Sur Telegram, le groupe d’extrême droite FRDeter soupçonné de préparer des actions violentes

Des membres de ce groupe, qui comptait plus de 7000 abonnés, diffusaient des listes de cibles potentielles, musulmans ou élus de gauche. C’est ce que révèle le compte Twitter anonyme Tajmaât, qui se présente comme une « plate-forme collaborative pour les Maghrébins », dans une longue série de messages publiés dimanche 2 avril. Arborant un logo mêlant une croix celtique et une fleur de lys, FRDeter (pour « Français déterminés ») avait aussi créé des canaux de discussions locaux, par département.

Évocation de projets d’attentats, mais aussi de cibles potentielles : personnalités d’origine maghrébine, élus de gauche, journalistes… Plusieurs personnalités figurant sur cette liste ont annoncé avoir porté plainte ou vouloir le faire. La maire de Lille, Martine Aubry, a affirmé avoir fait un signalement à la préfecture. Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a pour sa part demandé à la messagerie Telegram de fermer des boucles de discussion utilisées par FRDeter et a demandé « aux services de travailler aux suites judiciaires à donner, en lien avec l’autorité judiciaire ». Selon une source policière citée par l’Agence France-Presse, « certains profils étaient déjà connus des services de renseignement » et ces groupes étaient sous surveillance depuis la fin de 2022.

Tajmaât affirme que parmi les utilisateurs de ces canaux se trouvent plusieurs policiers – police municipale et nationale – ainsi que des militaires. Parmi les profils, « certains se prévalent de la qualité de militaires ou de fonctionnaires de police, mais cela reste à démontrer car beaucoup de ces comptes n’ont pas encore été identifiés », a précisé à l’AFP la source policière.

Dans un message diffusé ces derniers jours, un homme se présentant comme le cofondateur du groupe Telegram assure ne pas être d’extrême droite et que « le problème, c’est qu’avec les petits cons qui jouent les SS dans le chat, on passe pour des putains de nazis ». Il dit s’attendre à être interpellé dans les prochains jours et condamné, dénonçant une « justice de gauche »