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La Réunion: troisième
nuit de violences
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Guérilla urbaine

Les heurts ont été moins violents, mais se sont étendus à toute l'île. Après une nouvelle nuit de violences entre des groupes de jeunes et les forces de l'ordre, une table ronde sur la vie chère doit ce tenir ce vendredi.

(Mis à jour vendredi 24 février à 8h)

Les troubles qui secouent la Réunion depuis trois jours ont gagné toutes les régions de l'île dans la nuit de jeudi à vendredi sans provoquer d'importants dégâts, selon la préfecture, alors que doit se tenir vendredi une réunion cruciale sur la vie chère. 

Cantonnées au quartier du Chaudron et à la ville du Port mardi, avant de s'étendre à la commune de Saint-Benoît mercredi, les violences se sont propagées dans une dizaine de villes dans la nuit de jeudi à vendredi où elles se sont toutefois limitées à des heurts sporadiques avec les forces de l'ordre et des barrages routiers constitués de poubelles enflammées mais sans causer de dégradations majeures, selon la préfecture.  

Partout le même scénario s'est produit durant la nuit : des groupes de 50 à 100 jeunes investissent le centre-ville, dégradent du mobilier urbain, enflamment des poubelles, provoquant l'intervention des forces de l'ordre qu'ils affrontent par des jets de pierres avant d'être dispersés par les grenades lacrymogènes. 

Dans le quartier du Chaudron à Saint-Denis, investi en force par les policiers du GIPN et de la Compagnie départementale d'intervention - plus de 150 hommes engagés, selon un officier - les violences se sont poursuivies pour la troisième nuit consécutive. Les policiers ont essuyé une pluie de cocktails molotov de la part d'une centaine de jeunes mais pour la première fois depuis mardi, aucun commerce ou bâtiment public n'a fait l'objet de pillages ou de dégradations importantes.

Scènes de pillages et de guérilla. Des violences ont secoué mercredi soir La Réunion, (dans l'océan Indien), pour la deuxième soirée consécutive. Le quartier populaire du Chaudron, à Saint-Denis, a été une nouvelle fois le théâtre d'affrontements entre groupes de jeunes et forces de l'ordre, tout comme la région du Port mais aussi Saint-Benoît, dans l'est de l'île.

Ces violences, spontanées et inorganisées, éclatent depuis 48 heures dans un climat de protestation contre la vie chère et la hausse continue du prix des carburants.

Au Chaudron, quartier connu pour ses émeutes de 1991, traces d'incendies, pierres, verre cassé jonchant le sol témoignaient de la violence des heurts qui ont éclaté dans la soirée de mercredi et qui ont duré une partie de la nuit. 

Policiers et gendarmes mobiles ont repoussé pendant de longues heures les tentatives de pillages, protégeant notamment le principal supermarché du quartier, avant d'être débordés par à une foule atteignant plus de 300 personnes vers 3 h du matin.

Un conteneur a été incendié sur le parking d'une grande surface du quartier. Une pharmacie a été pillée, une boutique de vente de matériel tuning dévalisée et une bijouterie cambriolée. Au total, on compte 22 pilleurs interpellés, une entreprise d'importation de riz touchée par un incendie, cinq voitures détruites par les flammes, plus de 35 poubelles calcinées, et un fonctionnaire légèrement blessé à la jambe par un jet de pierre. Une partie des casseurs devait être jugée ce jeudi en comparution immédiate.

Dans la commune du Port, les affrontements ont également repris mercredi soir après ceux de la veille. Des groupes ont notamment tenté de pénétrer dans les parcs de stationnement de concessions automobiles, brûlant plusieurs véhicules.

Les violences se sont également étendues à Saint-Benoît, dans l'est de l'île, où l'entrée d'un supermarché a été forcée, sans que les assaillants ne le pillent complètement, selon un responsable de l'enseigne.

Gilbert Annette, maire (PS) de Saint-Denis, a lancé un appel au calme jeudi matin sur les ondes de la radio publique Réunion Première. "La situation va empirer à la Réunion si aucune solution n'est apportée au problème du chômage des jeunes et du pouvoir d'achat des populations défavorisées", a-t-il toutefois souligné, invitant l'Etat "à prendre des mesures exceptionnelles pour la Réunion".

Une table ronde est organisée par la préfecture vendredi pour trouver des solutions sur les prix des produits de première nécessité. Le syndicat CGT Réunion appelle à la mobilisation le 29 février.

Lu sur Reuters

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