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SNCF : comment le gouvernement a tué la réforme des cheminots pour stopper le conflit social
Selon Le Monde, Matignon a court-circuité la direction du groupe et "sacrifié" le nouvel accord social d’entreprise.
Les syndicats ont habilement manœuvré et semblent ainsi avoir obtenu gain de cause, comme le raconte Le Monde. Si la grève est maintenue, la sortie de la CFDT du mouvement montre bien que l'entreprise a cédé. Ou plutôt le gouvernement. Pressé de calmer la fronde sur la loi Travail, Matignon a ainsi accepté d'enterrer la réforme du rail pour un retour à l’ensemble des acquis des cheminots de l’ancien cadre social, dit le RH077.
Tout s'est joué le weekend dernier, lors d'une rencontre entre le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, les syndicats réformistes (CFDT et UNSA) et le directeur des ressources humaines (DRH) de la SNCF. "Le ministre a demandé au DRH d’accéder aux demandes des deux syndicats d’un retour au RH077, bref, le cadre social précédent" explique ainsi une source au Monde, qui précise même que "le relevé de conclusion de la négociation a été rédigé non pas par l’entreprise, mais par le gouvernement." Trahi, le patron du groupe Guillaume Pépy réagit en brandissant une éventuelle démission. "Il a vite renoncé quand on lui a dit qu’il n’y avait aucun souci pour qu’il parte et quand a été mentionné le nom de son possible successeur", explique une source proche de Matignon.
SNCF dément formellement la démission de Guillaume PEPY
— SNCF Newsroom (@SNCF_infopresse) 30 mai 2016
Guillaume Pépy reste, la réforme s'en va, évitant ainsi de "contaminer" la loi Travail. Le gouvernement assure néanmoins que ce recul était dans les "tuyaux depuis plusieurs mois" mais admet que "le calendrier n'est pas idéal." Que reste-il finalement de cette réforme ? Un peu de souplesse dans le temps de travail avec quelques modestes économies à la clé. D'ici le 6 juin, SNCF va continuer de négocier avec l'Etat et tenter d'arracher quelques points de réforme. Mais l'Euro approchant, Matignon n'a pas l'intention de crisper les syndicats.
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