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L’OCDE a jeté un froid sur l’économie mondiale en annonçant que la croissance ne décollera pas cette année, surtout en France.
L’OCDE a jeté un froid sur l’économie mondiale en annonçant que la croissance ne décollera pas cette année, surtout en France.
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Revue d'analyses financières

Les banques centrales nous entraînent dans un engrenage infernal avec des taux d’intérêts négatifs qui sont assez inefficaces pour faire repartir la croissance. Si les politiques tuent l’assurance et les retraites, les épargnants, eux, subiront l’essentiel des pertes.

Jean-Jacques Netter

Jean-Jacques Netter

Jean Jacques Netter est vice-président de l’Institut des Libertés, un think tank fondé avec Charles Gave en janvier 2012.

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Le monde de la finance semble être de plus en plus capable de reconnaître  ses erreurs. Adam Parker stratégiste de Morgan Stanley a ainsi admis que ses clients auraient mieux fait de faire le contraire de ce qu’il avait recommandé au début de l’année !

Après la forte baisse des marchés intervenue depuis le début de l’année, le baril de pétrole a regagné 3% cette semaine, ce qui a permis à l’Europe de progresser de 8%, l’Asie de 4% en moyenne avec +8% pour le Japon,  +7% pour les sociétés chinoises offshore, +4% pour la Corée du Sud et +3% pour l’Inde…

Le monde de la politique n’en est pas encore là. Les banques centrales nous entraînent dans un engrenage infernal avec des taux d’intérêts négatifs qui sont assez inefficaces pour faire repartir la croissance. Ce dont on est sûr, c’est que ces politiques tuent l’assurance et les retraites. Ceux qui subiront l’essentiel des pertes ce sont les épargnants. Ils ont bien compris que « l’euthanasie » des rentiers était en marche. Rien n’est entrepris pour enrayer ce mouvement qui mène tout droit aux populismes…

L’OCDE a jeté un froid sur l’économie mondiale en annonçant que la croissance ne décollera pas cette année, surtout en France. On aurait presque envie de penser le contraire, car dans l’histoire économique, on n’a encore jamais vu de récession déclenchée par une forte baisse du prix du pétrole. Il faut donc conserver un portefeuille équilibré.  L’exposition action doit être « protégée » par une allocation en cash, obligations et un peu d’or.

En France, l’opération de rafistolage gouvernemental est un échec

Rappelons que le taux de pression fiscale en France est de 66,6% si l’on prend en compte l’ensemble des dispositifs. Au palmarès de la fiscalité, nous occupons la neuvième place derrière des pays dont l’économie va mal ou très mal, comme Argentine (137% d’imposition pour 100% de revenus !), Bolivie, Tadjikistan, Colombie, Algérie, Mauritanie, Brésil et Guinée. Cela devrait inciter à la réflexion. François Hollande en taxant le capital comme le travail s’est comporté en bon marxiste en ne reconnaissant aucun mérite aux apporteurs de capital et en considérant que la plus-value réalisée quand elle se produisait, revenait en quasi totalité « aux ouvriers » …

La situation financière de l’assurance chômage se détériore rapidement. C’est l’une des plus généreuses mais aussi une des plus chères. Il y a très peu de suivi des chômeurs.

En Espagne les réformes ont permis de doper les embauches en CDI.

Le droit du travail est complètement obsolète. Il y a un pré-projet de loi préparé par Myriam El Khomri, la ministre du Travail. Il a pour objectif de modifier la législation en profondeur. Alors que certains points vont dans la bonne direction, le document de 180 pages se heurte déjà à l’opposition d’une grande partie de la gauche et des syndicats. Cela rappelle 1986 avec Henri Krasuki secrétaire général de la CGT qui disait « La régression sociale ne se négocie pas, elle se combat ». C’est ce jusqu’au-boutisme syndical qui a largement contribué au déclin de l’industrie française. Il faudrait, comme tout le monde le sait, que l’Etat cesse d’aider ces organisations en pratiquant notamment  le « détachement » de fonctionnaires qui ne sont juridiquement que des emplois fictifs. Il faut enfin reconnaître que la gestion paritaire est une fausse bonne idée qui fonctionne dans une grande opacité pour le plus grand bénéfice de syndicats considérés comme « représentatifs ». A tout cela s’ajoute les nombreuses irrégularités commises par les comités d’entreprise de grandes entreprises publiques….

Pour Laurent Berger numéro un de la CFDT « le texte est très déséquilibré »

Il faudrait pourtant réfléchir rapidement sur la fin d’une partie du salariat pour donner leur chance aux travailleurs indépendants. Il faudrait aussi faire accepter dans la société française l’idée qu’il est plus intéressant de travailler que de vivre de minima sociaux…

Concernant la crise agricole qui frappe les producteurs de lait et de viande, Stéphane Le Foll est revenu bredouille de Bruxelles où conformément à la tradition, il était allé demander des passe droits et de l’aide de l’Europe..

En Allemagne le dernier indice ZEW sur les attentes des entrepreneurs est stable.

La Grande Bretagne se met en ordre de bataille pour le « Brexit »

Pour le moment les sondages indiquent que 36% des Britanniques sont favorables à une sortie de l’UE contre 34% pour un maintien. Dans le camp des « In », David Cameron le Premier ministre est en train de « sanctuariser » le statut spécial de son pays. Dans le camp des « Out », le choix de Boris Johnson, le maire de Londres, est en train de transformer le référendum sur l’UE en primaire pour les élections pour le leadership du parti conservateur.

Pour que le camp du « Out » l’emporte il faudrait  que les concepts de souveraineté et de patriotisme l’emportent sur les perspectives de croissance économique et de création d’emplois dans l’industrie et  les services. La peur des incertitudes devrait l’emporter sur l’idéalisme romantique de la sortie de l’Europe. C’était ce qui s’était déjà passé en 2014 sur le référendum sur l’indépendance de l’Ecosse.

La croissance des salaires est toujours faible maisles ventes de détail pour le mois de janvier ont été plutôt bonnes. Une prochaine hausse des taux par la Banque d’Angleterre est peu probable. Le déficit budgétaire continue à se réduire. C’est peut être le moment d’augmenter les positions en valeurs anglaises pour profiter du cours attractif de la Livre Sterling.

En Europe, la baisse des marchés pèse sur le niveau de confiance. La balance des paiements courants est toujours excédentaire et joue en faveur de l’Euro contre le dollar. Il en est d’ailleurs de même pour le Yen et le Renminbi.

La hausse du dollar n’a pas eu lieu

Aux Etats-Unis, la hausse du dollar que de nombreux investisseurs attendaient ne s’est pas produite. Depuis la première hausse de ses taux par la Fed le 16 décembre dernier, le dollar a baissé de 6,5% contre le Yen et de 1,9% contre l’Euro. Les chiffres sur la production industrielle sont toujours décevants et les résultats des sociétés américaines seront moyens.

Les perspectives d’inflation remontent. En dehors de l’alimentation et de l’énergie, les prix ont progressé de 2,2% sur un an, rythme qui se compare aux 1,6% de la fin 2014.

La perspective d’une récession est faible mais elle existe toujours.La rentabilité du capital investi dans le secteur privé reste encore supérieure au coût du capital.

En Chine la surcapacité de production nourrit la déflation. Le problème du moment est d’enrayer la fuite des capitaux car depuis dix huit mois on peut estimer que 1000 Md$ sont sortis du pays. Même si le niveau de réserves de change par la Banque Centrale Chinois est encore confortable, les autorités ont besoin d’enrayer ce mouvement.  Ensuite il faut prendre des décisions courageuses pour diminuer les pertes des entreprises étatiques qui ne sont pas rentables. Depuis quelques mois les autorités ont laissé certaines d’entre elles faire faillite. Cela a été le cas de Chaori (panneaux solaires), Baoding Tianwei (équipements électriques) et Hidili Industry International (conglomérat côté à Hong Kong)

Au Japon, la banque Centrale a annoncé quelle allait désormais acheter des ETF sur le marché. Il faudra que ces trackers  soient investis dans des sociétés qui procèdent à des investissements productifs. On ne peut pas dire que les décisions de la Banque du Japon aient été très efficaces jusqu'à maintenant. Le panier représentatif de ces valeurs a progressé de 8% depuis le début de l’année. 

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