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Le climatologue Jean Jouzel dénonce l'apathie vis à vis du climat qu'il a constaté à l'université d'été du Medef
Le climatologue Jean Jouzel dénonce l'apathie vis à vis du climat qu'il a constaté à l'université d'été du Medef
©EMMANUEL DUNAND / AFP

Accueil glacial

Invité à l'université d'été du syndicat des patrons, le climatologue Jean Jouzel en conserve une profondé déception devant l'accueil glacial qui lui a été réservé. Selon l'expert du climat, Patrick Pouyanné, le président de TotalEnergies, s'est démarqué par son apathie sur le sujet, se contentant d'expliquer "pourquoi il allait continuer comme avant".

"Je suis déçu." Les mots du paléoclimatologue Jean Jouzel dans un entretien au journal Les Echos sont durs et concernent toute la société ; "Ce que la communauté scientifique avait anticipé depuis cinquante ans est en train de se produire. Je pensais naïvement que si les conséquences du réchauffement climatique devenaient concrètes, les gens accorderaient de la crédibilité à ce que nous disons sur 2050 et au-delà, et commenceraient à réagir. Or ce n'est pas le cas", juge-t-il.

Mais un épisode a particulièrement marqué en mal l'expert du climat : son passage à l'université d'été du Medef, fin août. Convaincu que les choses pouvaient commencer à bouger, il a alors décrit "les choses telles qu'elles sont face à un parterre de chefs d'entreprise, et j'ai reçu un accueil glacial", raconte-t-il. Sa cible principale : Patrick Pouyanné, le président de TotalEnergies, avec qui il a débattu lors de cette rencontre. "J'ai expliqué pourquoi il était important d'arrêter d'investir dès maintenant dans les énergies fossiles, et de privilégier les énergies renouvelables".

Le climatologue de 76 ans, mondialement reconnu pour ses travaux au sein du Giec s'était alors vu contredit par le patron de Total. "Cette transition, je suis désolé Jean, elle prendra du temps", avait alors répondu Patrick Pouyanné avant d'enchaîner, "Je respecte l’avis des scientifiques mais il y a la vie réelle", avait-il argumenté, "assumant" de poursuivre ses investissements pétro-gaziers car la demande croît : "je dois assurer la sécurité d’approvisionnement au coût le plus efficace".

En somme, selon le climatologue, "Il ne m'a pas dit que j'avais tort, mais en substance, il a expliqué pourquoi il allait continuer comme avant". De quoi exaspérer le scientifique d'expérience, las de voir ses alertes tomber dans l'oreille des sourds.

"À la fin, j’en ai marre… ", déplore Jean Jouzel, désabusé par l’attentisme de Patrick Pouyanné qui dirige l’une des entreprises les plus polluantes du monde. "Patrick Pouyanné a invoqué la ’vie réelle’. Mais la vie réelle, c’est aussi l’équivalent du quart de la surface de la France qui a brûlé au Canada, les canicules et leurs morts (...)", s’insurge encore l’ancien directeur de l’Institut Pierre-Simon-Laplace, soutenu sur X par de nombreux confrères tous convaincus de l'urgence d'agir pour le climat.

La combustion d'énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon) pour les activités humaines est en effet la principale source d'émissions de CO2, responsables du réchauffement climatique.

FranceInfo

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