Polémique Bricq : De Jouanno, à Jadot, en passant par NKM, tous estiment que c'"est grave"

[Mis à jour lundi 25 juin 11h30]

Après Pascal Durand, qui a estimé samedi qu'il serait "très grave" que le départ de Nicole Bricq du ministère de l'Ecologie soit lié à sa position sur le forage de pétrole au large de la Guyane, d'autres personnalités politiques se sont exprimées sur le sujet.

Cécile Duflot a cherché à éteindre la polémique au Grand Jury de RTL dimanche en assurant qu'aucun lien n'était fait, à sa connaissance, entre la question du forage en Guyane et son départ du ministère de l'Ecologie pour le Commerce extérieur, expliquant que Bricq lui avait dit qu'"elle avait eu une promotion".

Toutefois d'après les informations données par Thierry Guerrier dans le Buzz politique d'Europe 1 ce lundi, c'est Matignon qui aurait demandé à Cécile Duflot d'en "finir avec cette polémique" qui fait "mauvais genre".

Et en effet, les réactions n'ont cessé d'affluer ces derniers jours.

Chantal Jouanno, l'ancienne secrétaire d'Etat chargée de l'Ecologie sous la Présidence de Nicolas Sarkozy, a notamment déclaré sur France Info : "La réalité des faits, c'est quand même une trahison par rapport aux principes de l'écologie parce que Nicole Bricq avait à juste titre refusé de signer des autorisations de forages en eau profonde au large de la Guyane".

Nathalie Kosciusco-Morizet (UMP) a quant à elle estimé dimanche sur Canal+ que le gouvernement avait "cédé à la pression des pétroliers" en débarquant de ce ministère Nicole Bricq, ajoutant "que le premier ministre qui soit débarqué sur un motif politique soit le ministre de l'Ecologie, manifestement - c'est ce qu'on dit - sous la pression des pétroliers, c'est grave".

Le député européen Yannick Jadot a également considéré sur Twitter que "s'il était avéré que le départ de N. Bricq est lié à son opposition aux forages Shell au large de la Guyane, ce serait très mauvais signe".

Noël Mamère a également affirmé à la tribune de l'Assemblée nationale que Nicole Bricq avait "payé son courage".

Pascal Durand, qui doit succéder à Cécile Duflot à la tête d'Europe écologie-les Verts (EELV), a déclaré ce samedi qu'il serait "très grave" que le départ de Nicole Bricq du ministère de l’Écologie soit lié à sa position sur le forage de pétrole au large de la Guyane.

"Je ne sais pas si elle est vraiment partie à cause du forage en Guyane, si c'est la cas c'est très grave, c'est un très mauvais signal que ce gouvernement enverrait à l'écologie et même en général à la société", a-t-il dit sur RTL. "L'écologie n'est pas une variable d'ajustement en fonction du moment et de l'humeur des uns et des autres", a-t-il ajouté.

Il y a dix jours, la ministre avait stoppé à la signature deux arrêtés préfectoraux nécessaires au lancement des travaux, mettant en avant "une nécessaire remise à plat de l'instruction des demandes de permis afin de ne plus sacrifier l'environnement."