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Orly : vraie-fausse arrestation de trois djihadistes, une succession de ratés
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Imbroglio

Ce mardi trois présumés djihadistes français de retour de Syrie via la Turquie, dont un beau-frère de Mohamed Merah, sont rentrés en France sans être interpellés, alors même que le ministère de l'Intérieur avait annoncé le contraire.

C’est la confusion la plus totale. Même les plus grands scénaristes de Hollywood n’auraient certainement pas imaginés une telle histoire. Ce mardi le ministère de l’Intérieur avait indiqué en début d'après-midi que trois présumés djihadistes français, dont un beau-frère de Mohamed Merah interpellées fin août en Turquie et soupçonnées d'appartenir à une filière de recrutement djihadiste en Syrie, avaient été interpellées à leur arrivée à l'aéroport parisien d'Orly et placées en garde à vue. Or, en réalité, il n’en est rien. Retour sur un incroyable pataquès.

En milieu d’après-midi ce mardi, la chaîne d’informations i>Télé annonce l’arrestation sur le tarmac de l’aéroport d’Orly de trois personnes considérées comme dangereuses et expulsées le jour-même par les autorités turques. Originaires de Toulouse et Albi, ces trois individus sont soupçonnés d’être des djihadistes. Il s’agit d’Imad Djebali, un ami d’enfance de Mohamed Merah, condamné en 2009 à quatre ans de prison pour terrorisme, d’Abdelouahed Baghdali, époux de Souad Merah, la sœur du tueur au scooter, et de Gaël Maurize, connu des forces de l’ordre pour son implication présumée dans une filière djihadiste. Selon les informations d’I>Télé, confirmées dans un premier temps par le ministère de l’Intérieur, ces trois personnes ont été placées en garde à vue dans les locaux de la Direction générale de la sécurité publique (DGSI).

Mais, quelques heures plus tard, une source policière assure que ces trois hommes ne sont jamais arrivés sur le sol français. Une source aéroportuaire explique même que le commandant de l'avion dans lequel ils étaient censés monter avait refusé de les embarquer, en raison de l'absence des documents administratifs turcs nécessaires.

Puis, nouveau coup de théâtre, Maître Dunac, l'avocat de l’un d’entre eux, explique à i>Télé qu’"ils sont arrivés en France (à Marseille, ndlr) et ont passé la douane sans être inquiétés". L'un des trois suspects a également répondu aux questions d'Europe1 : "On a passé la douane, on a montré le passeport, on a tout montré, c'est ça qui est étonnant. Aucun policier n'est venu nous accueillir à l'aéroport. Même nous, ça nous a étonné. On s'était dit qu'ils allaient nous interpeller, qu'on allait être placés en garde à vue", a-t-il déclaré. Un autre confirme cette version à RTL : "On devait arriver à Orly mais le commandant de bord a refusé donc on a dû changer d'avion. Ils nous ont envoyés dans un autre vol, explique-t-il à la radio. Ça fait une heure qu'on est en France. On a passé la douane et on a montré nos passeports (...) Si l'on nous dit qu'il faut se rendre à la police, on ira. Mais on ne comprend pas ce qui se passe". Selon lui, aucun policier n'est venu les chercher : "Ça nous a étonné. Personne n'est venu", fait-il savoir.

Enfin, dans la soirée, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, dans un communiqué, indique que "les services français ont été informés par leurs homologues turcs de ce changement de vol après l’arrivée sur le sol français des trois ressortissants expulsés. Dès cette information communiquée aux services français de sécurité et de renseignement, ceux-ci poursuivaient les investigations dans le cadre du mandat délivré par le magistrat instructeur du pôle antiterroriste". Bref, c'est la confusion la plus totale ce mercredi matin.

lu sur i>Télé

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