Le préfet de la Vienne dénonce une "dégradation intolérable" sur un golf et accuse des membres du "Convoi de l'eau"

Pas de quoi faire baisser la tension autour des mégabassines. Dimanche, le préfet de la Vienne s'est fendu d'une publication X dans laquelle il accuse "des participants au convoi de l'eau" d'avoir "dégradé un green du golf de Beaumont-Saint-Cyr", près de Poitiers. Il y joint des photos sur lesquelles on peut voir des mottes d'herbes arrachées, une canalisation cassée, l'inscription "100 jours pour vous sécher", un symbole anarchiste et le logo de l'association  des Soulèvements de la Terre, l'une des associations à l'origine du fameux "Convoi de l'eau", tracé sur le green.

Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau a aussitôt réagi sur X, prévenant qu'"Il n’y aura jamais de dialogue possible avec ceux qui entendent imposer leur loi par la violence".

Dans un communiqué, la préfecture de la Vienne a donné plus de détails, affirmant notamment qu'une "quarantaine d’individus, dont certains masqués" ont cisaillé le grillage avant de pénétrer sur un golf privé, vers 13h30 ce dimanche. Les "participants ont été identifiés avec l’appui d’un drone" mais aucune interpellation n’a été réalisée, pour des raisons de sécurité. Des plaintes ont déjà été déposées. Le préfet de la Vienne dénonce une "dégradation intolérable" et indique que le "convoi est stoppé par la gendarmerie pour procéder à des contrôles".

Une accusation réfutée du côté du convoi, notamment par une porte-parole du collectif Bassines Non Merci, qui coorganise le convoi : "Le mot dégradations me paraît assez fort, c'étaient plutôt des gens entrés dans le golf qui ont pu utiliser l'eau pour se rafraîchir", sur fond de fortes chaleurs, a-t-elle déclaré.

Le "Convoi de l'eau", parti vendredi, doit mener plusieurs centaines de manifestants à vélo jusqu'à Orléans vendredi prochain, puis Paris le lendemain, cinq mois après les violents affrontements survenus entre manifestants et forces de l'ordre autour du chantier de Sainte-Soline, pour réclamer un moratoire sur les projets de "bassines". Cette réserve, la deuxième des seize en projet dans le Marais poitevin, est défendue par 450 agriculteurs soutenus par l'Etat, comme une assurance-récolte indispensable à leur survie face aux sécheresses à répétition.