Sécurité routière : la hausse du nombre de morts sur les routes s’est poursuivie en août

Le nombre de morts sur les routes a une nouvelle fois augmenté cette année. Depuis 2014, année qui avait vu le nombre de morts sur les routes augmenter pour la première fois en douze ans (3 384 morts, + 3,5 %), le gouvernement ne parvient pas à inverser la donne. En août 2015, 29 personnes de plus ont été tuées par rapport au mois d'août 2014 en France métropolitaine.

Le nombre d'accidents corporels, des blessés et des blessés hospitalisés sont en légère hausse (respectivement + 3,4 %, + 1,8 % et + 3,3 %). Ces mauvais chiffres, moins catastrophiques cependant que ceux de juillet (+ 19,2 % qu'en juillet 2014), portent à 2 253 le nombre de personnes tuées sur les huit premiers mois de l'année, soit 99 morts de plus.

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a reconnu ce mardi que la tendance n'était "pas bonne", expliquant les mauvais chiffres du mois d'août par la "météorologie très clémente", le fait que "beaucoup plus de Français ont pris la route et qu'une minorité de Français se sont comportés en dehors de toute norme occasionnant des accidents particulièrement mortels".

Et d'ajouter : "Nous avons, pour une partie des Français, un relâchement des comportements". Le ministre compte y répondre par la "fermeté". Pour la première fois depuis mai 2011, le gouvernement va réunir un conseil interministériel de la sécurité routière. Celui-ci se tiendra le 2 octobre, a précisé M. Cazeneuve. Sur les 12 derniers mois, le nombre de personnes tuées s'établit à 3 483 personnes tuées, en augmentation de 4,3 % par rapport à la même période un an auparavant. En année glissante, les mortalités des camionneurs et des cyclomotoristes sont en forte hausse par rapport à leur niveau d'août 2014 : respectivement + 19 % et + 12 %.

Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière, estime que le ministre manque de "courage politique" : "M. Cazeneuve se cache derrière l’acceptabilité des mesures par la population pour ne pas prendre de décisions." La militante réclame notamment l’abaissement de la limitation de vitesse de 90 à 80 km/h sur les routes nationales à double sens sans séparateur de voies, une mesure que le ministre a pour l’instant choisi d’expérimenter sur trois axes accidentogènes durant deux ans.