plus difficiles. 
  • Enfin, il faut garder à l’esprit que, même si les taux longs et courts remontent un peu, les entreprises continueront d’avoir accès à des financements sur des taux historiquement extrêmement bas. 
  • Nous ne négligeons pas le signal envoyé par les Banques Centrales et les marchés obligataires, mais tant que les hausses des taux évoluent dans une fourchette basse, nous pensons que l’économie et les marchés actions devraient être modérément affectés. 

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