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La théorie qui justifiait l'austérité : des économistes reconnaissent leur erreur de calcul
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Boulette...

Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff, qui ont publié une étude souvent citée par les responsables politiques pour justifier des mesures d'austérité, ont admis que leurs travaux contenaient des erreurs. Mais le "message central" de leur recherche est toujours valide.

A (re)lire sur le sujet : Magnitude 9 : l'étude choc qui fait trembler sur ses bases la théorie économique qui justifiait l'austérité

La bataille fait rage dans le petit monde des économistes. La théorie selon laquelle un endettement supérieur à 90% entraînerait une croissance négative, défendue en 2008 par Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff, vient en effet d'être sérieusement battue en brèche par des chercheurs de l’université du Massachusetts qui ont montré qu'elle se basait sur une erreur de calcul. Les économistes ont toujours été divisé à propos de cette théorie.

Dernier épisode en date : mardi 16 avril, une nouvelle étude a fait surface, qui affirme que Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff ont utilisé un ensemble de données défectueuses pour appuyer leurs calculs et leur analyse. Plus surprenant encore, une erreur dans Excel a considérablement accentué l'importance de la baisse de la croissance des pays dont le taux d'endettement dépasse les 90%.

Dans la foulée, Reinhart et Rogoff se sont fendus d'une courte déclaration dans laquelle ils expliquent  que cette nouvelle étude ne remet pas en cause leur théorie. Mais les deux économistes de Harvard ne se sont pas entêtés bien longtemps : dans une nouvelle déclaration, ils ont finalement reconnu qu'ils avaient fait une bourde, tout en estimant que le "message central" de leur recherche était toujours valide. "Cela donne à réfléchir de voir qu'une telle erreur s'est glissée dans nos documents malgré nos efforts pour être toujours attentifs", ont-ils déclaré dans un communiqué commun.

Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff avaient en effet calculé que l'activité économique d'un pays se contractait de 0,1% dès lors que son endettement dépassait le niveau de 90% du PIB. Or, selon l'étude de de l'Université du Massachusetts les pays très lourdement endettés enregistrent une croissance annuelle moyenne de 2,2%. Ceci étant dit, les deux études se rejoignent tout de même sur un point : plus un pays est endetté et moins sa croissance est soutenue.

Bon nombre d'économistes et de responsables politiques ne sont donc guère susceptibles de remettre en cause le message principal des économistes de Harvard, à savoir qu'un endettement élevé rend la croissance problématique.

Lu sur Business Insider

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