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"Bon à rien" : et si la meilleure définition de François Hollande avait été donnée par un agriculteur en colère ?
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Chroniques du pot aux roses

Comme Sarkozy en 2012, du jour où Hollande se sera déclaré candidat, dès les primaires ou à l’élection présidentielle, il est de règle qu’il ne bénéficie plus de la protection accordée au président de la République par les forces de l’ordre pour mener sa campagne. Moyennant quoi, au vu de ce qui vient de se passer, vous pouvez être sûr qu’il ne pourra plus mettre un pied hors de l’Elysée.

Google et Yahoo, internet

Serge Federbusch

Serge Federbusch est président d'Aimer Paris et candidat à l'élection municipale de 2020. Il est l'auteur de La marche des lemmings ou la 2e mort de Charlie, et de Nous-Fossoyeurs : le vrai bilan d'un fatal quinquennat, chez Plon.

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1 – Lèse-Moujesté

C’est indigne et scandaleux ont vitupéré Valls et Le Foll. C’est vrai quoi, on ne traite pas un chef de l’Etat, un représentant de la France, comme cela. Et en public, au milieu des bouses par-dessus le marché !

Les incidents du Salon de l’agriculture doivent en tout cas nous faire réfléchir. Comme Sarkozy en 2012, du jour où Hollande se sera déclaré candidat, dès les primaires ou à l’élection présidentielle, il est de règle qu’il ne bénéficie plus de la protection accordée au président de la République par les forces de l’ordre pour mener sa campagne. Moyennant quoi, au vu de ce qui vient de se passer, vous pouvez être sûr qu’il ne pourra plus mettre un pied hors de l’Elysée. La route de la candidature sera jonchée de jet de patates et de tomates. Pire que sur une application Périscope ! Son incapacité à gouverner risque de devenir physiquement palpable et la tentation du repli dans le bunker de l’Elysée très forte.

C’est à se demander pourquoi on trouve encore des impétrants prêts à subir pareils affronts et avanies...

Cela étant, l’une des injures du paysan de Paris qui croisa brièvement le chemin présidentiel tient en une simple et solide interpellation : « bon à rien ». En soi, aucun de ces termes n’est injurieux. Et leur rapprochement est en réalité tout ce qu’il y a de plus descriptif. Le gros problème de François Hollande est en effet qu’en aucun domaine son action ne peut être qualifiée de « bonne ».

Depuis 2012, il n’aura fait que louvoyer, dresser les uns contre les autres et tirer parti des faiblesses et fragilités de ses adversaires, comme il s’y employait autrefois à la tête du parti socialiste. Ce qu’il a fait de mieux est larmoyer lors des cérémonies d’hommage aux victimes de l’islamisme mais même cet exercice, accompagné de chansons sirupeuses qui tutoyaient l’obscénité, avait un air emprunté et artificiel. D'autant que l’évitement systématique de l’identité et de la religion des assassins conférait aux cérémonies un caractère surréel.

Au mieux, François Hollande aura différé, manipulé, évité. Jamais il n’aura bien fait. Les masses suivent un chef quand elles croient à sa supériorité. C’est cette absence totale qui mine le plus notre président. Fait rarissime dans l’histoire des études d’opinion, pour la première fois, moins d'un électeur sur deux ayant voté François Hollande à la présidentielle en 2012 lui accorde sa confiance.

2 – Quand les migrants soutiennent le plan B !

Avis aux Varoufakis de tous pays et de tout parti. Leur recherche d’un fameux «plan B» pour sortir de l'Euroland bute sur le fait que dénoncer l’euro conduirait mécaniquement au rétablissement d’un strict contrôle des changes. Pour les banques et les échanges électroniques, la chose est possible quoi que coûteuse et complexe. Mais les gens épargnent aussi avec leurs pieds : le rétablissement des frontières physiques et l’omniprésence douanière seraient nécessaires pour éviter la fuite des capitaux.

Or, par une splendide ruse de l’Histoire, voilà que l’invasion migratoire actuelle est en train de contraindre les Etats à rétablir ce type de surveillance. Il suffira de mettre un gabelou à côté d’un pandore et le plan B pourra devenir réalité, avec son cortège de privation de liberté et de déclin économique rapide. Merci qui ? Merci Merkel !

3 - Le novernement

Tout Paris bruit des rumeurs de démission de Manuel Valls, décidé à monter sur une chaloupe avant le naufrage du pédalo présidentiel. Le vote des lois est sans cesse repoussé, les réformes constitutionnelles enlisées. Le pouvoir donne un sentiment de déliquescence. Les seules mines réjouies sont celles de Placé et Cosse qui pourront dire un jour, au coin d’un âtre ou sous un pont, qu’ils furent jadis ministres. Alors que le gouvernement n’a en rien dû affronter les manifestations qui émaillèrent le vote du CPE sous Villepin, le voilà reculant déjà devant une simple pétition en ligne et une menace de l’Unef. Tu quoque apparatchiki ! Il sent ses adversaires prêts à se coaliser et tente de feinter mais, de cette manœuvre, ne sortira au mieux qu’un texte étiolé, un fantôme de réforme. El Khomri en aurait fait un burn out ! Envisager que des salariés votent la durée de leur travail sans s’en remettre à des accords de branche, voilà qui, dans la France ultra-conservatrice, suffit à paralyser l’Etat. Ce qui est terrible, c’est que le discours anticapitaliste le plus ignorant de la réalité de la production de richesses continuera, après Hollande, d’infecter la gauche.

4 – L’argent de l’hélicoptère

Comme l’échec du Quantitative easing est de plus en plus évident, de bons esprits retrouvent le chemin du déficit budgétaire et, mieux encore, l’idée de la distribution de pouvoir d’achat à la volée, selon la vieille image friedmanienne du lâcher de billets de banque par hélicoptère. Cette solution mirifique ne fonctionnerait pas mieux que la précédente et ce pour les mêmes raisons : à qui profiterait cette distribution ? Donnera-t-on 1.000 dollars à chaque Ghanéen ? 10 000 à chaque Inuit ? 495,7 à chaque Zoulou ? 1 milliard à chaque Français ? J’ai une nette préférence pour cette dernière hypothèse.

Seules quelques monnaies pourraient servir de support à cette relance par la consommation et il n’y a aucune clé de répartition rationnelle qui permettrait d’en faire bénéficier ceux qui ont en le plus besoin et consommeraient le plus. Tout cela n’a plus rien à voir avec le vrai ressort du capitalisme schumpétérien : la destruction créatrice et l’innovation. Les banquiers centraux ont pris le pouvoir et contribuent à répandre le poison étatique.

La simple évocation de cette distribution, un jeu d’esprit et une provocation chez Friedman, montre le degré de désarroi des milieux financiers. Sur des marchés dévoyés et dénaturés qui se réjouissent lorsque la croissance ralentit car ils espèrent une intervention des banques centrales, cette idée saugrenue devient presque logique … La prochaine étape étant l’interdiction faite aux particuliers d’utiliser des espèces, un pas de plus sur la route de la servitude et une singulière contradiction avec l’argent distribué par hélicoptère.

5 – La femme du César

Question : quelle chance un réalisateur tournant un film sur la tueuse d’enfant qui a décapité le bambin dont elle avait la garde en Russie au cri d’ « Allah Akbar ! » aurait de décrocher un César ? Le sujet est pourtant passionnant.

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