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Procès Bonnemaison : 5 ans avec sursis requis contre l'ex-urgentiste
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Avant le verdict

Acquitté en première instance, Nicolas Bonnemaison est rejugé pour l'"empoisonnement" de 7 patients incurables. Le verdict est attendu ce samedi.

Nicolas Bonnemaison est jugé en appel pour l'"empoisonnement" de sept patients en fin de vie, à Angers. Ce procès devait éclairer sur la responsabilité du médecin face à l'agonie. Au final, cinq ans de prison avec sursis ont été requis vendredi devant la cour d'assises de Maine-et-Loire à Angers à l'encontre de l'ex-urgentiste. Une peine tout aussi modérée – cinq ans de prison avec sursis, avec sursis possible sur l'intégralité des faits – avait été requise en première instance en juin 2014 à Pau où le médecin bayonnais âgé de 54 ans avait été acquitté par la cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques. 

Du courage pour acquitter

Les avocats del'ancien urgentiste ont, pourleur part, appelé ce vendredi la cour d'assises du Maine-et-Loire au "courage", en acquittant Nicolas Bonnemaison une seconde fois. "J'ai besoin d'hommes et de femmes courageux et courageuses qui disent non à cet acharnement judiciaire", a ainsi lancé Arnaud Dupin, l'un des deux avocats avant de poursuivre : "M. Bonnemaison n'est pas ce criminel que l'on veut vous présenter [...] Rendez-lui sa dignité, acquittez-le !", tapant du poing sur la table. "La seule question à laquelle vous allez répondre : est-ce qu'il a délibérément donné la mort ? Il faut aujourd'hui dire non, non à une chose absolument invraisemblable, qu'un médecin puisse être assis là comme un criminel avec un revolver ou un couteau [...] Si vous reconnaissez qu'il a agi en criminel, c'est un assassin, c'est un empoisonneur", a-t-il plaidé, pointant les contradictions de l'accusation. "Personne n'est venu vous dire ici que c'est un assassin [...]. Pas un médecin ne condamne ce qu'a fait M. Bonnemaison", a encore insisté Me Dupin.

De l'aveuglement pour "hâter la fin"

Pour l'accusation, Nicolas Bonnemaison n'est "pas un assassin, pas un empoisonneur au sens commun de ces termes", a, en effet, estimé, l'avocat général, Olivier Tcherkessoff, reprenant les mots de son homologue de Pau. Mais il a bien "provoqué la mort délibérément" de six des sept malades, en leur injectant des produits létaux pour "hâter la fin". Puis, s'adressant aux jurés, il s'est exprimé ainsi : "Il ne s'agit pas d'accabler un homme fragile et en souffrance, dont tout démontre qu'il a été victime de son propre aveuglement" en "s'installant dans sa toute-puissance" de médecin. Une tonalité sévère qui contraste avec la peine requise. "M. Bonnemaison s'est mis lui-même hors de la loi, la loi médicale, mais aussi la loi pénale", a ajouté Olivier Tcherkessoff. L'ex-urgentiste est accusé d'avoir administré, en dehors de tout protocole, de l'hypnovel, un puissant sédatif, et du norcuron, un médicament à base de curare.

Lu sur Le Figaro

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