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Le patron de la police estime que la place d'un policier même fautif n'est pas en prison, le préfet de paris Laurent Nunez approuve
Le patron de la police estime que la place d'un policier même fautif n'est pas en prison, le préfet de paris Laurent Nunez approuve
©LIONEL BONAVENTURE / AFP

Déclarations choc

Après que le patron de la police Frédéric Veaux ait déclaré au parisien qu'un policier ne devait pas être placé en prison avant d'être jugé "même s'il a pu commettre des fautes ou des erreurs graves dans le cadre de son travail", le préfet de police de Paris lui a exprimé son soutien sur twitter, affirmant partager son avis. L'opposition de gauche dénonce un scandale d'Etat.

Il est des soutiens qui ne passent pas inaperçu ; Celui du préfet de police de Paris envers son confrère Direction Général de la Police Nationale (DGPN) est de ceux là. Laurent Nuñez a ainsi affirmé dimanche soir "partager" les propos de Frédéric Veaux qui, dans Le Parisien, estimait qu'"avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison". Le DGPN se prononçait ainsi en faveur de la libération du policier de la BAC de Marseille incarcéré depuis vendredi car soupçonné de violences policières commises en marge des émeutes début juillet. Son arrestation avait provoqué la colère des syndicats et de ses collègues dont plusieurs centaines ont posé un arrêt maladie en protestation.

"Le savoir en prison m'empêche de dormir", affirme Frédéric Veaux, dans un entretien au journal. "De façon générale, je considère qu'avant un éventuel procès, un policier n'a pas sa place en prison, même s'il a pu commettre des fautes ou des erreurs graves dans le cadre de son travail", ajoute-t-il. "Mais la justice ne cède jamais à la pression médiatique ou de la rue, elle traite les dossiers. L'émotion et la colère passées, il faut se donner les moyens techniques et judiciaires pour que ce fonctionnaire de police retrouve la liberté", selon le DGPN.

De tels propos, s'opposant à une décision de justice, auraient de quoi faire bondir bon nombre de hauts fonctionnaires, mais pas le préfet de police de Paris qui "partage les propos du DGPN", comme il l'écrit sur Twitter. L'ancien secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur se déclaire également "fier d’avoir été préfet de police des Bouches-du-Rhône et aujourd’hui à la tête des 30 000 policiers de Paris et de l’agglomération parisienne", non sans défi.

Une prise de position peu habituelle et fortement dénoncée à gauche. Le député socialiste Jérôme Guedj dénonce un "coup de force", affirmant que "le porte-parolat de la police relaie une position qu’on imagine personnelle du DGPN, qui s’assied ainsi sur le devoir de réserve. Et qui met la pression sur le ministre, ou joue les poissons-pilotes pour lui." A son instard, plusieurs députés de la Nupes écrivent sur Twitter ce dimanche soir leur indignation, dont Olivier Faure, premier secrétaire du PS, dénonçant une situation "gravissime, toute la hiérarchie policière se place au dessus de la justice & des règles de la détention provisoire et le ministre de l’Intérieur est en arrêt maladie ! Ce qui se joue là, c’est la démocratie et le respect de l’Etat de droit. Le Parlement doit être réuni en urgence", demande-t-il.

BFMTV

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