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Pour Laurent Berger (CFDT) "nourrir la désespérance sociale" fait le jeu du FN
©Reuters

Mise en garde

"Il y a de la rigueur, des gens en bavent, mais il n’y a pas d’austérité en France", a notamment déclaré Laurent Berger dans Les Echos.

Dans un entretien accordé au quotidien Les Echos, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a dénoncé le "misérabilisme" qui "nourrit" selon lui la progression du Front National. 

Laurent Berger a également refusé le terme d'"austérité" pour évoquer le climat social en France : "Non ! (...) Il y a de la rigueur, des gens en bavent, mais il n’y a pas d’austérité en France. Nous avons obtenu une hausse des minima sociaux, les salaires n’ont pas baissé… La France n’est pas l’Espagne, le Portugal ou la Grèce. Le problème de la France, c’est le poids des inégalités".

"Le nombre de chômeurs a baissé le mois dernier, tant mieux. Mais le chômage reste très élevé et il y a toujours des plans sociaux. La situation reste difficile et nous ne pouvons pas compter seulement sur une croissance liée à l’euro ou au prix du pétrole pour sortir de cette situation. Il faut davantage investir dans la qualité de l’économie et le social. Donc, ni optimisme mal placé ni misérabilisme, qui nourrit le pessimisme et le Front national" a-t-il notamment estimé, à 6 jours des élections départementales.

Interrogé sur la popularité croissante du FN auprès des salariés, le patron de la CFDT a déclaré : "Pour contrer la montée du FN, nous devons dire haut et fort que nous n’avons pas la même vision du progrès social, mais aussi faire attention à ne pas nourrir la désespérance sociale en affirmant que tout va mal partout. Sauver des emplois chez Peugeot Motocycle, permettre aux salariés en insertion d’avoir une complémentaire santé, fusionner la prime pour l’emploi et le RSA dans un dispositif ouvert aux jeunes, durcir les sanctions contre les abus de salariés détachés, c’est combattre le FN. Ce n’est pas très simple mais nous, à la CFDT, nous ne sommes pas dans la posture. Nous obtenons des résultats concrets".

Quant à la possibilité d'assouplir la loi sur les 35 heures dans certaines conditions, et la possible dégressivité des allocations chômage, Laurent Berger a déclaré : "Si c’est pour faire des accords qui permettent à des entreprises sans problèmes de s’affranchir du droit du travail, c’est niet. C’est de l’idéologie. En revanche, qu’il faille réformer le dialogue social, ça oui. La CFDT regrette que cette négociation n’ait pas abouti avec le patronat. Certains de ses membres sont dans une posture politique, trop occupés à régler des comptes avec le gouvernement (...) La situation a même beaucoup empiré depuis la dernière négociation. La finalité ne peut pas être simplement de faire des économies. L’objectif est d’indemniser au mieux les chômeurs, en tenant compte de la situation financière du régime, mais aussi de la situation réelle des personnes et en les aidant à la reprise d’emploi. Mais pas avec une approche punitive. Sur l’assurance-chômage, comme sur le reste, la logique ne peut être seulement économique ou budgétaire. Derrière tout ça, il y a les gens et du progrès social à construire".

Lu sur Les Echos

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